Universités : 30 millions réaffectés à la sécurité des campus

Aurore Abdoul-Maninroudine - Mis à jour le
Universités : 30 millions réaffectés à la sécurité des campus
Chaque établissement pourra consacrer 300.000 euros de plus à son budget sécurité. // ©  REA - Nicolas TAVERNIER
Les universités disposeront de 30 millions d'euros pour renforcer la sécurité de leurs campus, a annoncé Najat Vallaud-Belkacem, mercredi 31 août 2016. Une somme que les établissements auraient normalement dû verser au Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique.

Après l'école, l'université connaît elle aussi son lot de mesures en matière de sécurité. La ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé, mercredi 31 août 2016, lors de la soirée de l'université d'été de la CPU, que 30 millions d'euros seraient consacrés à la "sécurisation technique ou humaine" des universités. Objectif : "accompagner et apporter des conditions de sécurité renforcées à la rentrée 2016."

Ces fonds seront dégagés sur la contribution des universités au FIPHFP (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). En effet, les universités ne respectant pas l'obligation d'emploi de personnes en situation de handicap doivent normalement payer une amende. Mais, jusqu'à présent, elles bénéficiaient d'un taux dérogatoire et ne versaient qu'une partie (environ un tiers) du montant prévu.

Cette dérogation aurait dû prendre fin cette année, faisant passer la contribution des universités de 15 millions d'euros en 2015 à un montant estimé à 40 millions en 2016. C'est la différence entre ces deux sommes qui servira finalement à renforcer la sécurité dans les universités.

une mesure attendue depuis un an

"Les universités demandaient cette mesure et l'attendaient depuis un an, rappelle Jean-Loup Salzmann, président de la CPU. C'est un vrai soulagement. Ces 30 millions sont dans nos caisses et serviront à payer les vigiles. Cela correspond à peu près à 300.000 euros par établissement."

Mais cela suffira-t-il ? Sylvie Retailleau, présidente de l'université Paris-Sud, a fait le calcul. Selon les plans effectués par son service d'hygiène et de sécurité, assurer la sécurité des cinq sites de son université coûterait au minimum 800.000 euros par an. "Un campus comme celui d'Orsay est extrêmement ouvert. Il possède cinq entrées différentes, ce qui nécessite autant de vigiles..." détaille-t-elle. Malgré les moyens supplémentaires, le casse-tête est loin d'être résolu pour les universités.

Un guide pour les chefs d'établissement du supérieur
La ministre a par ailleurs annoncé qu'"un guide des chefs d'établissement du supérieur" sur ce thème était en cours d'élaboration. Il viendra compléter les documents élaborés par le SGDSN (Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale).

Aurore Abdoul-Maninroudine | - Mis à jour le