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L'UNION EUROPÉENNE, UN NOUVEAU TERRITOIRE DE RÉFÉRENCE ET D'APPARTENANCE

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 15 février 2017
9 min

Problématique générale : Quelles sont les caractéristiques du territoire de l’Union européenne et quelle place y occupe la France ?

► LES CARACTÉRISTIQUES DU TERRITOIRE DE L’UNION EUROPÉENNE

Un territoire en construction

Après la Seconde Guerre mondiale, un rapprochement entre les États européens apparaît comme un moyen de garantir une paix durable et d’empêcher le déclin du vieux continent dans un monde bipolaire. Constituée au départ de six États, l’Union européenne (UE) en rassemble aujourd’hui 28 (le Royaume-Uni a voté en juin 2016 sa sortie de l’UE mais la « procédure de divorce » ne débutera qu’au printemps et il faudra attendre 2019 pour en sortir entièrement). Le territoire de l’UE est vaste et s’étire du Portugal aux frontières de la Russie soit 4,4 millions de km2 et 507 millions d’habitants.

L’UE a connu plusieurs phases d’élargissement entre les années 1970 et aujourd’hui. Le dernier État à avoir rejoint l’UE est la Croatie. L’Union s’est donc construite progressivement. Pour créer une identité européenne, des symboles sont mis en place comme un drapeau (bleu avec 12 étoiles), un hymne (l’Ode à la Joie), une langue (l’Espéranto) et une devise (« Unie dans la diversité »).

L’UE constitue un pôle majeur de richesse (plus de 20 % du PIB mondial) et de développement à l’échelle mondiale. Elle exerce une attractivité sur la plupart des États du continent, candidats à l’adhésion. Toutefois, certains, comme le Royaume-Uni, la rendent responsable de leurs difficultés économiques.

Mettre en place des politiques communes

Le projet européen passe par la mise en place de politiques communes : la libre circulation des marchandises et des hommes (l’espace Schengen en 1995), la création d’un droit commun (les normes de sécurité CE pour les produits de consommation) et d’une monnaie unique (zone euro en 1999), la possibilité d’étudier à l’étranger grâce au projet Erasmus…

Mais tous les États membres ne participent pas aux mêmes politiques communes. La libre circulation des personnes n’est pas complète puisque cinq États n’ont pas intégré l’espace Schengen ; dix autres ont conservé leur monnaie nationale. À l’inverse, des États non-membres de l’UE ont adopté l’euro ou intégré l’espace Schengen via des partenariats avec l’UE, comme la Serbie.

L’UE a mis en place des institutions : la Commission européenne siège à Bruxelles, le Parlement européen à Strasbourg, la Banque centrale à Francfort, la Cour de Justice à Luxembourg.

Un territoire inégal

Les contrastes économiques et de développement entre pays membres sont marqués : il existe une grande différence de richesse entre les membres les plus anciens de l’UE, situés en Europe de l’Ouest, et les nouveaux membres d’Europe orientale. Ces inégalités tendent à s’accroître : d’une part, l’UE intègre des États plus pauvres, de plus en plus éloignés de son centre ; d’autre part, la mondialisation met les territoires en concurrence, creusant ainsi les écarts sociaux et spatiaux à l’intérieur de l’UE.

Le réseau d’axes de communication dessert inégalement le territoire de l’UE. Il est très dense au centre, du fait de la présence de la mégalopole. Cet espace concentre populations et richesses, les principales métropoles et les capitales politiques de l’UE y tirent avantage de leur position centrale. Au-delà, des régions riches et bien reliées au centre, où se situent de grandes métropoles, constituent une première périphérie. Enfin, des ensembles plus pauvres forment les marges orientales et méridionales.

Pour réduire ces écarts de richesse entre les régions de l’Union, différents organismes de l’UE impulsent et financent des projets. Par exemple, le Fonds européen de développement régional (FEDER) est un organisme qui répartit les subventions européennes destinées à réduire les déséquilibres régionaux. Il y a aussi le Fonds social européen (FSE) destiné à améliorer l’employabilité des citoyens européens.

