Boîte à outils

Les États-Unis et le monde depuis 1945

Icon-Histoire-géo
Icon-Histoire-géo © Adobe Stock
Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 05 février 2015
7 min

Les États-Unis et le monde depuis 1945

Objectif du chapitre

Comprendre, à travers l’exemple des États-Unis, comment se construit et évolue une puissance.

Définition

Puissance : capacité d’un État à imposer sa volonté aux autres États et/ou à les empêcher de mener à bien leurs projets sur la scène internationale. Elle se mesure en prenant en compte sa puissance brute (« hard power »), c’est-à-dire sa puissance militaro-diplomatique et ses capacités économiques, mais aussi sa puissance douce (« soft power »), c’est-à-dire sa capacité à influencer les autres États ou acteurs internationaux sans contrainte, par la diffusion de sa culture et de ses valeurs.

Problématique

Comment la notion de puissance telle que nous la considérons aujourd’hui est-elle forgée par l’exemple des États-Unis depuis 1945 ?

1. L’affirmation de la puissance américaine après la seconde guerre mondiale (1945-1950)

Les États-Unis, leader d’un monde en paix

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale se produit un tournant majeur dans la politique américaine : les États-Unis assument leur puissance, désormais globale, et s’engagent pour la première fois dans le monde en temps de paix. Ils impulsent ainsi un nouvel ordre mondial fondé sur un système d’arbitrage entre les États en organisant la « sécurité collective » par les accords de Bretton Woods en 1944, qui créent le FMI et la Banque mondiale, et par la fondation de l’ONU en juin 1945.

Les États-Unis leader du monde libre

Face à la diffusion du communisme dans les pays d’Europe centrale libérés par l’armée Rouge, le projet américain, essentiellement économique, devient plus politique. La politique d’« endiguement » (ou containment en anglais), définie par le président Truman en 1947 cherche à freiner l’expansion du communisme. Les États-Unis maintiennent leur présence militaire en Europe et se substituent à la Banque Mondiale pour apporter 13,6 milliards de dollars à l’Europe de 1947 à 1952 sous forme de dons ou de prêts : c’est le plan Marshall (1947).

2. Une superpuissance de la guerre froide (1950-1991)

Définition
Superpuissance : pays qui domine le monde grâce ses ressources économiques, politiques, militaires et culturelles. Le terme désigne les États-Unis et l’URSS pendant la guerre froide.

De 1945 aux années 1960, la puissance des États-Unis est majeure

Au sortir de la guerre, l’économie américaine est la plus puissante et la plus étendue. Cela permet au pays de développer toutes les facettes d’une puissance sans précédent : militaire, technologique, financière mais aussi culturelle à travers le « soft power ». En retour, le dynamisme de tous ces domaines favorise et soutient la croissance économique.
Sur les plans diplomatique et militaire, les Américains défendent leur projet avec conviction face au camp soviétique, sur les terrains de la guerre froide. Ils interviennent dans le blocus de Berlin (1948-1949) et dans la guerre de Corée (1950-1953), créent en 1949 l’OTAN (Organisation du Traité d’Atlantique Nord) qui lie l’Europe de l’Ouest aux États-Unis.
Sur le plan économique, de 1950 à 1970, les États-Unis voient leur PNB (Produit National Brut) doubler et le commerce extérieur connaît une forte croissance. Le pays devient un géant scientifique qui attire savants et étudiants du monde entier.

Une érosion de la puissance américaine dans les années 1970

La guerre du Vietnam (1964-1975), caractérisée par l’enlisement, puis la défaite de l’armée américaine, et la prise d’otage à Téhéran en 1979, érodent l’image diplomatique des États-Unis. Les dépenses militaires très élevées obligent Nixon (1969-1974) à suspendre en 1971 la parité fixe or-dollar qui datait de Bretton Woods (1944). La crise économique à partir de 1973 crée des tensions économiques et sociales au sein du pays mais aussi avec les alliés européens et japonais.

Années 1980 : « America is back! »

Le slogan du président Ronald Reagan (1981-1988) « América is back » incarne au début des années 1980 une ligne dure contre l’URSS, qualifiée d’« Empire du mal ». Cette politique se traduit par des interventions armées (Afghanistan, Amérique centrale) et une course aux armements (« guerre des Étoiles »). Elle est poursuivie par George Bush (1989-1993).
L’URSS se replie, puis disparaît en 1991, consacrant l’hyperpuissance américaine.

3. Depuis 1991, une hyperpuissance de plus en plus remise en question.

Définition
Hyperpuissance : terme forgé par Hubert Védrine pour désigner la puissance complète et sans rival des États-Unis après la guerre froide.

L’apogée de l’hyperpuissance américaine

Après l’effondrement du bloc communiste, les États-Unis apparaissent comme une puissance globale, à la fois militaire (première armée mondiale), économique et financière (importance des échanges et du complexe militaro-industriel), technologique (conquête spatiale, innovation informatique) et culturelle (diffusion de l’« american way of life », des produits culturels américains, de l’anglais, rayonnement scientifique et universitaire). Leur « soft power » est sans égal, notamment grâce à la maîtrise de l’information (aujourd’hui l’Internet est géré par l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), un organisme placé sous le contrôle du gouvernement des États-Unis)
Les États-Unis se positionnent comme les « gendarmes du monde », qui tentent d’instaurer un nouvel ordre mondial et de diffuser leur conception des relations internationales en intervenant militairement le moins possible. C’est la doctrine de l’« enlargment », défendue par Bill Clinton : « étendre et renforcer la communauté mondiale des démocraties fondées sur le marché ». Ils jouent un rôle décisif dans les accords d’Oslo de 1993 entre Rabin et Arafat, ou dans l’ex-Yougoslavie, en engageant l’OTAN en Bosnie en 1994, puis au Kosovo en 1999.

Des résistances de plus en plus vives

Comme leur conception de la démocratie et des relations internationales se heurte à des résistances de plus en plus vives, les États-Unis n’hésitent pas à adopter une attitude unilatérale quand leurs intérêts sont directement menacés : leur refus de ratifier le protocole de Kyoto ou d’adhérer à la Cour Pénale Internationale en sont de bons exemples.
Par ailleurs, la crise financière et la montée de puissances économiques émergentes qui les concurrencent affaiblissent aussi leur puissance dans la mondialisation.
Le choc du 11 septembre 2001 entraîne un changement brutal de position diplomatique : se considérant en guerre, les États-Unis affirment le droit de défendre unilatéralement leurs intérêts, y compris contre l’opinion internationale, et de frapper préventivement leurs ennemis. Cette réaction brutale se produit au moment même où les fondements de leur puissance sont remis en cause : l’anti-américanisme se développe.
Pour l’examen
  • Les sujets de composition suivants sont envisageables : « Les États-Unis et le monde depuis 1945 », « La puissance américaine dans le monde depuis 1945 ». L’analyse d’un ou deux documents (textes, images, cartes, etc.) peut être demandée.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !