2017, l'année des micro-diplômes ?

Hélène Labriet-Gross Publié le
2017, l'année des micro-diplômes ?
EdX, plate-forme open source de MOOC créée par Harvard et le MIT, offre désormais une quarantaine de ces micro-diplômes. // ©  GRETCHEN ERTL/The New York Times-REDUX-REA
REPÉRÉ DANS LA PRESSE AMÉRICAINE. Les micro-diplômes pourraient s'imposer comme le nouveau phénomène à suivre dans le secteur de l'enseignement en ligne. Selon le site spécialisé EdSurge, cela tient en grande partie aux revenus que peuvent générer ces nouveaux cursus.

Un article publié sur EdSurge, site d'informations spécialisé dans les EdTech, annonce que 2017 pourrait être l'année des micro-diplômes. De plus en plus d'universités américaines prestigieuses, telles que Harvard, le MIT (Massachusetts Institute of Technology), ou Stanford proposent ces micro-diplômes, principalement au niveau master, ou des cours de spécialisation dans différents domaines.

EdX, plate-forme open source de Mooc créée par Harvard et le MIT, met à disposition désormais une quarantaine de ces micro-diplômes. De son côté, Coursera propose également plus de cinquante cours de spécialisation.

Fraction de diplôme pour fraction de prix

L'avantage, pour les élèves ? Ils peuvent suivre ces cours en ligne à leur rythme. De plus, les micro-masters coûtent seulement une fraction du prix du "vrai" diplôme. Par exemple, le micro-master en gestion de chaîne logistique du MIT revient à 1.350 dollars (1.160 euros), alors que le master coûte 71.000 dollars (61.000 euros), auxquels s'ajoutent des frais de logement et de vie sur le campus, estimés à environ 30.000 dollars.

Pour cette fraction du prix, les étudiants du micro-master suivent environ 30 % des cours dispensés aux étudiants de master. Pas besoin de passer par un processus d'admission : tout le monde peut s'inscrire et recevra son diplôme en cas de réussite aux examens. Autre avantage : ces micro-masters permettent également de valider des unités si l'on souhaite intégrer l'université qui les dispense.

Mitchell Stevens, professeur d'éducation à Stanford, souligne sur EdSurge que ces micro-diplômes s'inscrivent dans une volonté des universités de trouver de nouvelles sources de revenus, alors que les subventions de l'État ont tendance à diminuer. La première promotion du micro-master en gestion de chaîne logistique du MIT a ainsi rapporté plus de 4 millions de dollars, partagés entre le MIT et EdX, qui héberge le cursus et qui assure la publicité autour de ces programmes.

Satisfaits ou remboursés

Les thèmes des micro-diplômes ouverts aux apprenants ne sont pas laissés au hasard. Tout dépend de leur potentiel de vente : de nombreuses universités font appel à des entreprises spécialisées pour identifier les programmes les plus vendeurs et en faire la promotion.

Certaines start-up ont même fait de ces micro-diplômes leur fonds de commerce, concurrençant les universités: c'est le cas d'Udacity, créée par Sebastian Thrun. Pour 200 dollars par mois, les étudiants peuvent suivre des cours et obtenir un micro-diplôme : la composition des cours est décidée de concert avec des entreprises high-tech.

Pour 100 dollars de plus par mois, les étudiants ont accès à une aide personnalisée et bénéficient de conseils pour valoriser leur expérience. En outre, s'ils ne trouvent pas un emploi dans les six mois suivant l'obtention de leur diplôme, Udacity les rembourse. Une étape que les universités hésitent à franchir, craignant d'entacher leur réputation d'excellence gagnée depuis des décennies.

Hélène Labriet-Gross | Publié le