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MARCHE DU TRAVAIL ET CHÔMAGE

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 10 mars 2009
2 min

Travail, emploi, chômage... le sujet est vaste, complexe dans ses multiples problématiques que l'on peut relier à la croissance, à la productivité, aux inégalités sociales, à la précarité, etc.

Economie - Bac ES

MARCHE DU TRAVAIL ET CHÔMAGE

Thème du programme : Travail et emploi

Travail, emploi, chômage... le sujet est vaste, complexe dans ses multiples problématiques que l'on peut relier à la croissance, à la productivité, aux inégalités sociales, à la précarité, etc. La persistance d'un chômage en France, qu'il est difficile de chiffrer exactement (on parle de « halo » du chômage), rend ce sujet chaque année d'actualité. Mais comme toutes les thématiques économiques et sociales, méfions-nous des idées toutes faites et des généralités faciles. Mieux vaut, en effet, parler de marchés du travail, emplois et de chômages au pluriel...

I. Le marché du travail (MDT)

> Premier point, il y a souvent confusions entre les termes travail et emploi. L'emploi est d'abord une grandeur désignant l'ensemble de la population active occupée. La notion de travail, elle, est d'abord le facteur de production humain. Ceci dit, rien de plus courant d'entendre indifféremment: « chercher un travail », « trouver un emploi », « perdre son travail », etc... Rien de bien grave ici mais ça l'est plus lorsqu'on assimile travail ou emploi à l'unique objet salarié! Certes, les salariés sont nombreux mais bien d'autres personnes travaillent: professions libérales, commerçants, artisans... ceux-là n'ont simplement pas de contrat de travail puisqu'ils sont leur propre employeur (travailleurs non salariés, TNS).

  • Cependant, il est commun de traiter le marché du travail, de manière sous-entendue, marché du travail des emplois salariés. Soyez donc vigilants dans la lecture et l'analyse de vos documents en précisant de quoi on parle.

  • Qui dit marché, dit offre, demande et prix. Attention encore aux confusions, l'offre vient des travailleurs et la demande vient des employeurs. Pour les offres et demandes d'emplois, c'est l'inverse! Pour le prix, aucun problème, c'est le salaire. Une analyse (néo)classique du MDT montre le travail comme n'importe quelle marchandise avec une parfaite flexibilité des salaires jusqu'à ce que demande et offre s'équilibrent. Dans cette analyse, le chômage ne peut qu'être volontaire.

  • Autant dire que le MDT est loin de « fonctionner » comme cela puisque les salaires sont plutôt rigides (à la hausse comme à la baisse) et les paramètres bien trop complexes (institutions, qualifications, contrats...). Voir analyse keynésienne.

  • De plus, mieux vaut parler de MDT au pluriel. Rien de commun, par exemple, entre le MDT des cadres supérieurs sortant de HEC et le MDT dans les centres d'appel! On peut dire que le MDT est segmenté, multiforme...

II. Le chômage

  • Le chômage peut être défini comme un dysfonctionnement du marché du travail. Même si l'analyse (néo) classique ne peut être totalement balayée (sur l'existence d'un coût du travail trop élevé par exemple), les facteurs sont trop nombreux pour ne s'en tenir qu'à des mécanismes théoriques de marchés.

  • Le chômage est d'abord défini par le chômeur, soit: être sans emploi et en rechercher un de façon active (définition du B.I.T).

  • Chômage keynésien vs chômage classique: l'analyse keynésienne montre que le chômage est involontaire et dû à l'insuffisance de la demande effective (conso, investissements). La rigidité des salaires (nominaux et même réels) fait que O et D ne s'ajustent pas par les seules « lois » du marché. Ce qui compte, ce sont les carnets de commande des entreprises!

  • Typologie: Ch. Frictionnel (période entre deux emplois successifs), Ch. Conjoncturel (dépend de l'activité économique à court terme), Ch. Structurel (dépend de facteurs long terme, par exemple inadéquation des structures de formations professionnelles face aux mutations des besoins des entreprises...), Ch. de longue durée (dépassant 1 an, il s'agit du ch. le plus grave puisqu'il rend de plus en plus difficile le retour à l'emploi), le Ch des jeunes (assez spécifique à la France)...

  • Le Ch. « paradoxal » selon Philippe d'Iribarne insiste sur les facteurs socio-culturels: il n'y a pas, par exemple, le même rapport à l'emploi en France, dans les pays anglo-saxons, scandinaves...

  • La lutte contre le(s) chômage(s) est complexe puisque les causes sont multiples. De façon un peu simpliste, on a pu longtemps analyser la courbe du Ch comme une relation inverse de l'inflation (voir courbe de Phillips) puis l'après choc pétrolier a montré que l'on pouvait avoir les deux en même temps (+croissance « molle », soit stagflation). Pour ne s'en tenir qu'au cas français, un débat récurrent a évoqué le « choix » d'une politique privilégiant la désinflation compétitive, la stabilité financière, la construction européenne, la rigueur au détriment d'une véritable lutte contre le chômage lors du « tournant » de 1983... Les débats actuels tournent plutôt autour de la flexibilité – flexécurité, de l'inadéquation formation – emploi, de l'employabilité...

J. Calatayud
Agrégé d'économie et gestion

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