Reportage

Une année en troisième : cap sur le stage dès la rentrée !

Cour de récréation du collège Gustave-Flaubert à Paris
Le brevet n'est pas encore un sujet de conversation pour les élèves de 3e, quelques semaines seulement après la rentrée. © Laura Taillandier
Par Laura Taillandier, publié le 27 septembre 2016
1 min

IMMERSION AU COLLÈGE. Épisode 1. Quelques semaines après la rentrée, les élèves de 3e du collège Gustave-Flaubert, à Paris, n'ont pas encore le brevet en tête. En revanche, ils se préoccupent déjà de trouver le bon stage et commencent à réfléchir à leur orientation.

Cavalcade dans les couloirs du collège Gustave-Flaubert, dans le XIIIe arrondissement de Paris, ce lundi 26 septembre 2016. L'imposant bâtiment blanc et gris s'élève entre les tours tout aussi impressionnantes du quartier asiatique de la capitale. Les 27 élèves de la 3e4 se rassemblent devant la classe 206 pour leur premier cours de la semaine : l'histoire-géographie.

Faire le plein de concentration

Trois semaines après la rentrée, les collégiens ont pris leur marque mais ils ont un peu de mal à se réveiller ce lundi matin. Kamel Chabane, leur professeur principal, multiplie les questions pour recentrer son auditoire sur la révolution russe. C'est qu'il y a quand même le brevet à la fin de l'année ! "En 3e, il faut se concentrer, ne pas se disperser en classe et diminuer les sorties avec les copines, témoigne Émilie. J'ai la pression de mes parents pour avoir une bonne note au brevet. C'est important de réussir cette année car je veux aller dans un lycée très précis ensuite : le lycée Claude-Monet, qui propose des cours de coréen", confie la jeune fille. 

La 3e, une année comme une autre ?

Pour l'instant, le brevet n'est pas encore à l'esprit de tous les élèves de la 3e4. "Jusqu'à maintenant, le début de l'année ne change pas beaucoup par rapport aux années précédentes", constate Billal, perplexe. "La 3e, c'est une classe comme les autres", affirme également Yacine. Pas de nostalgie pour cette dernière année de collège ? "On a fait la dernière année au primaire, c'est pareil !", tranche l'élève. Quant au brevet, Yacine est confiant : "Il faut travailler toute l'année et normalement c'est bon." 

Peu de surprises non plus pour Ji-Hoon qui retape son année. "En 3e, il y a des côtés durs mais d'autres faciles, juge l'adolescent qui a déjà obtenu son brevet l'an dernier. Avec mes parents, nous avons décidé qu'il valait mieux que je redouble pour avoir le lycée que je souhaite : Claude-Monet." Décidément... Chaque année, une petite trentaine d'élèves du collège intègre cet établissement qui propose des options internationales et une classe préparatoire. 

Lire aussi : Collège : réussir votre rentrée en troisième

Brevet : "les testeurs de la nouvelle formule"

"Le brevet n'est pas quelque chose qui stresse les élèves pour l'instant. Le mois de juin leur paraît encore très loin. Mais on est aussi là pour leur rappeler l'échéance à la fin de l'année", souligne Kamel Chabane, l'enseignant d'histoire-géographie. 

Toutefois, les nouveautés de l'examen en 2017 en interrogent certains. "On est les testeurs de la nouvelle formule du brevet, ça fait un peu peur. Les anciens élèves nous ont dit que le brevet c'était facile, mais là on ne sait pas à quoi s'attendre", relève Laura. Même questionnement pour Billal : "On ne sait pas encore trop à quoi cela va ressembler. Pour l'instant, pour moi, c'est juste un contrôle avec plus de matières." 

Les collégiens devront attendre janvier avant de se frotter à leur premier examen blanc. "Les élèves sont généralement surpris par leurs résultats. Et ils se rendent compte à ce moment-là des exigences...", note leur professeur.

Lire aussi : Brevet 2017 : à quoi vont ressembler les nouvelles épreuves 

Orientez-vous, qu'ils disaient !

"Orientation, orientation, orientation... On ne nous dit que ce mot-là depuis le début de l'année", relève Laura dans un sourire, mi-amusée, mi-angoissée. Pour ses futures études, la jeune fille sait seulement qu'elle souhaiterait intégrer un lycée général l'an prochain. Tout comme Billal qui hésite entre les filières ES ou S pour se diriger vers "quelque chose de scientifique". Ou Yacine qui opterait bien pour L ou ES. "Je crois que je veux faire du droit. Mon oncle m'a donné envie de devenir avocat", raconte l'élève à la fin du cours de sport. 

Dès septembre, s'ouvre "le temps de la découverte de l'orientation", explique leur professeur principal, qui mène ce travail une fois par mois lors de l'heure de vie de classe. "On en est au balbutiement. Leur projet est encore flou. Il faut qu'ils s'y confrontent doucement." L'enseignant leur a donné des conseils et des sites Internet à consulter. À charge pour eux maintenant de réaliser un schéma des études qu'ils désireraient suivre après le bac. "C'est intéressant que ce soit les élèves qui s'emparent de cette réflexion", souligne-t-il. 

Première échéance de taille : le conseil de classe fin novembre. "C'est une étape importante. Suivant le niveau des élèves, nous leur demanderons de peaufiner leur projet d'orientation. Certains par mimétisme veulent absolument faire une seconde générale. Il y a un gros travail à faire pour valoriser à leurs yeux la voie professionnelle qui correspond pourtant aux envies de certains qui ont un projet professionnel bien défini."

Façade du collège Gustave Flaubert à Paris

Gustave-Flaubert, à Paris, seul collège de France à proposer le coréen en LV2. // © Laura Taillandier

Le stage, principale préoccupation des élèves

S'il y a une chose sur laquelle les élèves s'accordent tous, c'est l'importance de leur premier stage en entreprise qu'ils effectueront en janvier. Pour Billal et Yacine, il s'agit là du "seul vrai changement" de l'année de 3e ! "On nous a dit dès le début de l'année de commencer à nous renseigner. Moi, j'hésite encore. Pourquoi pas une salle de spectacle... Il faut que j'aille voir la prof de musique pour lui demander de l'aide...", confie Laura. "Pourquoi pas dans une pharmacie ?", s'interroge de son côté Billal, à haute voix.

Sortez de chez vous !

Pour la recherche du stage, le professeur principal a "lancé le top départ dès la rentrée" et "attend les conventions". "La grande majorité des élèves ont tendance à le faire à côté de chez eux. C'est dommage ! Et pour postuler dans un cabinet d'avocat, il faut s'y prendre à l'avance !" Émilie, qui a déjà une idée très précise, semble avoir pris à la lettre ces consignes : "Je veux faire mon stage en communication et marketing. Je vais peut-être pouvoir le faire dans l'entreprise d'une amie de ma mère où tout sera en anglais." L'idéal après "pour voyager mais pas forcément pour travailler dans le tourisme", relate-t-elle.

"Moi, j'aimerais étudier en Corée car ils ont de bonnes universités internationales", poursuit Émilie. Comme Gustave-Flaubert est le seul collège de France à proposer le coréen en LV2 (langue vivante 2), bon nombre de projets d'orientation des élèves de la classe sont tournés vers l'apprentissage de cette langue. 

Réforme du collège : deux EPI au programme

Entre la préparation du brevet et leur stage, le programme des élèves de la 3e4 est déjà chargé. Pourtant, ce ne sont pas les seuls temps forts de leur dernière année au collège. Élection des délégués de classe, réalisation d'un spot de campagne présidentielle en cours d'anglais, accueil des correspondants coréens, passage de l'attestation de sécurité routière de niveau 2... La liste est longue. 

Les élèves se pencheront aussi bientôt sur les enseignements pratiques interdisciplinaires. Deux EPI sont programmés en 3e : "les chansons engagées" en histoire-géographie et coréen et éducation musicale, ou "la comédie musicale" en anglais et sport et éducation musicale. Les collégiens de la 3e4 sont plutôt enthousiastes. "Travailler à plusieurs sur un projet, c'est sympa et puis c'est bien de tester de nouvelles choses", se réjouit Laura. D'autres, comme Billal, sont plus sceptiques... "J'attends de voir, chanter ce n'est pas trop mon truc..."

Le collège Gustave-Flaubert en chiffres

560 élèves

1/4 d'élèves boursiers

5 classes par niveau

1 classe relais et 1 classe Ulis

75,2 % de réussite au DNB (diplôme national du brevet) en 2016 mais une forte hétérogénéité du niveau des élèves : 13 % de mention TB, 21 % de mention B, 18 % de mention AB, 22 % sans mention.

L'Etudiant retourne au collège !

En 2016-2017, la rédaction de l'Etudiant retourne sur les bancs du collège ! Direction l'établissement Gustave-Flaubert, à Paris. Mois après mois, on y suivra une classe de 3e durant cette année scolaire rythmée par le stage, la préparation de l'orientation des élèves et celle du brevet. Pour suivre notre immersion : #letudiantretourneaucollege.

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