Angleterre : les universités devront sélectionner leurs étudiants selon de nouvelles règles

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet Publié le
Après le triplement des frais d’inscription à l'université, le gouvernement britannique a annoncé la fin des quotas limitant le nombre d’étudiants et l’ouverture de la concurrence entre établissements pour recruter les meilleurs d’entre eux. Toutes ces nouvelles dispositions entreront en vigueur à la rentrée 2012.

La saga des frais de scolarité et du financement des universités continue outre-Manche. Dès la rentrée 2012, les institutions d'enseignement supérieur seront en concurrence pour recruter au moins un quart de leurs étudiants. Aujourd'hui, le nombre de places en premier cycle est en effet fixé par le gouvernement. Si une université dépasse son quota, elle est sanctionnée par une amende. Le système limitait jusqu’à présent la concurrence entre universités et pouvait empêcher les étudiants d'avoir accès à leur premier choix. Fort de ce dernier argument, le ministre de l'Enseignement supérieur, David Willetts, impose désormais aux universités de recruter un nombre illimité d'étudiants à condition qu'ils soient brillants.

Ce sont surtout les universités de niveau moyen qui risquent de souffrir le plus de cette réforme : elles auront beaucoup de mal à attirer les meilleurs étudiants si elles appliquent le tarif maximal. Or, elles ont déjà presque toutes fait savoir que leurs frais de scolarité passeraient à 10 000 € dès septembre 2012 .

Pour répondre aux exigences de la nouvelle réforme, elles seront probablement contraintes de réduire leurs tarifs. Pour le Parti travailliste, « la réforme est une manœuvre désespérée pour que les universités baissent leurs frais de scolarité ». En effet, le gouvernement ne s'attendait pas à ce que pratiquement toutes les universités appliquent le tarif maximal et il se retrouve face à un grave problème de trésorerie, puisqu'il doit avancer l'argent aux futurs étudiants . Mais David Willetts voit les choses autrement, assurant qu'en « mettant la pression sur les universités, les étudiants en auront pour leur argent ».

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet | Publié le