300 enseignants-chercheurs en gestion dénoncent un « déni de démocratie » au CNU

Jessica Gourdon Publié le

312 enseignants-chercheurs en gestion (dont 121 professeurs des universités et 191 maîtres de conférence, voir la liste ici ) ont signé une pétition en ligne dénonçant le mode de nomination de leurs représentants au CNU (conseil national des universités).

« Pour la troisième fois consécutive », la présidence de la section « gestion » (section 06) du CNU « ne revient pas à la liste ayant obtenu une incontestable majorité relative des suffrages exprimés par les enseignants-chercheurs », s'insurge, dans un communiqué , la liste Variance (centre-gauche), à l'origine de la pétition.

Conflit autour du président de la section

 
Comme le prévoient les textes en vigueur, les enseignants-chercheurs ont élu 24 membres du bureau de leur section CNU , tandis que 12 ont été nommés par le ministère de l'Enseignement supérieur.

La liste Variance a obtenu 44% des suffrages parmi les membres élus. Mais la composition du bureau au complet ne lui a pas permis de décrocher la présidence.

En effet, c'est un représentant du Syndicat Autonome [classé à droite] qui a obtenu le siège de président (20 voix sur 36), en la personne d'Eric Lamarque, professeur à Bordeaux 4.

Un "renversement" des urnes

Pour Variance, ce résultat est inacceptable, dans la mesure où cette liste ne rassemble que 4 membres élus. "Sur les 12 collègues nommés par le ministre, 12 ont voté en faveur du Syndicat Autonome et ont ainsi permis de renverser l’expression sortie des urnes (…) L’inversion de ce qu’a exprimé le suffrage des collègues est un déni de démocratie", clame Variance.

Pour Isabelle Huault, professeur à Dauphine et élue de Variance, « les membres nommés par le gouvernement devraient l’être au prorata des résultats du vote des enseignants ».

Le ministère rappelle la légitimité des membres nommés

Le ministère de l'Enseignement supérieur affirme, de son côté, que les membres nommés "disposent de dossiers scientifiques solides" et reflètent "des profils divers en terme de partage entre recherche académique et recherche appliquée".

"Ils relèvent également de générations et de provenances universitaires différentes", ajoute le ministère, qui affirme "être en discussion constante avec les sections afin de les aider à fonctionner pour le mieux".

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