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TAYLORISME, FORDISME, TOYOTISME

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 10 mars 2009
4 min

Cette fiche s'inscrit dans les problématiques de l'organisation du travail, de productivité...et permet d'avoir une vue (très) sommaire sur un siècle de transformations en la matière. Economie - Bac ES

TAYLORISME, FORDISME, TOYOTISME

Thème du programme : Travail et emploi (niveau économique ET social)

Cette fiche s'inscrit dans les problématiques de l'organisation du travail, de productivité...et permet d'avoir une vue (très) sommaire sur un siècle de transformations en la matière.
Il y a souvent beaucoup de confusion(s) autour de ces trois « ismes ». Ces 3 concepts dépassent largement la simple division du travail clairement énoncée par Smith plus d'un siècle auparavant. Ces trois « ismes » s'inscrivent dans le XX° siècle et plus particulièrement jusqu'aux années 70.

I) TAYLORISME

Principe d'organisation du travail élaboré par Frederick Winslow Taylor au début du XXème siècle. Il s'agit d'une organisation scientifique du travail (OST) instaurée dans un objectif principal de productivité. Liée à l'industrialisation croissante, l'organisation taylorienne dépasse largement le concept de division du travail de Smith en opérant une double séparation: entre conception et exécution de la production d'une part, entre les différentes tâches d'exécution d'autre part (le travail à la chaîne). L'ouvrier taylorien est plus productif mais le travail devient plus aliénant et déresponsabilisant. Un siècle plus tard, ce taylorisme s'est transformé mais est toujours bien réel, notamment dans les services (call centers, restaurants fast-food par exemple). On peut aussi évoquer le fayolisme (de Fayol), sorte de pendant du taylorisme pour l'organisation administrative. En lien avec la sociologie: bureaucratie (Boudon...).

II) FORDISME

Bien sûr, ce concept est lié au taylorisme dans la mesure où Henry Ford développe et prolonge les principes de l'OST qu'il applique dans sa production automobile. Très vite, toute l'industrie (pas seulement automobile) applique ces principes de productivité. Mais la notion de fordisme va plus loin. Chez Ford tout d'abord avec des employés relativement mieux rémunérés grâce aux gains de productivité et la célèbre boutade d'Henry Ford : «je paye bien mes ouvriers afin qu'ils puissent acheter mes voitures ». Au niveau macroéconomique ensuite, dans un contexte de production standardisée de masse pour une consommation de masse. Dans ce contexte, encore peu concurrentiel, il est facile de vendre (besoins d'équipement des consommateurs) d'autant mieux que le pouvoir d'achat est en hausse. De façon encore plus large, le fordisme correspond à une longue période de capitalisme régulé, on parle de compromis fordiste, pendant laquelle (jusqu'au choc pétrolier de 73 environ) le « système » est gagnant-gagnant à la fois pour les entreprises et pour les salariés. Dans cette vision macro et sociale, il ne faut plus confondre fordisme et taylorisme.

III) TOYOTISME

Il faut analyser le toyotisme plus dans un prolongement amélioré du taylorisme que dans une rupture totale avec celui-ci. Comme son nom l'indique, c'est une OST mise en place par Toyota autour des années 50 qui propose un retournement de logique de production tout en gardant les mêmes objectifs de productivité. L'ouvrier toyotiste est polyvalent, plus responsabilisé (notamment en terme de qualité) et l'organisation est tournée sur les besoins de plus en plus différenciés des consommateurs. Notons que, comme pour le fordisme, le toyotisme se retrouve aussi ailleurs que chez Toyota ! Le contexte devient plus concurrentiel, il s'agit alors de répondre à la demande avec plus de flexibilité en produisant juste à temps, en réduisant au maximum les stocks (objectif zéro stock). On peut penser que c'est cette logique qui a remplacé le couple taylorisme/fordisme dans la mesure où, aujourd'hui, l'économie ultra-concurrentielle et internationalisée exige cette flexibilité productive. On peut même admettre que l'exigence de qualifications, de polyvalence, de responsabilisation ont amélioré le sort des ouvriers (dans l'industrie) par rapport à l'organisation taylorienne. Sans doute, mais le travail toyotiste n'est pas pour autant moins « difficile » que le travail taylorien-fordiste.

Pour aller plus loin :
http://www.melchior.fr/3-3-De-l-exploitation-au-frei.2067.0.html
http://brises.org/notion.php/organisation-travail/division-travail/taylorisme/fordisme/toyotisme/specialisation/cooperation/notId/49/notBranch/49/
Voir aussi le livre court, clair et passionnant de Daniel Cohen : 3 leçons sur la société post-industrielle.


J. Calatayud
Agrégé d'économie et gestion

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