Décryptage

Bac : haro ! sur les calculatrices programmables

Résoudre des problèmes de maths // © lightpoet - Fotolia
Pour l’heure, aucune loi ne régit le contenu des calculettes utilisées au bac. © lightpoet - Fotolia
Par Nicolas Berrod, Erwin Canard, mis à jour le 07 avril 2017
3 min

À partir de 2018, les calculatrices programmables ne seront plus autorisées au bac. Une mesure qui s’annonce peu efficace pour lutter contre la fraude.

Soupçonnées de favoriser la triche, les calculatrices programmables seront interdites au bac à partir de la session 2018. De quoi destabiliser les futurs candidats ? C'est qu'il n'est pas rare d'y enregistrer quelques formules et définitions… À en croire Basile, bachelier cuvée 2014, programmer un maximum d’informations dans sa calculette fait partie des "activités normales de tout lycéen".

Quelle est la situation actuelle ?

Pour l’heure, aucune loi ne régit le contenu des calculettes utilisées au bac. Et même s’il en existait une, les professeurs ne sont pas autorisés à consulter les données qui y sont enregistrées, au nom du respect de la vie privée.

Pour cette année encore, la règle est la suivante : "Le matériel autorisé comprend toutes les calculatrices de poche, y compris les calculatrices programmables, alphanumériques ou à écran graphique, à condition que leur fonctionnement soit autonome et qu'il ne soit pas fait usage d'imprimante." Ce sont les enseignants chargés de l'élaboration des sujets qui décident quels instruments de calcul (calculatrices, tables numériques, abaques...) sont autorisés ou non. Cela sera indiqué sur la première page de votre sujet.

En outre, vous n'avez droit qu'à une seule calculatrice sur la table. Vous avez le droit d'en avoir une seconde, mais dans votre sac, que vous pourrez utiliser en cas de défaillance de la première. Par ailleurs, vous n'avez le droit ni d'échanger une calculatrice avec un autre candidat, ni de consulter la notice.

Retour à la calculatrice du collège ou achat d’une nouvelle avec “mode examen”

Mais, en vue notamment de limiter les risques de fraude, le ministère de l'Éducation nationale a décidé d'interdire les caculatrices programmables à partir de la session 2018. Les candidats devront soit remettre la main sur leur calculatrice de collège, qui ne peut ni programmer, ni enregistrer des données, soit investir dans un nouveau modèle équipé d’un "mode examen", rendant impossible l’accès à la mémoire de la machine. L’activation de ce mode s’accompagnera d’un signal lumineux clignotant.

Cette nouvelle mesure sera-t-elle vraiment utile pour empêcher la triche ? Trop tôt pour le savoir. Mais pour certains, c'est un "faux" problème. "En maths, cela ne suffit pas d’avoir les formules enregistrées, encore faut-il savoir les appliquer !" se souvient Maxime, qui a décroché son bac en 2009. Et Coralie, bachelière en série scientifique 2011 d’ajouter : "Pour l’épreuve de physique, j’avais enregistré toutes les formules. Mais je ne m’en suis presque pas servi car je les connaissais par cœur. J’avais juste besoin d’être rassurée."

En attendant, les fabricants de calculatrices se frottent les mains. Leurs ventes devraient fortement augmenter.

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