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SECONDE GUERRE MONDIALE - LES BOMBES ATOMIQUES (HIROSHIMA, 6 AOÛT 1945 - NAGASAKI, 9 AOÛT 1945)

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Par La cellule contenu de l’Etudiant, publié le 20 avril 2009
19 min

Lettre d'Einstein au président Roosevelt

"2 août 1939.

Monsieur,

Un travail récent d'E.Fermi et L.Szilard, dont on m'a communiqué le manuscrit, me conduit à penser que l'uranium va pouvoir être converti en une nouvelle et importante source d'énergie dans un futur proche. Certains aspects de cette situation nouvelle demandent une grande vigilance et, si nécessaire, une action rapide du gouvernement. Je considère qu'il est donc de mon devoir d'attirer votre attention sur les faits et recommandations suivantes :

Au cours des quatre derniers mois, grâce aux travaux de Joliot en France et ceux de Fermi et Szilard en Amérique, il est devenu possible d'envisager une réaction nucléaire en chaîne dans une grande quantité d'uranium, laquelle permettrait de générer beaucoup d'énergie et de très nombreux nouveaux éléments de type radium. Aujourd'hui, il est pratiquement certain que cela peut être obtenu dans un futur proche.

Ce fait nouveau pourrait aussi conduire à la réalisation de bombes, et l'on peut concevoir - même si ici il y a moins de certitudes - que des bombes d'un genre nouveau et d'une extrême puissance pourraient être construites. Une seule bombe de ce type, transportée par un navire et explosant dans un port pourrait en détruire toutes les installations ainsi qu'une partie du territoire environnant. On estime néanmoins que des bombes de cette nature seraient trop pesantes pour être transportées par avion.

Les Etats-Unis n'ont que de faibles ressources en uranium. Le Canada est assez bien pourvu, ainsi que l'ancienne Tchécoslovaquie, mais les principaux gisements sont au Congo belge.

Devant cette situation, vous souhaiterez peut-être disposer d'un contact permanent entre le gouvernement et le groupe des physiciens qui travaillent en Amérique sur la réaction en chaîne. Une des possibilités serait de donner cette tâche à une personne qui a votre confiance et pourrait le faire à titre officieux. Cette personne devrait être chargée des missions suivantes.

a. Prendre l'attache des différents ministères, les tenir informés des développements à venir, faire des propositions d'action au gouvernement, en accordant une attention particulière à la question de l'approvisionnement américain en uranium.

b. Accélérer les travaux expérimentaux qui sont actuellement menés sur des budgets universitaires limités, en leur apportant un financement complémentaire, si besoin est, grâce à des contacts avec des personnes privées désireuses d'aider cette cause et en obtenant peut-être la collaboration de laboratoires industriels disposant des équipements requis.

J'ai appris que l'Allemagne vient d'arrêter toute vente d'uranium extrait des mines de Tchécoslovaquie dont elle s'est emparée. Le fils du vice-ministre des Affaires étrangères allemand, von Weizsäcker, travaille à l'Institut Kaiser Wilhelm de Berlin, où l'on a entrepris de répéter des expériences américaines sur l'uranium. Voilà ce qui explique peut-être la rapidité de cette décision.

Sincèrement votre, Albert Einstein."

extrait de Samy Cohen, "La bombe atomique - la stratégie de l'épouvante", Découvertes Gallimard / Histoire, No 248, 1995, p. 130-131
Roosevelt répond le 19 octobre 1939 de manière positive à la lettre d'Einstein. La course commence.
Entre décembre 1941 et août 1945, le Projet Manhattan va mobiliser 140'000 personnes sous la direction de général Leslie Groves et de son adjoint scientifique, le savant Robert Julius Oppenheimer.
Les composantes de la bombe seront assemblées à Los Alamos au Nouveau Mexique.
En juillet 1945, trois bombes sont prêtes. L'une d'elle, au plutonium, est testée le 16 juillet 1945 à Alamogordo, dans le désert du Nouveau Mexique. Succès complet pour la première explosion nucléaire.
Un ultimatum lancé contre le Japon est rejeté par celui-ci le 28 juillet.
Le 6 août 1945, à Hiroshima, 8 heures 15 du matin, "Little Boy", bombe atomique à l'uranium 235, est lâchée par un bombardier B-29, surnommé "Enola Gay". Elle explose faisant 70'000 morts immédiates et 200'000 morts au total jusqu'à la fin du XXe siècle.
Le 9 août 1945, à Nagasaki, "Fat Man", bombe au plutonium 239, explose faisant 40'000 morts immédiates et 120'000 morts au total jusqu'à la fin du XXe siècle.
A la fin du XXe siècle, 300'000 survivants souffrent encore des séquelles de ces deux explosions.

La décision

"Il demeure historiquement établi, et c'est ce fait qui devra être jugé dans les temps à venir, que la question de savoir s'il fallait ou non utiliser la bombe atomique pour contraindre le Japon à capituler, ne s'est même pas posée. L'accord fut unanime, automatique, incontesté autour de notre table."

Winston Churchill. La Deuxième Guerre mondiale. Tome 12, Triomphe et tragédie. Le rideau de fer. Paris, Plon, 1954.

Pourquoi une deuxième bombe sur Nagasaki ?

"La discussion sur l'utilisation de la bombe était close. On avait non seulement décidé que la nouvelle arme serait employée, mais aussi que les deux bombes disponibles début août seraient lancées. La destruction des deux villes d'Hiroshima et Nagasaki a été le résultat d'une seule discussion."

Stimson (secrétaire d'État à la guerre 1940-45). The décision to use the bomb. in Harper's Magazine, février 1947.

L'intervention soviétique

"Quant à l'intervention soviétique sur le théâtre du Pacifique, à quoi pouvait-elle servir ? Les bombes atomiques étaient prêtes. En arrivant à Postdam, Truman et Churchill apprenaient la réussite des expériences du Nevada. D'un jour à l'autre, le Japon allait donc subir les effroyables explosions et, par conséquence, se rendre."

Charles de Gaulle. Mémoires de guerre, tome IV, Le Salut, 1944-1940. Paris, Plon, 1959, p. 202.

L'influence de la découverte sur le rôle de l'U.R.S.S. dans la guerre du Pacifique

"Londres, 7 août. - La bombe atomique donne aux Anglo-Américains une supériorité militaire telle qu'ils peuvent achever seuls là guerre du Japon dans un temps record. L'opinion britannique, dans l'ignorance de la découverte, avait mis son espoir dans la participation prochaine de la Russie. Le voyage à Moscou du docteur Soung, premier ministre de Chine, avait fait croire que la neutralité soviétique ne tarderait pas à disparaître. On pensait en tout cas que la conférence de Potsdam fournirait un élément nouveau. Il n'en a rien été. L'élément nouveau attendu à Potsdam dans le domaine diplomatique est remplacé par un facteur technique insoupçonné."

in Le Monde, jeudi 9 août 1945
Ces 4 textes cités sont tirés de Hiroshima, s. d. M. Ferno, 1986, La documentation française (coll. Les médias et l'événement)

Le président Truman annonce Hiroshima à la Radio

"(...) La bombe atomique permet d'intensifier d'une manière nouvelle et révolutionnaire la destruction du Japon. Sa force relève de la force élémentaire de l'univers, de celle qui alimente le soleil dans sa puissance. Cette force vient d'être lancée contre ceux qui ont déchaîné la guerre en Extrême-Orient .

Nous avons maintenant deux grandes usines et plusieurs établissements se consacrant à la production de la puissance atomique. Le nombre des employés , au plus fort de la construction, a atteint 125 000 et plus de 65 000 personnes sont encore engagées maintenant dans ces usines. Nous avons dépensé deux milliards de dollars et couru le plus grand risque scientifique de l'histoire. Nous avons gagné.

Le fait que nous soyons en mesure de libéré l'énergie atomique inaugure une ère nouvelle dans la compréhension de la nature.

Je vais proposer au Congrès de prendre immédiatement en considération la création d'une commission de contrôle pour la production et l'usage de l'énergie atomique aux Etats-Unis. D'autre part , je vais recommander au Congrès d'examiner dans quelles conditions l'énergie atomique pourrait devenir un instrument puissant du maintien de la paix mondiale.

Normalement, tout ce qui concerne la production de l'énergie atomique sera rendu public. Mais, dans les circonstances actuelles, on n'a pas l'intention de divulguer les procédés de la production, ni son application militaire, pour nous protéger nous-mêmes , et le reste du monde , contre le danger d'une destruction soudaine.

C'était pour épargner au peuple japonais une destruction complète que l'ultimatum du 28 juillet a été publié à Potsdam. Les chefs japonais ont rejeté rapidement cet ultimatum. S'ils n'acceptent pas maintenant nos conditions, ils peuvent s'attendre à une pluie de destructions venant des airs comme on en a jamais vu sur cette terre. Après cette attaque aérienne, les forces navales et terrestres suivront en nombre et en puissance, telles qu'ils n'en ont jamais vu auparavant et avec cette adresse au combat qu'ils connaissent bien."

extrait du message du président Truman, le 7 août 1945,à la radio américaine.

extrait du message du président Truman, le 9 août 1945, à la radio américaine

"Nous avons mis au point la bombe et nous nous en sommes servis. Nous nous en sommes servis contre ceux qui nous ont attaqués sans avertissement à Pearl Harbor, contre ceux qui ont affamé, battu et exécuté des prisonniers de guerre américains, contre ceux qui ont renoncé à obéir aux lois de la guerre. Nous avons utilisé [l'arme atomique] pour raccourcir l'agonie de la guerre, pour sauver des milliers et des milliers de vies de jeunes Américains."

in L'Histoire n° 188, mai 1995, p. 48

Hiroshima a été complètement détruit.

"Les morts sont trop nombreux pour les compter, et l'emploi de la nouvelle bombe atomique est une violation du droit international, a déclaré RadioTokio.

Au cours d'une autre émission, les Japonais reconnaissent que pratiquement tous les êtres vivants - humains et animaux - ont été littéralement « brûlés vifs » par la nouvelle bombe.

Radio-Tokio affirme qu'Hiroshima était une ville ouverte, bien qu'elle fût connue comme dépôt militaire.

Le speaker a ajouté : « La puissance de destruction de cette nouvelle bombe s'étend sur une large zone dans laquelle les gens, dans les rues ou à la campagne, sont brûlés vifs par la chaleur qui se dégage de l'explosion, tandis que ceux qui se trouvent chez eux sont écrasés par l'effondrement des immeubles. (A. P.)."

in Le Monde, 10 août 1945.

La réaction de Camus au bombardement d'Hiroshima

« Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes, que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase: la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.

En attendant, il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d'abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l'homme ait fait preuve depuis des siècles. Que dans un monde livré à tous les déchirements de la violence, incapable d'aucun contrôle, indifférent à la justice et au simple bonheur des hommes, la science se consacre au meurtre organisé, personne sans doute, à moins d'idéalisme impénitent, ne songera à s'en étonner.

Ces découvertes doivent être enregistrées, commentées selon ce qu'elles sont, annoncées au monde pour que l'homme ait une juste idée de son destin. Mais entourer ces terribles révélations d'une littérature pittoresque ou humoristique, c'est ce qui n'est pas supportable.

Déjà, on ne respirait pas facilement dans ce monde torturé. Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. Et ce peut être après tout le prétexte d'une édition spéciale. Mais ce devrait être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de silence.

(...)

Au reste, il est d'autres raisons d'accueillir avec réserve le roman d'anticipation que les journaux nous proposent. Quand on voit le rédacteur diplomatique de l'Agence Reuter annoncer que cette invention rend caducs les traités ou périmées les décisions mêmes de Potsdam, remarquer qu'il est indifférent que les Russes soient à Koenigsberg ou la Turquie aux Dardanelles, on ne peut se défendre de supposer à ce beau concert des intentions assez étrangères au désintéressement scientifique.

Qu'on nous entende bien. Si les Japonais capitulent après la destruction d'Hiroshima et par l'effet de l'intimidation, nous nous en réjouirons. Mais nous nous refusons à tirer d'une aussi grave nouvelle autre chose que la décision de plaider plus énergiquement encore en faveur d'une véritable société internationale où les grandes puissances n'auront pas de droits supérieurs aux petites et aux moyennes nations, où la guerre, fléau devenu définitif par le seul effet de l'intelligence humaine, ne dépendra plus des appétits ou des doctrines de tel ou tel État.

Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison. »

Albert Camus, éditorial de « Combat », 8 août 1945
L'une des très rares voix de protestation après l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima (6 août 1945)

Intensité d'attaque et résultats (chiffres indicatifs)

Hiroshima

Nagasaki

Tokyo

Nombre d'avions

1

1

279

Charge explosive

Bombe atomique

Bombe atomique

1667 t de bombes ordinaires

Densité de population par km2

14'000

25'000

50'000

Surface détruite en km2

1,8

0,7

6,1

Tués et disparus

70 - 80'000

35 - 40'000

83'600

Blessés

70'000

40'000

102'000

Nombre de victimes par km2

12'000

16'500

4'500

Chiffres tirés de Histoire Terminale, Nathan, coll. J. Marseille, 1998

Rapport de l'État-Major américain, sans date, à propos d'une des deux explosions nucléaires.

"Au moment de l'explosion, l'énergie a été libérée sous forme de lumière, de chaleur, de radiations et de pression. La bande entière des radiations, depuis les rayons X et gamma, les ultraviolets et les rayons visibles, jusqu'à la chaleur rayonnante des infrarouges, se propagea à la vitesse de la lumière. Une onde de choc, créée par l'énorme pression, se forma presque instantanément autour du point d'explosion mais se déplaça plus lentement, approximativement à la vitesse du son [environ 300 m/s]. Les gaz surchauffés qui constituaient la boule de feu primitive s'étendirent et montèrent plus lentement encore. (...) L'éclair ne dura qu'une fraction de seconde, mais son intensité fut telle qu'il causa des brûlures du troisième degré sur la peau humaine non protégée dans un rayon d'un kilomètre et demi. (...) Dans le voisinage immédiat du point zéro [point du sol se trouvant exactement au-dessous de l'explosion], la chaleur carbonisa les cadavres et les rendit méconnaissables."

Cité in Histoire Terminale, Nathan, coll. J. Marseille, 1998

La peste atomique.

« CE QUE J'ÉCRIS EST UN AVERTISSEMENT AU MONDE ENTIER ».

Les docteurs s'effondrent en plein travail. Risques de gaz mortels ; tous portent des masques. (De notre envoyé spécial Burchett).

A Hiroshima, trente jours après la première bombe atomique qui détruisit la ville et fit trembler le monde, des gens, qui n'avaient pas été atteints pendant le cataclysme, sont encore aujourd'hui en train de mourir, mystérieusement, horriblement, d'un mal inconnu pour lequel je n'ai pas d'autre nom que celui de peste atomique. Hiroshima ne ressemble pas à une cité bombardée. Elle fait penser à une ville sur laquelle serait passé un monstrueux rouleau compresseur, qui l'aurait broyée, anéantie à jamais (...).

Dans ces hôpitaux, j'ai découvert des gens qui, tout en n'ayant reçu aucune blessure au moment de l'explosion, sont pourtant en train de mourir de ses mystérieux effets.

