APB : Geneviève Fioraso regrette le manque d'attractivité de l'université

Camille Stromboni Publié le
Une répartition entre formations globalement stable. Geneviève Fioraso a présenté, lundi 10 juin 2013, les premiers vœux émis par les bacheliers 2013 via l'outil APB (Admission postbac). La ministre a déploré le manque d'attractivité persistant de l'université, auquel elle entend remédier avec la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche.

"Lorsqu'on sait que plus de la moitié des étudiants sont à l'université, mais que seuls 34% des bacheliers émettent ce vœu en premier choix, il est clair qu'il y a un vrai problème d'attractivité", a estimé la ministre, qui présentait les vœux des candidats au bac 2013 sur APB. 1 bachelier sur 3 a choisi l'université en premier vœu en 2013, soit tout de même une légère augmentation par rapport à 2012 (34.01% contre 31.24%).

Défendre le premier cycle universitaire

Dans l'ensemble, les choix restent stables en IUT (15% des premiers vœux environ), en CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles – 8%), tandis qu'ils diminuent en BTS (33% contre 37% en 2012). Des évolutions à mettre en regard avec la baisse de 6% du vivier de candidats au bac en 2013 par rapport à 2012, qui touchent les voies technologiques et professionnelles, le nombre de candidats en bac général étant en légère augmentation (+2%).

Geneviève Fioraso a de nouveau défendu sa volonté de renforcer le premier cycle universitaire, avec la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, en examen au Sénat. Notamment grâce à la spécialisation plus progressive des cursus universitaires en projet, ou encore la mise en place de quotas pour les bacheliers professionnels et technologiques en BTS et DUT, dont l'échec dans la filière universitaire traditionnelle est très élevé.

Les résultats obtenus avec la lettre envoyée aux recteurs l'été dernier, demandant un accueil prioritaire de ces bacheliers pros et technos en IUT et BTS, seraient déjà encourageants : le taux de remplissage des BTS est passé de 88 % à 93 % (5.300 élèves) entre août et octobre 2012, et de 87% à 93 % en DUT (3.300 élèves de plus) , a-t-elle indiqué.

Il y a un moment où il faut forcer les choses pour assurer la mixité sociale (G.Fioraso)

La ministre favorable à la discrimination positive

Quant à l'amendement adopté à l'Assemblée réservant des places en filières sélectives (classes prépas, IEP, BTS-DUT) aux meilleurs bacheliers des lycées les plus défavorisés, Geneviève Fioraso n'y a pas vu de contradiction avec sa volonté de redorer l'image de l'université. Plusieurs présidents ou étudiants ont en effet dénoncé la dévalorisation de l'université qui en découlait. Pour la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, il s'agit bien d'une mesure de discrimination positive, "transitoire mais nécessaire : il y a un moment où il faut forcer les choses pour assurer la mixité sociale dans ces voies", a-t-elle expliqué.

Enfin, la simplification de l'offre de formation devra également participer de ce renforcement de l'université. "Nous avons aujourd'hui 11.0000 formations proposées sur APB… C'est hallucinant ! Sans décodeur, on ne peut pas y arriver", a estimé la ministre. L'objectif est d'atteindre entre 40 à 60 mentions de licence et 200 à 300 en master, dès la rentrée 2014 pour les licences.

Faire évoluer APB
A quoi devrait ressembler APB à l'avenir ? La ministre a indiqué son souhait de voir Dauphine, les IEP ou encore les instituts de soins infirmiers, rejoindre le dispositif, dès 2014.
Autres objectifs : ouvrir le système APB à la réorientation et renforcer les informations sur les débouchés des formations. Deux demandes qui émanent des bacheliers 2012 interrogés au cours d'une étude menée par le ministère au début de l'année 2013.
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