Actu

Assises de l'entrepreneuriat : "Les étudiants entrepreneurs pourront effectuer leur stage dans leur propre entreprise"

Par Propos recueillis par Delphine Dauvergne, publié le 01 mai 2013
1 min

Un boom de la création d'entreprise demain chez les étudiants ? C'est ce que pourraient présager les annonces faites par François Hollande à l'issue des Assises de l'entrepreneuriat le 29 avril 2013. Parmi les principales mesures lancées pour les jeunes : la mise en place d'un dispositif "Entrepreneur étudiant" et l'instauration d'un "programme éducatif sur l'esprit d'initiative et l'innovation" de la 6e à la terminale... Sans calendrier précis cependant. 3 questions à Philippe Hayat, président de l'association 100.000 Entrepreneurs et chef de file du groupe de travail "Diffuser l'esprit d'entreprendre chez les jeunes" durant les Assises.

Philippe Hayat, président de l'association 100.000 entrepreneursVotre association organise déjà des interventions d'entrepreneurs dans les établissements scolaires. Que pourrait changer le statut d'"entrepreneur étudiant"?

Il y a une très forte méconnaissance de la création d'entreprises, notamment dans les filières générales et à l'université. Mais ceux qui savent qu'ils ont cette possibilité ont en général envie de porter leur projet. Un jeune de moins de 25 ans sur deux veut créer son entreprise, mais seuls 10 % passent à l'acte. En général ils se disent que ce n'est pas pour eux, que c'est trop risqué. Ils redoutent énormément l'échec. Ce sont toujours les mêmes verrous qui reviennent : les idées, l'argent, le réseau, l'expérience... Le statut d'"entrepreneur étudiant" pourra permettre aux jeunes qui se lancent de conserver leur statut pendant plusieurs années, même après avoir fini leurs études, pour une durée encore indéterminée. Ils garderont leur couverture sociale étudiante, pourront prolonger leur prêt étudiant s'ils en ont contracté un et effectuer leur stage dans leur propre entreprise.

Concernant l'enseignement de l'entrepreneuriat au collège et au lycée, qui assurera ces cours ? Des associations comme la vôtre ?

Avec la création de ce programme, les associations qui intervenaient déjà dans les classes vont se rapprocher pour proposer une offre commune. On travaillera main dans la main avec le ministère de l'Éducation nationale et celui de l'Enseignement supérieur. Ils pourront donner des idées directrices notamment pour incorporer l'entrepreneuriat aux programmes, mais le contenu sera amené par les entrepreneurs. Toutes nos actions ne coûteront rien au gouvernement. Ce sont des initiatives privées, ou en tout cas cofinancées public-privé, car il y aura peut-être des subventions publiques. Cette sensibilisation prévoira des témoignages d'entrepreneurs, des mises en situation pour encourager les jeunes à mener des projets au cours de leur scolarité, ainsi que de l'enseignement.

En août 2012, vous aviez remis à Fleur Pellerin [ministre déléguée en charge des PME] un rapport intitulé "Pour un new deal entrepreneurial"*, qui a inspiré les Assises. Quelles préconisations n'ont pas été retenues ?

J'avais préconisé un parcours entrepreneurial pour les jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés, sortis du système scolaire. Ce parcours aurait été mené avec l'aide des missions locales. Cette idée n'a pas encore été reprise par le gouvernement.

* http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/124000575/0000.pdf

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !