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Premières difficultés au collège : comment vous faire aider pour ne pas perdre pied ?

Cours - Révision - Chambre - Feuille - Malou
N'attendez pas d'être coulé pour vous faire aider. // © DR ©
Par Isabelle Dautresme, mis à jour le 07 octobre 2016
1 min

Exercices non compris, contrôles inachevés, notes décevantes... L’année est à peine entamée que déjà les premières difficultés pointent le bout de leur nez. Et si vous vous faisiez aider ? Études encadrées ou simple soutien méthodologique, des dispositifs gratuits sont à portée de main. Ce serait dommage de ne pas en profiter…

"Vous avez un peu de mal à comprendre une leçon ou à faire un exercice ? Faites-le savoir sans attendre !" Dès son discours de rentrée aux élèves du collège Henri-Barbusse d'Alfortville (94), Laurence Ripoche, principale adjointe, n'hésite pas à marteler le message. Et insiste : "N'attendez surtout pas d'être au fond de la piscine pour crier au secours." Pourquoi une telle mise en garde ? Tout simplement parce que vous aurez moins de mal à surmonter vos difficultés si elles sont prises en charge tôt dans l'année.

"Il faut absolument éviter d'attendre d'être submergé pour réagir, confirme Jane Mobile, coach pour adolescents en région parisienne. Sinon, l'effort que l'élève devra alors fournir lui semblera tellement important qu'il risque de renoncer avant même de commencer."

Peur d'avoir la honte si vous dites que vous n'avez pas compris ? Détrompez-vous !

Vous n'avez pas tout compris à la leçon ou à la correction d'un exercice ? N'hésitez pas, demandez des explications à votre professeur, en classe ou, si vous préférez, à la fin du cours. Vous avez peur de passer pour un imbécile, voire un cancre ? Aucun danger. À en croire Lakdar Khlifi, professeur de mathématiques au collège Landry de Rennes (35) : "Il n'y a pas de question idiote. Au contraire, on apprécie les élèves qui osent dire qu'ils n'ont pas compris. Ça prouve qu'ils s'intéressent. Et puis, ça nous interroge sur notre manière d'enseigner, peut-être que c'est nous qui ne sommes pas clairs."

Si malgré les explications de votre professeur les difficultés perdurent, cela signifie que vous avez peut-être besoin d'une aide, d'un soutien ou d'un accompagnement plus important.

N'attendez pas que vos profs vous repèrent

Ce n'est pas parce que votre professeur ne vous a rien dit, que vous n'avez pas besoin d'un peu d'aide. "Les classes sont très chargées, il est difficile de suivre individuellement chaque élève autant qu'il le faudrait, déplore Lakdar Khlifi. On repère très vite les très bons et ceux qui se trouvent en grande difficulté. On a plus de mal, en revanche, avec les élèves moyens. Ce n'est pas parce qu'ils ne posent pas de gros problèmes qu'ils n'ont pas besoin, à un moment donné, d'un coup de pouce. Or ceux-là, on a du mal à les repérer. C'est donc à eux de se prendre en charge et de signaler leurs difficultés."

Pas facile lorsque l'on a 12-15 ans... Johanna, en 2nde en témoigne : "De la 6e au début de la 4e, je racontais à tout le monde que si j'avais des notes très moyennes, c'est parce que je ne travaillais pas du tout, alors, qu'en réalité, je passais une heure chaque soir sur mes cours, sans résultat. C'est trop la honte d'avouer qu'on n'a pas compris."

Sur l'insistance de sa mère, la collégienne a finalement accepté de faire part de son découragement à son professeur de français qui ne s'était rendu compte de rien. "À partir de ce moment, il a été beaucoup plus attentif à notre fille, il lui a même donné des conseils pour s'organiser et des exercices de révisions, qu'il corrigeait avec elle après les cours", explique la mère de l'adolescente qui se félicite d'avoir réagi à temps et ainsi permis à sa fille de surmonter ses difficultés.

Problème de méthode, de manque de travail... : sériez vos difficultés

Toutes les difficultés n'appellent pas la même réponse. D'où l'importance de bien repérer la nature des vôtres. Sont-elles plutôt d'ordre méthodologique ou la conséquence d'un manque de travail ? Sont-elles liées au programme de cette année, aux méthodes de travail de votre professeur, ou à un point précis du programme ? Datent-elles d'aujourd'hui ou sont-elles plus anciennes ? Prendre le temps de répondre à ces questions vous permettra de savoir vers quelle solution vous tourner. Car à chaque difficulté peut correspondre un type de soutien.

L'aide aux devoirs : si travailler seul vous pèse

"Aux élèves qui ont du mal à se mettre au travail après les cours, quelles qu'en soient les raisons, je conseille de participer au dispositif ‘aide aux devoirs’, avise Laurence Ripoche. Le principe est simple : plutôt que de rentrer chez vous après les cours, vous restez au collège faire vos devoirs, revoir vos leçons... "C'est un peu comme l'étude à l'école élémentaire, mais pour le collège", compare Louis, en 4e dans un collège de la région parisienne. L'avantage c'est que vous êtes en petits groupes composés d'élèves de niveaux différents. "Du coup, on s'entraide et c'est plus sympa que de travailler tout seul chez soi", poursuit le jeune homme.

Autre avantage de ce dispositif ? "Les élèves sont encadrés par des assistants d'éducation et des enseignants qui peuvent les aider à faire un exercice ou leur permettre d'approfondir un point", explique la principale. L'inconvénient ? "Les ‘allergiques’ à l'école, ceux qui sont les plus en difficulté, peinent à s'approprier ce type de dispositif, trop proche du collège où ils ne se sentent pas forcément très à l'aise", déplore Julie Clot, principale d'un collège à Rueil-Malmaison (92).

l'Etudiant Soutien Scolaire : des cours à domicile

Travail en groupe, aide aux devoirs, dispositifs associatifs : autant de formules à envisager si vous sentez que vous avez de plus en plus de mal à suivre en cours. // © Shutterstock

Pas envie d'aide au collège ? Poussez la porte des associations

Aux élèves les plus "éloignés de l'école", Julie Clot conseille de s'adresser à des associations locales dédiées au soutien aux élèves en difficulté. À l'instar de l'AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville), qui met en relation des étudiants et des jeunes "repérés" comme étant en difficulté dans les quartiers défavorisés. "Dans ce cas, il ne s'agit pas tant d'aider les jeunes à faire leurs devoirs que de les accompagner, de leur donner des conseils méthodologiques, d'organisation..." explique Ingrid Sangiovanni de l'AFEV Yvelines. La plupart des communes et des régions encouragent l'émergence d'associations de "soutien ou d'aide aux devoirs". Certaines sont animées par des étudiants, d'autres par des personnes plus âgées, souvent des enseignants à la retraite.

L'avantage de cette formule ? "L'élève travaille généralement chez lui et la personne qui vient l'aider s'adapte à ses besoins", explique Laurence Ripoche. Les parents de Pierre, actuellement en première confirment : "Lorsque nous nous sommes aperçus que notre fils, qui était jusque-là un élève plutôt moyen, rencontrait de sérieuses difficultés en 4e, nous avons fait appel, sur les conseils de la principale du collège, à une association de ce type pour l'accompagner."

À écouter Pierre, les débuts ont pourtant été difficiles. "Je ne voulais pas entendre parler d'aide. Je détestais le collège, il n'était pas question que l'on me rajoute des cours après l'école", reconnaît le jeune homme. Mais ses parents, avec le soutien du professeur principal, n'ont pas lâché. Pierre a finalement obtempéré et signé un "contrat moral" dans lequel il s'est engagé à se rendre deux heures par semaine au local de l'association Action jeune à Chaville (92). Avec le recul, il ne le regrette pas. "J'ai beaucoup progressé. Les étudiants qui m'encadraient m'ont donné des trucs pour être plus efficace dans mon travail, et puis ils m'ont motivé et encouragé".

Côme Pelissier, directeur de l'association, insiste sur le caractère souple de la formule : "Certes, nous demandons aux élèves de s'engager sur l'année, mais si nous voyons qu'ils ont davantage besoin d'un accompagnement ponctuel, au moment des examens par exemple, que d'une aide très régulière, nous nous adaptons, et si nous n'avons pas de solution à lui proposer, nous l'orientons vers une autre structure."

Ne restez surtout pas seul avec vos difficultés

Que vous ayez besoin d'un petit coup de pouce ou d'un grand coup main, le mieux est que vous vous adressiez à votre professeur principal ou directement au principal du collège. Ils sauront vous conseiller le dispositif le mieux adapté à vos besoins ainsi que la liste des associations près de chez vous susceptibles de vous aider. Là encore, si vous n'êtes pas à l'aise, passez par le CPE (conseiller principal d'éducation) ou un prof en qui vous avez confiance." Dans tous les cas, il ne faut pas rester seul avec son problème et avoir la simplicité de reconnaître que là, on a un peu de mal", insiste Jane Mobile, coach pour adolescents.

À François Mansart, responsable des 6e, 5e et 4e au collège La Providence à Vincennes (94), de conclure : "Le simple fait de montrer à un élève que l'on s'intéresse à lui, que l'on se préoccupe de ses résultats suffit parfois à lui redonner confiance, à lui permettre de surmonter son manque de motivation et reprendre la voie de la réussite."

Quid du Net pour se faire aider ?
Si vos problèmes sont passagers, que vous avez du mal à comprendre un chapitre de mathématiques en particulier ou à retenir des règles de grammaire, vous aurez sans doute le réflexe du Web. "Il existe de très nombreux sites gratuits sur Internet qui proposent des exercices, des tests voire des cours", s'enthousiasme Laurence Ripoche. Avant de vous lancer tête baissée, vérifiez deux choses. D'abord que les exercices et leçons proposés sont conformes au programme en cours et que leur source est sérieuse. "Le mieux est de consulter des sites de collèges ou d'académies : en la matière, il n'y a que l'embarras du choix", indique Lakdar Khlifi.

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