Allemagne : le grand bug des inscriptions à l’université

De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland Publié le

Panne technique. La plate-forme qui devait enfin mettre fin au casse-tête annuel des inscriptions universitaires ne sera opérationnelle en 2012 que dans 40 des 300 établissements d’enseignement supérieur outre-Rhin. Ce dispositif, qui devrait au final donner accès à toutes les universités, est destiné à centraliser l’ensemble des inscriptions dans les filières appliquant un quota basé sur la note obtenue à l’Abitur (le baccaulauréat allemand). Or, les différents logiciels d’inscription utilisés par les universités allemandes ne parviennent pas à se connecter à cette nouvelle plate-forme.

Des doublons dans les inscriptions

Chaque année en Allemagne, 20.000 places restent vacantes dans les filières sélectives, alors que, parallèlement, des étudiants se voient refuser l'entrée à l'université. La cause de cette gigantesque inadéquation entre l’offre et la demande à l’échelle nationale réside dans la cohabitation de deux canaux d’inscriptions : le bachelier peut poser sa candidature auprès d’un service fédéral centralisé et parallèlement adresser une demande directement auprès des universités qui recrutent elles-mêmes d’après un profil établi.

Pour augmenter leurs chances, les futurs étudiants utilisent ces deux canaux d’inscriptions qui ne peuvent communiquer entre eux. Résultat : des places restent inutilement bloquées au niveau fédéral pour des candidats qui, de leur côté, sont parvenus à s'inscrire directement. Le processus d’inscription se corse pour les jeunes qui se destinent à l’enseignement. Le système éducatif allemand requiert en effet que les professeurs enseignent deux disciplines. Ces candidats se trouvent obligés d’effectuer deux inscriptions en parallèle, ignorant si, au final, ils seront acceptés dans ces deux filières au sein de la même université.

Test pilote

Pour remédier à ce problème récurrent, le gouvernement fédéral a dégagé un budget de 15 millions d'euros pour soutenir la conception d’une nouvelle plate-forme. Celle-ci a été développée par la fondation Hochschlustart, créée par les Länder et les présidents d’université et dédiée à la résolution du problème des inscriptions. Un test pilote est prévu en mai prochain pour la rentrée 2012-2013, mais seule une infime partie des établissements sera en mesure d’y participer. Et rien ne prouvera que le nouveau système fonctionnera à l’échelle de tout l’enseignement supérieur.

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