Reportage

Bac d’histoire-géo 2017 : qu’en pensent les étudiants d'histoire et géographie ?

La Chine et le monde de 1949 à nos jours : un chapitre tombé au bac en histoire-géographie.
La Chine et le monde de 1949 à nos jours : un chapitre tombé au bac en histoire-géographie. © plainpicture/Goto-Foto/Till Leeser
Par Laurène Poirel, publié le 16 juin 2017
1 min

Des étudiants et jeunes diplômés de fac en histoire et géographie découvrent les sujets du bac 2017 dans ces matières. Lequel auraient-ils choisi ? Quels souvenirs gardent-ils de leur propre examen ? Témoignages.

Vendredi 16 juin 2017, les candidats aux bacs ES, L, S, STMG et ST2S passaient l'épreuve d'histoire-géographie. Comme l'avaient fait avant eux de nombreux étudiants qui, une fois bacheliers, ont choisi la fac d’histoire. Comment ont réagi ces jeunes "experts" devant les sujets de cette année ?

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"Il faut ressortir le cours du prof"

Anaïs, 23 ans, étudiante en master à l’université de Perpignan, prépare le CAPES pour devenir professeure d’histoire-géographie. Si elle avait été en terminale L cette année, elle aurait choisi le premier sujet : "Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne des lendemains de la Seconde Guerre mondiale à nos jours". Selon elle, il se prêtait moins à la réflexion que le second, sur la Chine, mais il permettait de réussir si l’on avait bien appris le programme. "Je pense qu'il suffisait juste de ressortir le cours du prof. C’est l’intitulé exact de la question 1 du deuxième thème du cours."

Anaïs, qui connaît bien le programme de terminale, ajoute que "la question sur "La Chine et le monde depuis 1949"  n’en est pas moins intéressante". À propos du croquis demandé en géographie sur les "Pôles et flux de la mondialisation", elle note que c’était "l’un des plus simples parmi les croquis au programme".

Il y a cinq ans, elle aussi passait son bac L. Elle se souvient avoir été déçue par l’épreuve d’histoire, où elle avait obtenu la note de 12/20, avec un 0/8 au croquis. "Je n’avais pas révisé le bac et je le regrette maintenant, mais je n’étais pas assez mature", explique-t-elle.

Un sujet intéressant au vu de l’actualité

Après un bac S, Paul, 23 ans, a également choisi de s’orienter vers l’histoire, un domaine qui le passionne depuis qu'il est tout petit. Il est aujourd'hui en L3. La (bonne) note qu'il avait obtenue au bac l’avait à l’époque plutôt déçu : "J’ai eu 15/20 alors que je visais 18/20." Mais il garde un bon souvenir de cette épreuve.

Cette année, s’il avait été en terminale, il aurait choisi le deuxième sujet proposé : "Gouverner la France depuis 1946 : État, gouvernement, administration, opinion publique". "C’est un sujet intéressant vu l’actualité. On peut à la fois parler de l’instabilité politique sous la IVe République, des raisons pour lesquelles il y a eu des difficultés pour gouverner en France depuis, jusqu’à aujourd’hui, où la vie politique s’apprête à être totalement bouleversée, surtout dans le contexte des législatives. C’est complexe, car il y a plusieurs notions à utiliser, mais c’est intéressant."

Paul n'aurait en revanche pas particulièrement apprécié le sujet de géographie de la filière scientifique, "Le continent africain face à la mondialisation : les investissements directs étrangers". "Je n’aime pas les croquis. J’aurais préféré traiter le sujet en dissertation, pour évoquer les enjeux auxquels l’Afrique doit faire face, notamment avec les investissements de la Chine sur le continent."

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"Sans trop réviser, cela suffisait"

Pour Pierre, 24 ans, les études d’histoire-géographie ont résulté d'un choix par défaut après son bac économique et social. "Je ne savais pas vraiment quoi faire à 18 ans. J’aimais bien l’histoire, alors je me suis dirigé dans cette voie-là." Il est alors entré en double licence histoire-géographie à Lyon. Des épreuves du bac, il garde un bon souvenir : "J’avais 'tout pété' pour cette épreuve. J’ai eu un 17/20, même sans trop réviser, cela suffisait. Je ne me souviens plus du sujet d’histoire, mais je me rappelle que j’avais révisé au hasard une partie du programme, au soleil, dans mon jardin, sans trop stresser." Lorsqu’il prend connaissance des sujets 2017, sa réaction est radicale : "Quand même, c’est costaud ! Le sujet sur la Chine, il doit falloir parler de l’époque Mao et de l’ère du capitalisme." L’étudiant en a désormais fini avec les études d’histoire et s’est orienté vers un master de journalisme à Bruxelles.

"Je ne me souviens plus des cours de terminale"

Pour certains étudiants, le programme de terminale n'est plus qu'un lointain souvenir. Surtout pour Chloé, jeune diplômée de la fac de Tours en master d’histoire, spécialisée dans la Renaissance. À 26 ans, elle est titulaire d’un bac L. Elle se souvient de l’épreuve : une majeure en histoire. "J’avais choisi le commentaire de documents sur la Seconde Guerre mondiale. C’était un sujet que je connaissais bien et que j’aimais bien. Le croquis était sur l’espace rhénan, cela ne m’avait pas du tout plu."

Le "truc" de Chloé, c’est plutôt la géopolitique et l’histoire de l’espace européen. Si elle avait dû choisir un sujet cette année, elle aurait opté pour le premier sujet, commun aux séries ES et L, sur l'Allemagne. "C’est celui qui me parle le plus. Je le trouve plus abordable, mais je ne me souviens plus du tout des cours de terminale !" Lorsque Chloé a découvert le sujet 2017 de géographie, "Pôles et flux de la mondialisation", elle est restée perplexe : "Je n’aurais pas du tout su quoi répondre, je suis absolument nulle en géo." Ce qui ne l'a pas empêchée de faire de brillantes études après le bac.

Ils (re)passent le bac avec l'Etudiant

Chaque année, au moment du bac, l'Etudiant accueille des étudiants en journalisme pour couvrir les épreuves en direct. Enquêtes, reportages, témoignages... Vous pouvez lire cette année sur letudiant.fr les articles de 14 étudiants de l’IEJ : Antoine, Fabien, Heloïse, Inès, Jennyfer, Julia, Kassy, Laura, Laurène, Léa, Luca, Matthias, Pierre et Wallis*.

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