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LA VÉRITÉ : L’EXPÉRIENCE

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 17 décembre 2013
4 min

Fiche de révisions Baccalauréat technologique Philosophie

La vérité : l’expérience

Définition

Au sens large, l'expérience désigne une manière de vivre ou d'agir et renvoie à des pratiques de la vie quotidienne comme par exemple à ce qui fonde son savoir lorsque l'on est enfant. Plus particulièrement, l'expérience renvoie à l'ensemble des données apportées par nos sens. L'expérience s'oppose donc au travail formel de la raison qui permet de construire des théories. L'expérience en ce sens semble concrète, palpable et le chemin le plus immédiat pour accéder à la vérité. Cependant l'expérience est particulière car toujours vécue à un instant précis, dans un contexte particulier. En ce sens, elle se distingue de la connaissance scientifique universelle n'ayant pour objet que les généralités.

Problématique

Chaque expérience correspondant à une situation particulière, elle est subjective et dépendante de la perception de celui qui la vit. En ce sens l'expérience n'est pas fiable, dans le domaine de la connaissance comme dans le domaine de nos actions. Les illusions de la perception, comme le hasard des rencontres, peuvent orienter la pensée ou les événements sans pouvoir établir une vérité universelle. Si l'expérience permet de constater un fait, on ne peut pas énoncer une vérité scientifique à partir de là, même par la répétition d'un phénomène. Est-ce à dire que l'expérience n'a aucune valeur ? Il faut distinguer l'expérience vécue, constatée de l'expérimentation qui est une construction de l'esprit : jamais due au hasard, l'expérience scientifique a pour but la vérification d'une hypothèse et d'un raisonnement. En dehors de la science, il n'y aurait il pas de vérités d'expérience ?

Un texte, un sujet de bac

« Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l'autorité d'autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé ; car, dans ce genre de choses, puisque nous ne pouvons faire nous-mêmes l'expérience de tout ni le comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l'autorité de la personne soit le fondement de nos jugements. – Mais lorsque nous faisons de l'autorité d'autrui le fondement de notre assentiment (1) à l'égard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme simple préjugé. Car c'est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ; il ne s'agit pas alors de demander : qui a dit cela ? Mais bien : qu'a-t-il dit ? Peu importe si une connaissance a une noble origine ; le penchant à suivre l'autorité des grands hommes n'en est pas moins très répandu tant à cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d'imiter ce qui nous est présenté comme grand. »

Kant, Logique (1800)

(1) donner son assentiment : approuver et tenir pour vrai.

Questions

1. a. Le texte est construit à partir d'une distinction. À quelle thèse conduit-elle ?b. Analysez les étapes de l'argumentation.

2. Expliquez :
a. « nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé » et « alors nous admettons
ces connaissances comme simple préjugé » ;
b. « c'est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ».

3. Quand on cherche la vérité, faut-il rejeter l'autorité d'autrui ?

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