Apprentissage actif : un colloque pour apprivoiser les profs et les élèves

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L’apprentissage actif, très pratiqué aux États-Unis, séduit lentement mais sûrement en France. Cette pédagogie, plus axée sur le raisonnement déductif qu’inductif, vise à faire travailler les élèves en groupe à partir d’un problème ou d’un projet. L’INSA de Toulouse, qui organisait, les 4, 5 et 6 juin 2007, un colloque international sur ce thème, a dû fermer précipitamment le site Internet des inscriptions. « Nous avions prévu d’accueillir soixante-dix participants et très vite nous sommes arrivés à une centaine », explique Geneviève Moore, chargée de mission pédagogie active à l’INSA de Toulouse, l’une des rares écoles d’ingénieurs appliquant la méthode. Dans le lot, beaucoup d’étrangers et... une poignée seulement de Français. « Peut-être parce que les enseignants n’ont guère envie de parler de leurs pratiques et, de surcroît, en anglais », analyse Geneviève Moore.

Sans doute aussi parce que l’apprentissage actif bouleverse les mentalités chez les profs : seuls un tiers de volontaires l’expérimentent à l’INSA. Mais aussi, plus surprenant, parce qu’il chahute les étudiants. « Ils ont le sentiment que les professeurs se reposent puisqu’ils n’administrent plus de cours magistraux. Or, c’est exactement l’inverse. Les enseignants sont volontaires et alourdissent leur charge de travail, compte tenu du temps qu’ils passent à adapter leurs cours », relève Geneviève Moore.

Le but de cette pédagogie : encourager la prise d’autonomie. Les élèves interpellent d’eux-mêmes les enseignants lorsqu’ils sont en difficulté. « Ils sont donc contraints de travailler régulièrement. Et restent déroutés. Car le bachotage n’est plus possible. Certains se mettent vraiment la pression, surtout sur les projets motivants. Or, s’ils doivent fournir un résultat, ils doivent avant tout acquérir des méthodes », poursuit-elle. Dès la rentrée prochaine, l’école toulousaine proposera une « formation active » de trois jours – non évaluée – pour expliquer aux nouveaux élèves comment ils travailleront durant les cinq prochaines années.

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