Décryptage

Insertion professionnelle : une amélioration pour les diplômés d'écoles de commerce

Par Marie-Anne Nourry, publié le 17 juin 2014
4 min

Du mieux pour les diplômés des business schools, du moins bon pour les ingénieurs. Selon l'enquête 2014 de la CGE, malgré un léger fléchissement de leurs résultats, les écoles de commerce et d’ingénieurs restent des valeurs sûres pour décrocher rapidement un emploi.

Face à une tension accrue du marché de l'emploi, la nouvelle édition de l'enquête annuelle de la CGE (Conférence des grandes écoles), publiée le 17 juin 2014, se félicite de la bonne insertion des diplômés des grandes écoles, même si un léger fléchissement des chiffres est à noter. Signe que leurs diplômes constituent une barrière contre le chômage en période de crise. Cependant, après une année 2013 qui avait donné l'avantage aux ingénieurs, c'est cette fois au tour des managers d'afficher des résultats en hausse.

Baisse du taux d'emploi… sauf pour les managers

Le taux net d'emploi est en léger recul pour tous les diplômés interrogés. Mais les diplômés d'écoles de commerce s'en sortent mieux que l'année dernière (81 % en 2014 contre 78 % en 2013), contrairement aux ingénieurs (80 % contre 83 %). Explication possible : ces derniers sont plus nombreux à poursuivre leurs études et surtout à s'inscrire en thèse (7,5 % des ingénieurs contre 0,2 % des managers). Toutefois, la part des ingénieurs en recherche d'emploi est plus élevée cette année, mais leurs conditions d'insertion demeurent dans l'ensemble très satisfaisantes.

Rémunérations toujours à la baisse

"Cette année, les employeurs n'ont pas fait de cadeau aux diplômés", souligne Bernard Ramanantsoa, directeur d'HEC. Les salaires ont ainsi diminué pour l'ensemble des diplômés : 35.500 € (salaire brut annuel avec primes) contre 35.800 € en 2013. Parmi eux, les managers demeurent les mieux payés avec des traitements de 36.400 € en moyenne.

Des variations importantes sont cependant à noter en fonction des secteurs. Pour les ingénieurs, les secteurs les plus rémunérateurs sont dans l'ordre la banque-assurance, l'énergie et les transports. Pour les managers, ce sont l'immobilier, la banque-assurance, suivis de l'industrie des technologies de l'information.

Les écarts entre les femmes et les hommes perdurent

Malgré les efforts des établissements en la matière, les jeunes femmes demeurent moins bien loties à la sortie de grandes écoles. Raisons majeures évoquées par la CGE : les secteurs d’activité qu'elles choisissent sont d’une manière générale assez peu rémunérateurs, et elles sont plus nombreuses à démarrer leur carrière en province, où les salaires sont plus faibles qu'en Île-de-France.

À la sortie d'une grande école, une jeune diplômée est ainsi embauchée en moyenne à 33.600 € brut par an, tandis qu'un homme parvient à négocier 36.700 . Et les écarts se creusent dans certains secteurs, telle la banque/assurance : le salaire moyen des hommes managers culmine à 44.000 € contre 38.000 € pour les femmes. Mais la palme du secteur le plus "macho" revient sans conteste à l'enseignement et la recherche, où les hommes managers perçoivent 41.000 € contre seulement 27.000 € pour les femmes.

Les femmes sont également défavorisées sur deux autres tableaux : la recherche d'emploi et la nature du contrat trouvé. Elles sont ainsi deux fois plus nombreuses que les hommes à accepter un CDD.

L'international attire surtout les managers

Malgré une orientation des établissements vers l'international, la part des diplômés travaillant à l'étranger se stabilise (15 % des emplois), avec toutefois des variations selon les types d'école. Si seulement 11 % des ingénieurs s'expatrient à la fin de leurs études, les diplômés des business schools sont deux fois plus nombreux à faire ce choix. Et les pays qui attirent le plus de “Frenchies” sont le Royaume-Uni, suivi de la Suisse, l'Allemagne, la Chine et le Luxembourg.

À noter : les ingénieurs commencent majoritairement leur carrière en province - où les salaires sont plus faibles qu'en Île-de-France et qu'à l'étranger - alors que c'est seulement le cas d'un manager sur cinq.

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