Les efforts sont dirigés vers les espaces les plus pauvres : les régions des nouveaux États membres d’Europe orientale, mais aussi les territoires européens d’outre-mer, le sud de l’Europe ou l’ouest de la Grande-Bretagne. Cette politique régionale de cohésion peut prendre des formes variées (amélioration d’infrastructures routières, reconversion des régions industrielles en déclin, rénovation urbaine de quartiers en difficulté…). La crise financière mondiale met l’UE face à ses fragilités internes.

► DE NOUVEAUX DÉFIS AUJOURD’HUI ?

Une méfiance grandissante envers l’Union européenne

Les opinions publiques manifestent de plus en plus de méfiance à l’égard de l’Union européenne. On parle d’euroscepticisme, ce qui a fait échouer le projet de constitution en 2005. En effet, les électeurs français et néerlandais ont dit non à ce projet qui visait à améliorer les institutions de l’Union. En conséquence, le traité de Lisbonne en 2007 a été mis en place justement pour les réformer.

Aujourd’hui, des partis politiques comme le Front national en France, UKIP au Royaume-Uni ou encore le Mouvement Cinq étoiles en Italie, veulent sortir de l’UE. On parle de partis europhobes. D’ailleurs, les électeurs du Royaume-Uni ont voté en juin 2016 par voie référendaire pour sortir de l’UE : c’est le « Brexit » (contraction de « British Exit »). Certains États ont retiré leur candidature à intégrer l’Union, notamment l’Islande en 2015. L’augmentation de l’abstention aux élections européennes en France et en Europe, respectivement 39 et 38 % en 1979, contre 56 et 57,5 % en 2014, est un autre signe de cette remise en question.

Faire face aux crises

La crise économique qui a touché l’Europe et le monde en 2008 a divisé l’UE. Cela a amené à poser la question de la sortie de la Grèce de la zone euro.

La situation géopolitique au Proche-Orient, et en particulier la guerre qui fait rage en Syrie depuis plus de cinq ans, divise l’UE quant à la politique à adopter face à la crise migratoire qui en découle. Les pays de l’Europe de l’Est sont pour une fermeture de leurs frontières et refusent l’arrivée de réfugiés sur leur territoire. L’Allemagne a une position différente car celle-ci accueille des migrants et des réfugiés, notamment syriens. Les raisons sont multiples. Tout d’abord, par un souci d’humanité en apportant de l’aide à ceux qui sont dans le besoin. Mais l’Allemagne a aussi un besoin de main-d’œuvre car sa population est vieillissante.

Le problème du terrorisme remet en cause la libre circulation au sein de l’UE. De plus, cette dernière a encore du mal à s’imposer comme une puissance sur la scène diplomatique.

LA PLACE DE LA FRANCE DANS L’UNION EUROPÉENNE

La France : un acteur majeur

La France est l’un des pays fondateurs de l’Union européenne, et ce depuis 1951 avec la création de la Communauté économique du charbon et de l’acier. La situation géographique de la France en fait une double interface, à la fois océanique et maritime, et terrestre et continentale.

L’économie française est très liée à celle de l’UE : 60 % des exportations françaises vont vers les autres États membres. Depuis le début de la construction européenne, la France aménage son territoire, en particulier les axes de communication vers les pays de l’Union (vers la mégalopole).

Des territoires marginalisés ?

Toutefois, les élargissements successifs et la position de la mégalopole entraînent un déplacement du centre de gravité du territoire européen vers l’Est. Or, la France n’y est connectée que par la région parisienne et le Nord-Est du pays. Le caractère de « finisterre » des territoires de l’Ouest de l’UE a été renforcé extrémité d’une terre, éloignée des principaux lieux d’activité). Cela explique la volonté du gouvernement d’aménager un nouvel aéroport (Notre-Dame des Landes) dans l’Ouest de la France pour être davantage connecté au centre de l’Union.

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