Reportage

Attentats : le centre de santé des Saints-Pères à l’écoute des étudiants

Le centre de santé des Saints-Pères permet aux étudiants propose des consultations avec des psychologues ou des psychiatres.
Le centre de santé des Saints-Pères propose aux étudiants des consultations avec des psychologues ou des psychiatres. © Virginie Bertereau
Par Virginie Bertereau, publié le 17 novembre 2015
1 min

Les attentats du 13 novembre ont fait autant de peur que de mal. À Paris, les étudiants fragilisés peuvent se rendre au centre de santé des Saints-Pères, au sein de l’université Paris-Descartes, pour parler.

Les attentats du 13 novembre 2015 ont bouleversé et bouleversent encore les étudiants. Où aller quand l'angoisse est trop forte ? À qui parler ? À Paris, dès le lundi suivant le drame, le centre de santé des Saints-Pères implanté dans l'université Paris-Descartes a mis un dispositif d'accueil spécifique. "Toutes les consultations non urgentes ont été annulées pour que médecins et psychologues soient disponibles pour des demandes sans rendez-vous", indique Raphaëlle Badie-Perez, médecin coordinateur du site Paris-Descartes. Et gratuitement.

Quand parler ne peut pas attendre...

Ce mardi 17 novembre, la plupart des étudiants se présentent pour un autre motif. Mais des jeunes perturbés par les attentats, parce qu'ils étaient dans le secteur, parce qu'ils ont perdu un ami, un professeur, viennent aussi chercher une écoute. "Nous avons reçu deux étudiants en urgence hier, trois ce matin. Une jeune fille m'a appelée tout à l'heure. Elle ne se rend plus en cours. Cela ne va pas du tout. Elle doit venir cet après-midi car elle ne peut pas attendre", raconte Julia Aouat, secrétaire médicale du centre. Pour les cas moins urgents, plusieurs rendez-vous sont déjà planifiés jusqu'à lundi prochain. Si cela se révélait nécessaire, le centre orienterait les étudiants vers les centres spécialisés en victimologie ou psychotraumatisme.

Des troubles possibles a posteriori

"Les attentats font beaucoup de mal chez les étudiants déjà fragiles. Mais ils sont aussi redoutables chez les patients non suivis. En temps normal, 12 % des étudiants du SIUMPPS [service interuniversitaire de médecine préventive et de promotion de la santé] ont déclaré avoir des troubles de l'anxiété, 9 % des troubles dépressifs. Ce sont potentiellement des jeunes qui peuvent être grandement déstabilisés a posteriori, avec le contrecoup", assure le docteur Dominique Monchablon, psychiatre. Pour certains, l'envie de verbaliser ne viendra pas tout de suite... L'une des étudiantes en salle d'attente le fait bien comprendre : "Je n'ai pas envie de parler de ça", déclare-t-elle avec détermination.

Des groupes de parole dans les facs

Le centre de santé accueille toute personne – personnels comme étudiants, mais avec une priorité donnée à ces derniers – des cinq universités et des établissements (une dizaine de grands établissements comme Sciences po et une trentaine d'autres écoles) qui ont passé une convention avec le SIUMPPS Paris-Descartes. Dans la capitale, il existe également un autre grand SIUMPPS : celui de Sorbonne Universités. "En parallèle, des groupes de parole sont également constitués dans les facs toute la semaine, à la demande des vice-présidents chargés de la vie étudiante, par les services de médecine préventive", indique le docteur Monchablon. Mais si le fait de parler ne suffit pas, "si les signes (irritabilité, perte d'appétit, cauchemars, angoisses...) se prolongent au-delà d'un mois, il faudra consulter un spécialiste", indique la psychiatre.


Où trouver des accueils psychologiques ?

- Les SIUMPPS et centres de santé étudiants
- Les BAPU (bureaux d'aide psychologiques universitaires)
- La Fondation santé des étudiants de France
- L'APASO (Association pour la prévention, l'accueil, le soutien et l'orientation)
- La Maison des adolescents – Cochin
- Les services d'urgence des hôpitaux
- Les centres de psychotraumatisme et de victimologie
- Les associations d'aide aux victimes
- La FENVAC – SOS Catastrophes & Terrorisme

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