À Rouen, l’ESITech se positionne sur les technologies du vivant et le génie physique

Céline Authemayou Publié le
À Rouen, l’ESITech se positionne sur les technologies du vivant et le génie physique
L'UFR Sciences et Technologies de l'université de Rouen se trouve sur le site du Madrillet. // © 
Le dossier de l’ESITech avance. La future école d’ingénieurs de l’université de Rouen a obtenu un avis favorable de la CTI (Commission des titres d’ingénieur) pour une habilitation de trois ans. Avant d’ouvrir ses portes en septembre 2014, le nouvel établissement doit encore attendre l’autorisation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Une décision qui interviendra au plus tard en février.

Voilà deux ans que l'université de Rouen travaille sur le dossier. Deux ans que l'établissement multiplie les discussions et les études dans le but de créer une toute nouvelle école d'ingénieurs, l'ESITech. “Nous sommes partis d'un simple constat, explique Claude Rozé, professeur de physique à l'université et porteur du projet avec sa collègue Nicole Orange, enseignante en microbiologie. Nous voyons chaque année bon nombre de nos étudiants quitter notre université après un bac + 2 ou une licence pour rejoindre des écoles d'ingénieurs. C'est dommage de les perdre ! Nous avons donc réfléchi à une formation qui permettrait à la fois de garder ce public et d'attirer les industriels de la région.”

“Coller au savoir-faire industriel régional”

Pour mener à bien le projet, l'université, via son UFR sciences et technologies, s'est rapprochée de l'INSA Rouen, avec qui elle partage de nombreux laboratoires de recherche et de l'Esigelec. “Nous avons fait un bilan des formations proposées dans la région et des spécialités qui n'existent pas et qui pourraient intéresser le secteur économique local, précise Claude Rozé. Le but étant de ne pas créer de concurrence entre les établissements et de coller au savoir-faire régional.”

Une grande concertation a été menée dans toutes les écoles d'ingénieurs de Haute et Basse-Normandie. Concertation qui a permis de déterminer les deux futures spécialités de l'école : technologies du vivant et génie physique.
“La première spécialité s'adresse clairement au secteur des biotechnologies, de la cosmétique, de la pharmacie, liste le porteur du projet. Nous avons un certain nombre de pôles de compétitivité dédiés à ces domaines. S'il est clair que nous ne formons pas les ingénieurs pour qu'ils restent dans la région, il y aura tout de même quelques perspectives d'emploi et, surtout, les industriels pourront s'impliquer dans la formation.”
Quant à la spécialité génie physique, elle couvrira les domaines de l'énergie, de l'instrumentation optique, des matériaux et du calcul scientifique.

Une convention d'association avec l'INSA Rouen

Si l'école obtient le feu vert du ministère, elle accueillera, dès septembre 2014, 80 étudiants : 48 en technologies du vivant et 32 en génie physique. Les effectifs devraient se maintenir à ce niveau.
Quant au recrutement, l'ESITech espère attirer les DUT de l'université de Rouen, ainsi que les BTS, les licences et des élèves de classes préparatoires. “Nous réfléchissons à adhérer à des banques et concours, avoue Claude Rozé. C'est essentiel pour diversifier notre recrutement…” Pour cette première rentrée, la sélection des élèves se fera sur dossier et entretien.

Située sur le technopôle du Madrillet, l'ESITech signera une convention d'association avec son voisin l'INSA. Le diplôme de la future école devrait d'ailleurs indiquer clairement ce lien par une mention “diplôme de l'ESITech, en convention avec l'INSA Rouen”. “Pour nous, c'est la possibilité de bénéficier de l'attractivité nationale du réseau INSA, atteste Claude Rozé. Quant à l'INSA, cela lui permet de continuer à développer son offre de formation par l'intermédiaire de l'université.” Cette association devrait porter sur la mutualisation d'enseignements et sur la mise à disposition de matériels.

Pour le moment, le budget de la future ESITech n'est pas encore établi. Seule certitude : “Le conseil régional a confirmé son très fort intérêt pour le projet, s'enthousiasme Claude Rozé. Nous aurons son appui financier.” Reste à connaître le montant de l'enveloppe.

Céline Authemayou | Publié le