Enquête

Les fraudes au bac en hausse

La triche au bac
Tricher au bac peut vous coûter jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 9 000 euros d'amende. © Sandrine Chesnel
publié le 14 juin 2016
1 min

Y a-t-il de plus en plus de fraudes au bac ? Quelles sont les sanctions encourues ? Sont-elles fréquentes ? Enquête.

Cette année encore, certains candidats au baccalauréat seront tentés de tricher. Ils seraient même de plus en plus nombreux à prendre ce risque : le ministère de l'Éducation nationale a recensé, en juin 2015, 24 % de suspicions de fraudes supplémentaires par rapport à l'année précédente. Cette hausse s'explique notamment par le renforcement des mesures préventives et dissuasives, qui a permis, selon le Ministère, de "détecter un nombre plus important de tentatives de fraudes". 

Le plagiat en forte hausse

Quels sont les gadgets préférés des lycéens ? Comme on pourrait s'y attendre, les ruses utilisant les nouvelles technologies (téléphone portable, MP3...) sont toujours en tête (31,7 % des cas en 2015 vs 31,9 % en 2014). Les bonnes vieilles antisèches les suivent cependant de près ; elles représentent 23,26 % des cas de triche (4 points de moins par rapport à 2014). 

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Mais ce que l'on peut surtout remarquer, c'est la percée du plagiat sous toutes ses formes. La falsification de copies représente désormais 8,14 % des cas de fraude, avec une hausse de 1,54 point par rapport à 2014. Et le plagiat dans les dossiers d'épreuves pratiques comme les TPE (travaux personnels encadrés) se retrouve dans plus de 19 % des cas.

Beaucoup plus de suspicions de fraude, et plus de sanctions

Que risquent les tricheurs ? Officiellement, selon la gravité de la fraude, les sanctions vont du simple blâme à l'exclusion, durant cinq ans, de tout établissement public du supérieur. Pour les cas les plus graves (substitution de candidat, divulgation de sujet), trois ans de prison et une amende de 9 000 euros. En 2015, le nombre de suspicions de fraude est monté d'un cran (860, contre 694 en 2014), et les sanctions ont suivi : elles sont passées de 386 en 2014 à 464 en 2015. 

Des sanctions plus fréquentes, donc, mais qui ne vont pas jusqu'aux peines les plus lourdes : parmi les 464 élèves sanctionnés (386 en 2014), environ 34 % ont eu un blâme (30 % en 2014), 64 % ont été interdits de repasser le bac ou un titre ou diplôme délivré par un établissement public pour une durée d'un ou deux ans – dont 53 % avec sursis –, et un peu plus de 2 % ont été privés de mention. 

Un verdict qui tombe plus tôt 

Les commissions qui statuent sur les sanctions suite aux fraudes rendent leur verdict plus tôt : début septembre, soit avant la date limite pour une inscription dans l'enseignement supérieur. En effet, tant que la commission n'a pas statué, l'élève n'a pas son bac

Rappelons qu'avant 2012, les fraudeurs pris la main dans le sac devaient attendre bien souvent la mi-novembre pour connaître leur sort. Sanctionnés ou relaxés, ils "perdaient" alors un an. Or "le principe de la 'double peine' s'est révélé illégal", explique Vincent Goudet, directeur du Service interacadémique des examens et concours (SIEC), autrement appelé Maison des examens. 

Les brouilleurs jugés illégaux en salle d'examen 

Contrairement aux directives du ministère de l'Éducation algérien qui a autorisé, le 29 mai dernier, la présence de brouilleurs de téléphones portables dans les salles du bac, en France, ceux-ci ne sont pas autorisés en salle d'examen, "pour des problèmes de sécurité".

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