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LES AIRES URBAINES, UNE NOUVELLE GÉOGRPAHIE D'UNE FRANCE MONDIALISÉE

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 15 février 2017
5 min

Problématique générale : Comment les aires urbaines organisent-elles le territoire français ?

Une aire urbaine est un espace continu qui se compose d’une ville-centre, de ses banlieues immédiates (formant le pôle urbain) et d’une couronne périurbaine.

► L’URBANISATION DU TERRITOIRE FRANÇAIS

Une augmentation de la population urbaine
Depuis cinquante ans, la France connaît une très forte urbanisation, c’est-à-dire la transformation d’un espace rural en un espace urbain. Selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) en 2010, 77,5 % de la population française vivait en zone urbaine, soit 48 millions d’habitants. Par exemple entre 1954 et 2015, la population de l’aire urbaine de Lyon est passée de 930 000 à 2,6 millions d’habitants. La population a donc été multipliée par trois en 60 ans.
Avec plus de 12 millions d’habitants, Paris domine la hiérarchie urbaine. Les aires urbaines du Sud et de l’Ouest (Toulouse, Bordeaux) sont très attractives.
Un étalement urbain
L’urbanisation du territoire français est essentiellement le produit de l’étalement urbain, c’est-à-dire l’extension des surfaces urbanisées. Entre 1999 et 2010, selon l’INSEE, 1 368 communes sont passées de l’espace rural à l’espace urbain, le plus souvent par intégration à une agglomération. La superficie des très grandes agglomérations a augmenté de 30 % entre 1999 et 2010. Par exemple, la surface de l’aire urbaine de Nantes a été multipliée par 6 entre 1960 et 2013.
Cet étalement urbain se fait depuis la ville-centre vers les banlieues et les espaces ruraux : c’est le phénomène de périurbanisation (extension des espaces urbains à la périphérie des agglomérations).

► LES DYNAMIQUES TERRITORIALES DES AIRES URBAINES

Les aires urbaines comprennent différents espaces :
Des centres qui attirent
Chaque aire urbaine a une ville-centre, dont le centre-ville est le cœur historique. La ville-centre est densément peuplée et attire les populations car elle concentre emplois, commerces et loisirs culturels (cinéma, musée…). La plupart ont des fonctions de commandement par le biais de quartiers d’affaires, comme La Défense à Paris ou la Part-Dieu à Lyon.
Les centres-villes ont connu une baisse de leur population à partir des années 1950. Pour attirer à nouveau, de vastes programmes d’aménagement sont réalisés. Par exemple, à Nantes, les friches industrialo-portuaires de l’île de Nantes ont été aménagées avec des espaces récréatifs et culturels et la construction de logements et de commerces.
Ville et campagne : un brouillage des frontières traditionnelles
L’étalement urbain brouille les frontières traditionnelles de la ville en France, qui a été pensée en opposition à la campagne. L’espace urbain absorbe dans son sillage d’anciennes communes rurales. L’apparition du terme « périurbain » souligne d’ailleurs l’émergence d’un espace hybride entre ville et campagne.
La couronne périurbaine est constituée de communes dont au moins 40 % de la population active travaille dans l’aire urbaine. De nombreux habitants quittent la ville-centre pour habiter dans la couronne périurbaine. Par exemple, la couronne périurbaine de l’agglomération lyonnaise se situe maintenant à une distance moyenne de 45 km, contre 15 dans les années 1990.
Les raisons de cet éloignement sont la recherche d’un meilleur cadre de vie (achat d’une maison avec jardin, besoin de nature et d’espace…) et le coût de l’immobilier moins élevé. Les espaces périurbains sont caractérisés par des lotissements constitués de maisons individuelles, mais aussi des zones d’activités (centres commerciaux) et de production (usines). Cet ensemble est relié au centre-ville grâce à des aménagements de transport.
Une augmentation des mobilités
Du fait de l’éloignement du lieu de travail, les mobilités pendulaires, c’est-à-dire les déplacements quotidiens entre le domicile et le lieu de travail (et inversement), augmentent en durée et en distance. Aujourd’hui, ils s’effectuent sur 40 km en moyenne contre 10 km dans les années 1960.
Le mode de transport le plus utilisé est la voiture individuelle. Les transports collectifs ne sont développés que dans les agglomérations (bus, métro, tramway…). Cela entraîne une augmentation des embouteillages sur les axes de communication reliant les zones périurbaines à leur ville-centre. Par exemple dans la région parisienne, certaines autoroutes, comme l’A4 et l’A86, sont constamment engorgées.

► UNE MÉTROPOLISATION DU TERRITOIRE

La métropolisation : une traduction de la mondialisation
La métropole est un lieu d’impulsion, une place centrale, un nœud décisionnel qui concentre des fonctions de commandement économique, politique, intellectuel ou culturel et dont le rayonnement dépasse largement l’aire d’influence traditionnelle de la ville. Par exemple, Paris est une ville globale. La métropolisation traduit un processus de concentration des pouvoirs dans un petit nombre de grandes villes.
La mondialisation s’appuie sur de nouvelles fonctions urbaines : les fonctions métropolitaines. Parmi ces dernières, on peut relever le « tertiaire supérieur » (les sièges sociaux des grandes entreprises, les services financiers et bancaires…), les fonctions logistiques (la qualité des infrastructures de transport, la présence de plateformes multimodales comme les aéroports, par exemple celui de Roissy-Charles-de-Gaulle).
De nouvelles organisations spatiales : le polycentrisme
À l’échelle infra-urbaine, c’est-à-dire à l’intérieur de la ville, la métropolisation est un processus sélectif, qui privilégie un certain nombre de lieux : plusieurs centres. Chaque lieu a une fonction métropolitaine précise : le quartier des affaires, le pôle logistique… Ces lieux sont reliés par des infrastructures de transport et de communication denses. Ainsi, ils reproduisent à l’échelle locale la mise en réseau observée à l’échelle mondiale. C’est une organisation polycentrique. Par exemple dans la région parisienne, se développent le pôle logistique de Roissy, ainsi que le pôle de compétitivité de Marne-la-Vallée spécialisé dans la construction et l’énergie.
Enfin, la métropolisation privilégie certaines agglomérations et les métropoles tissent des interactions avec des villes de même rang qu’elles.

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