Sans raison apparente, leur santé vacille. Ils perdent l'appétit. Leurs cheveux tombent. Des taches bleuâtres apparaissent sur leurs corps. Et puis ils se mettent à saigner, des oreilles, du nez, de la bouche. Au début, les docteurs attribuèrent ces symptômes à une faiblesse généralisée. Ils administrèrent à leurs patients des injections de vitamine A. Les résultats furent horribles. La chair se mit à pourrir autour du trou fait par l'aiguille de la seringue. Et, chaque fois, cela se termina par la mort de la victime. C'est là un des effets différés de la première bombe atomique lancée par des hommes et ce que j'ai vu m'a suffi (...).

On a dénombré 53.000 morts. 30.000 autres personnes sont portées disparues, ce qui signifie qu'elles ont succombé sans aucun doute possible. Pendant la journée que j'ai passée à Hiroshima, 100 personnes sont mortes des effets de la bombe : elles faisaient partie des 13'000 blessés graves de l'explosion. Depuis, elles meurent, à la cadence de 100 par jour. Et, vraisemblablement, toutes sont condamnées. Il y en a encore 40'000 autres qui ont été légèrement blessées (...)."

W. Burchett, Daily Express, 5 septembre 1945. Traduction : Révolution, 2 août 1985.

les effets terrifiants de la bombe atomique, un rapport officiel de l'Agence Domeï.

"Tokio, 22 août. (De l'agence Domeï). - M. Suzeto Torri, conseiller technique du G.Q.G. nippon de la défense aérienne, qui s'était rendu à Hiroshima tout de suite après l'attaque au moyen de la bombe atomique, a donné, hier, à son retour, les précisions suivantes :

L'explosion et la pression sont extrêmement puissantes. Après l'explosion, un mouvement ondulatoire se propage dans l'air. En ce qui concerne les brûlures provoquées par la bombe, il semble que le côté tourné vers la bombe, soit plus atteint que le côté opposé. On a constaté également que tout ce qui est noir attire davantage la chaleur que le blanc. Après la destruction des maisons, environ, dix minutes s'écoulent avant que celles-ci ne prennent feu. Cinq à dix minutes après l'explosion une sorte de pluie noire s'abattit sur la ville. Plus de 360'000 personnes ont été tuées, blessées ou sinistrées à Hiroshima, le 6 août, date du lancement de la première bombe atomique - et 120'000 autres ont été victimes de la seconde, à Nagasaki, lancée le 9 août. Depuis lors, de nombreux Japonais ont péri à la suite des brûlures dont ils furent atteints.Des blessés qui meurent d'une façon mystérieuse Le raid sur Hiroshima eut lieu un matin, pendant les heures de travail, et la bombe est tombée sur le centre de la ville. Les dégâts et les pertes furent donc considérables. On compte déjà plus de 60'000 morts. Ce nombre ira s'accroissant, car plusieurs blessés ne survivront pas à leurs brûlures. Ceux-là, mêmes qui semblaient en assez bonne santé pour pouvoir en réchapper avec des soins, se sont affaiblis de façon mystérieuse dans les jours qui ont suivi et souvent ils sont morts sans qu'on ait pu enrayer les effets inconnus de la bombe atomique.

On estime à 100'000 le nombre des blessés.

A Nagasaki

Les dernières enquêtes révèlent que la bombe a touché l'usine Urugami, au nord de la gare de Nagasaki. Bien que certaines parties de cette ville n'aient pas. été directement atteintes par la bombe, tous les carreaux ont sauté et presque tous les toits ont été soufflés par la violence de l'explosion. Plus de 10'000 personnes ont été tuées, plus de 20'000 blessées et plus de 70'000 sinistrées. - (A.F.P.)."

in Le Figaro, 24 août 1945

© CLIOTEXTE, 1997-2009, Patrice Delpin - source

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