Décryptage

Sondage : comment les jeunes sont-ils perçus dans la société française?

Jeune étudiant
Le diplôme est encore perçu comme la première condition de réussite d'un jeune. © Shutterstock
Par Emmanuel Vaillant, publié le 21 février 2013
3 min

Pour la cinquième année consécutive, l'Observatoire de la jeunesse solidaire de l'AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville) analyse la manière dont les jeunes sont perçus par la société française et les pistes envisagées pour les soutenir.

La tendance se confirme par rapport à l'an passé : plus des trois quarts des Français ont une perception positive de la jeunesse. Seulement au-delà de ce regard plutôt bienveillant, cette enquête montre aussi une polarisation de la jeunesse, avec une vision discriminante des jeunes des quartiers populaires : 54 % des personnes interrogées en ont une image négative.

"Quand ils parlent de la jeunesse, les Français ont deux images en tête : la jeunesse étudiante, qui ‘souffre’ et mérite donc qu'on la plaigne au nom de l'empathie, et la jeunesse des quartiers, d'autant plus stigmatisée que la première est louée”, commente la sociologue Cécile Van de Velde. “Ces deux images laissent de côté toute une série d'autres jeunesses : jeunesse salariée, jeunes ‘décrocheurs’, jeunes issus des quartiers qui étudient à l'université – des jeunesses que la société et les décideurs peinent à percevoir, et donc à soutenir.”

Aider mais pas assister

Cette enquête montre aussi une nouvelle fois que les trois quarts des Français ont conscience que les inégalités se creusent et que les jeunes n'ont pas tous les mêmes chances de réussite, notamment du fait de l'origine sociale et du lieu de scolarisation. Reste le diplôme qui est encore perçu comme la première condition de réussite.

Dans ce contexte, 7 personnes interrogées sur 10 considèrent que le soutien aux jeunes par les pouvoirs publics est une action positive qui “facilite l'insertion professionnelle”, “donne une chance”, ou encore “apporte de la confiance”. “Ces réponses font écho à toute l'ambiguïté française face à la question des jeunes : une aide pour intégrer, oui, mais surtout pas pour assister”, précise la sociologue.

Pour un soutien financier sans conditions de ressources

Sur ces aides, la moitié des Français souhaite que le soutien soit attribué à tous les jeunes sans aucune condition particulière quand ils deviennent majeurs, contre un tiers qui préfère que la prise en compte de la situation familiale ou sociale soit maintenue.

“C'est un vœu républicain, estime Cécile Van de Velde. Alors que toute l'Europe semble s'être libéralisée, la valeur égalité reste très forte en France : il faut pouvoir tout remettre à plat, en réduisant le poids de la famille dans les trajectoires.” Interrogée sur ce point, la ministre de la Jeunesse Valérie Fourneyron déclare qu'“[elle] souhaite que le chantier du basculement des aides de la famille vers le jeune soit ouvert”.

Enfin, ce sondage se conclut sur une note optimiste en révélant que les trois quarts des Français reconnaissent en cas d'échec un droit à une deuxième chance pour rebondir et s'insérer dans la vie active.

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