Après la crise, l'université Versailles Saint-Quentin reprend la main sur son budget

Morgane Taquet Publié le
Après la crise, l'université Versailles Saint-Quentin reprend la main sur son budget
Université Versailles-Saint-Quentin - Bibliothèque universitaire UVSQ - Crédit : Christian Laute UVSQ // © 
Après avoir frôlé la cessation de paiement fin 2013, et traversé une crise inédite, l'université Versailles Saint-Quentin vient de retrouver son autonomie budgétaire.

C'est une décision symbolique que vient de prendre le rectorat. Un an après la crise sans précédent qu'a traversée l'UVSQ, elle lève sa tutelle et rend son autonomie budgétaire à l'université. Avec des comptes 2014 à l'équilibre, l'université Versailles Saint-Quentin reprend la main sur son budget 2015. “Avec un résultat positif de 4,6 millions d'euros constaté lors de l'approbation de la clôture des comptes de l'exercice 2014, l'équilibre budgétaire de l'UVSQ est atteint plus tôt que ne le prévoyait le calendrier du plan de retour à l'équilibre”, qui s'échelonnait jusqu'en 2016, indique l'université, le 2 avril.

L'UVSQ a connu, entre novembre 2013 et mars 2014, une situation budgétaire très proche de la cessation de paiement. L'établissement a eu besoin d'une avance de l'État pour assurer les salaires de ses personnels. Après avoir présenté un budget en déficit de 5,2 millions d'euros, un budget à l'équilibre avait finalement été voté en mars 2014 grâce à la subvention remboursable du ministère.

Concrètement, "mise sous la tutelle du recteur, l'université ne décidait plus de son budget. Depuis un an, nous nous réunissons régulièrement avec le rectorat et le contrôleur budgétaire régional, qui représente Bercy, pour s'assurer ligne par ligne que les recettes et dépenses correspondent bien à ce qui a été prévu", indique Jean-Luc Vayssière. Le président de l'UVSQ précise toutefois qu'il continuera à rencontrer régulièrement ses interlocuteurs.

  À nous désormais de maintenir l'équilibre.
(J-L. Vayssière)

Pour revenir à l'équilibre, des mesures fortes ont été prises : réduction des dépenses de fonctionnement et quasiment aucune campagne d'emplois n'a été lancée en 2014. "Malgré ces conditions difficiles, l'activité de recherche n'a pas été altérée puisque le nombre de contrats et les recettes dégagées ont augmenté", assure le président. Sur les formations, des réductions du nombre d'options en licence et en master ont été effectuées, mais Jean-Luc Vayssière assure que ces ajustements n'ont pas porté atteinte à la qualité de la formation et n'ont pas eu d'incidence sur les effectifs étudiants.

 un OPTIMISME RAISONNABLE

Sur le budget 2015, le président se veut désormais optimiste. "Nous avons construit ce budget en ne comptant sur aucune aide exceptionnelle de l'État. Cela représente 155 millions d'euros de budget global. Nous lançons une petite campagne d'emplois sur 2015 équivalente à 13 postes d'enseignants-chercheurs et 28 personnels administratifs." Avec le plan d'économie en cours et une dotation stable de l'État, Jean-Luc Vayssière assure que les dotations de fonctionnement courantes pour les composantes et pour les laboratoires augmenteront en 2015. "En moyenne, nous doublons leurs dotations par rapport à leurs moyens 2014", précise-t-il.

Un fonds de roulement de l'ordre de 6 millions d'euros a également été reconstitué. Sur cette somme, prévient le président, "un quart de la dette due à l'État [environ 3,4 millions d'euros] a été provisionnée à sa demande, sans compter les provisions pour investissement. Aujourd'hui, nous n'avons qu'un jour de fonctionnement réellement disponible. Il faudra donc rester très vigilants, à nous désormais de maintenir l'équilibre", conclut-il.

Morgane Taquet | Publié le