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AGIR DANS LE MONDE - AGIR DANS LA CITÉ : INDIVIDU ET POUVOIR

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 15 février 2017
5 min

Au cours du XXe siècle, l’art, et notamment la littérature, a souvent porté un regard sur l’Histoire de son temps. Ces œuvres, à travers des genres variés, ont cherché à apporter un témoignage mais également à agir sur le monde.

► QU’EST-CE QUE LA LITTÉRATURE ENGAGÉE ?

Définition

L’engagement est le fait de prendre parti pour une cause. Lorsqu’un écrivain met son art au service d’une cause et prend position sur les problèmes de son époque (sociaux, politiques…), on parle de littérature engagée.
Cette littérature prend donc sens dans un contexte historique précis, est ancrée dans l'Histoire (guerres mondiales, guerres de religion, atteintes à la liberté, misère sociale…). On y trouve ainsi souvent des dates, des noms de lieux et de personnes réels.
Elle invite ses lecteurs à la réflexion ou à l’action.
Certaines œuvres littéraires ne se présentant pas d’emblée comme engagées portent néanmoins un regard sur le monde : des autobiographies ou romans par exemple, qui s’inscrivent dans un contexte historique, peuvent donner à voir à travers l’histoire qu’ils racontent les mœurs et les conditions de vie d’une époque.

Thèmes

Conflits mondiaux ou nationaux (vie des soldats dans les tranchées, vie dans les camps de concentration, vie politique), régimes fascistes et totalitaires, crises économiques et sociales…
Conflits familiaux, mœurs (façon de vivre et de penser) et préjugés d’une époque,

► POURQUOI ?

Révéler, dénoncer la réalité : l’auteur dévoile ce qui est caché, met des mots sur les problèmes de son époque pour les rendre plus visibles et ainsi les dénoncer. Il permet à ses contemporains d’en prendre conscience.
Convaincre les hommes d'adhérer à une cause, les inciter à réagir ou à réfléchir : l’écrivain peut exhorter ses contemporains pour réveiller les énergies, et ainsi appeler à la résistance, à la vengeance ou à la justice, ou bien clamer son espoir en des jours meilleurs et faire l’éloge de valeurs comme la liberté, la solidarité, l’égalité… La plume devient une arme.
Mettre en garde contre l'oubli : l’auteur témoigne pour les générations à venir, contribue au devoir de mémoire. Il peut aussi par là rendre hommage aux disparus.

► COMMENT ?

Les genres

L’engagement peut s’exprimer dans des genres variés (autobiographie, roman, théâtre, poésie…).
L’autobiographie peut raconter une histoire traversée par l’Histoire et évoque parfois un traumatisme (guerre, incarcération, déportation…) : sa qualité de récit vrai lui donne alors une grande force pathétique, propre à toucher le lecteur.
Le roman raconte la vie d’êtres imaginaires mais la fiction peut évoquer avec réalisme des faits historiques. Les personnages représentent autant de regards différents sur une époque. Ils ne correspondent donc pas forcément au point de vue de l’auteur (un personnage peut par exemple être adepte de l’idéologie hitlérienne, ce qui permet de mieux la connaître et de mettre en évidence son absurdité).
Le théâtre, en donnant à voir directement au spectateur, confère à son message une grande force d’évocation. Il peut mettre par exemple les horreurs de la guerre sous les yeux du spectateur, comme dans tous les arts visuels (peinture, cinéma…) ou jouer de la valeur symbolique de certaines scènes.
La poésie, qui utilise le pouvoir des mots, en tire aussi une grande force d’évocation : le recours aux figures de styles (métaphores, anaphores, antithèses, parallélismes…) est propre à frapper l’esprit du lecteur et le jeu sur les rythmes et les sonorités crée un dynamisme musical qui facilite la mémorisation et la diffusion des textes. Certains poèmes sont d’ailleurs devenus des chansons.

Procédés stylistiques

Pour rendre le message mémorisable et conférer une force dramatique ou de persuasion à leur texte, les auteurs peuvent avoir recours :
  • à des figures de style, propres à frapper l’esprit du lecteur : elles sont utilisées dans une démarche argumentative, afin de solliciter l’imagination et la sensibilité du lecteur, pour susciter son émotion et son adhésion. Les répétitions, les oppositions, les parallélismes, les hyperboles etc. créent des effets d’insistance, voire de martèlement. Les comparaisons, les métaphores, les personnifications, les allégories, etc. donnent aux idées une grande puissance d’évocation (en les incarnant par des images concrètes).

  • à un réalisme cru, pour choquer, heurter les sensibilités et ainsi forcer à réagir. Il s’agit de transmettre un message de paix en montrant l’horreur. Le réalisme des évocations crée aussi un effet d’authenticité (par exemple la description du quotidien des soldats, l’utilisation d’un vocabulaire familier pour les faire parler…).

    - parfois, la fiction peut sembler s’éloigner de la réalité pour la dénoncer de façon plus saisissante encore (récit de la Première Guerre mondiale du point de vue d’un rat ; « rhinocérite » qui atteint un village pour dénoncer la montée des totalitarismes…).

► POURQUOI S’INTÉRESSER À CES ŒUVRES AUJOURD’HUI ?

Pour leur valeur historique : elles constituent des témoignages précieux d’une époque et permettent de mieux la comprendre. Elles apportent non pas une analyse objective des faits mais une vision subjective, un vécu des faits, une expérience émotionnelle.
Parce qu’elles invitent toujours à réfléchir. Elles peuvent provoquer une prise de conscience de réalités passées, en parlant à la sensibilité et à la raison humaines. Elles permettent aussi aux hommes du XXIe siècle de rester vigilants et de chercher à ne pas commettre les mêmes erreurs que dans le passé. Elles nous font nous interroger sur notre rapport au monde, sur nos valeurs et sur les valeurs à défendre : elles mettent en jeu des questions universelles et atemporelles (la guerre, la haine, le pouvoir, la paix, le courage, la tolérance, l’égalité entre les hommes…).

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