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COMMENT EXPLIQUER LE CHÔMAGE ?

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 12 mars 2015
5 min

Comment expliquer le chômage ?

Le problème majeur sur le marché du travail est la notion de chômage (1.), causé par un déséquilibre entre l'offre et la demande de travail.

Les causes du chômage (2.) sont en pratique très diverses.

1. La notion de chômage

• Définition
Globalement, est chômeur, toute personne en âge de travailler (de 16 à 62 ans) qui est :

  • sans emploi

  • à la recherche d'un emploi;

  • immédiatement disponible pour travailler.

Les chômeurs font partie intégrante de la population active (PA = ensemble des personnes qui travaillent ou qui sont à la recherche d'un emploi).

• Mesure

En pratique, il existe 2 mesures possibles du chômage :

- La mesure selon le BIT
= utilisée par l'INSEE pour calculer la PSERE (population sans emploi à la recherche d'un emploi) lors de ses différentes enquêtes (trimestrielles ou annuelles).

- La mesure selon le pôle emploi (fusion ANPE / ASSEDIC)
= utilisée par le pôle emploi pour calculer les DEFM (demandeurs d'emplois en fin de mois)

L'existence de ces 2 définitions laisse apparaître des limites quant aux chiffres exacts du chômage.

1ère limite :
L'absence de concordance entre les chiffres de l'INSEE et ceux du pôle emploi.
Par exemple, pour être considéré comme chômeur au sens du pôle emploi, il faut obligatoirement être inscrit au pôle emploi (pas pour le BIT).

Or, toutes les personnes sans emploi ne sont pas obligatoirement inscrites au pôle emploi : personnes radiées des listes du pôle emploi, personnes découragées, personnes qui ont la certitude de retrouver un emploi par eux-mêmes.

De la même façon, contrairement au pôle emploi, pour être considéré comme chômeur au sens du BIT, il ne faut pas avoir travaillé du tout durant la semaine de référence et être disponible dans les 15 jours pour travailler.

Ainsi, une personne sans emploi, en recherche active d'emploi depuis 2 ans, qui décide de suivre une formation de 3 mois pour acquérir une nouvelle qualification, ne peut être considérée comme chômeur au sens du BIT.

2ème limite :
L'absence de prise en compte du « chômage déguisé » dans les chiffres officiels

En pratique, on peut constater un « chômage déguisé » non pris en compte dans les chiffres officiels du chômage.

Il s'agit de l'ensemble des activités précaires exercées par certaines personnes à la frontière du chômage officiel. Ex. : stages, CES, CDD, Interim...

Ce « sous-emploi » camoufle ainsi une partie de la réalité du chômage.

2. Les causes du chômage

Les causes du chômage sont multiples.

Globalement, on peut néanmoins en distinguer 3 majeures :

• Un marché du travail insuffisamment flexible et un coût du travail trop élevé

Il s'agit de la vision économique classique ou libérale qui veut que le chômage résulte d'un marché du travail trop rigide avec notamment :

- un coût élevé du facteur travail qui dissuade les entreprises d'embaucher. Ex. : cotisations sociales, SMIC, rôle des syndicats... ;

- mais aussi des règles administratives trop lourdes et contraignantes. Ex. : procédure de licenciement, législation trop stricte des contrats de travail.

Ces rigidités du marché du travail en empêchent les ajustements nécessaires entre offre et demande de travail, ce qui va engendrer un déséquilibre économique générateur de chômage.

• Une demande et une activité économique insuffisantes

Il s'agit de la vision keynésienne qui veut que le chômage résulte du faible niveau de demande (consommation, investissement, exportations...) ce qui conduit au final à une faible croissance économique.En pratique, on parle d'un « chômage conjoncturel » (lié à la situation économique du pays, c'est-à-dire aux variations du taux de la croissance économique).

Ainsi :

- quand la croissance ralentit, le chômage s'accroît ;
- quand la croissance redémarre, le chômage baisse.

• Une offre et une demande de travail en inadéquation

Chaque année, des dizaines de milliers d'offres d'emploi ne trouvent pas de candidats faute de qualification suffisante ou de mobilité des travailleurs.

Ex. : métiers de bouche, infirmières, informaticiens...

Au contraire, certains métiers sont confrontés à une offre de travail trop importante.

On parle ainsi d'inadéquation entre l'offre et la demande de travail.

Le chômage lié à la structure du marché du travail est alors appelé « chômage structurel ».

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