Assises territoriales en Midi-Pyrénées : l’aménagement du territoire en débat

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort Publié le
Les assises Midi-Pyrénéennes de l'ESR se sont tenues les 11 et 12 octobre 2012 à Toulouse, avec une centaine de participants. Les territoires, la licence, et l'innovation pédagogique étaient au cœur des débats.  

"Dans une région qui est marquée par une très large majorité d'établissements à Toulouse, la question de la territorialité est d'autant plus sensible. Voilà un thème qui a marqué ces rencontres", explique Dominique Le Quéau , rapporteur des Assises dans la région. "Le Centre universitaire Jean-François Champollion, à Albi, a ainsi été évoqué comme un modèle de site intermédiaire".

"J'ai été agréablement surprise par la demande répétée d'une gouvernance de site", M.-F. Barthet

Cet enjeu d'harmonisation régionale a été également abordé au niveau de l'agglomération toulousaine. "J'ai été agréablement surprise par la demande répétée d'une gouvernance de site, de mise en cohérence de l'offre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le projet de création de l'université de Toulouse Midi-Pyrénées s'en trouve renforcé", estime Marie-France Barthet, présidente du PRES Université de Toulouse.

Quant aux grandes orientations politiques instaurées par les gouvernements précédents, "la mise en concurrence des équipes de recherche ou des établissements, le caractère chronophage de la réponse aux appels à projets, les politiques d'excellence ont été plutôt récusées", observe Xavier Lambert, représentant du SNESUP Midi-Pyrénées.
Le syndicaliste regrette toutefois le manque de représentation des personnels universitaires dans les assises. Ce que confirme Daniel Steinmetz, élu SNTRS-CGT au CA du CNRS, auteur d'une des contributions sur le site dédié aux assises.

L’enjeu du bac+3

Des questions relatives aux territoires couplées avec celles de la réussite étudiante et de l’offre de formation. "L'enseignement supérieur n'est plus un luxe : aujourd'hui, l'enjeu de société est passé clairement d'un objectif d'atteinte du bac à celui du niveau bac +3. Or, nous devons prendre acte de l'évolution des jeunes. D'où la nécessité de l'innovation pédagogique : développer les outils numériques en complément des formations classiques, mais aussi s'ouvrir aux méthodes actives, tel que l'apprentissage par projets", souligne Bertrand Monthubert , président de l'Université Toulouse 3 - Paul Sabatier.

"L'enseignement supérieur n'est plus un luxe", Bertrand Monthubert


"La problématique de l'engorgement de certaines filières, notamment en droit et en médecine, a été évoquée. La majorité des étudiants n'y dépassent pas le niveau L1" ajoute Clément Varenne, doctorant à l'université du Mirail. "Il y a donc nécessité de sécuriser leurs parcours, en créant des passerelles vers d'autres cursus".

Autres points qui sont revenus dans les débats : le besoin de développer l'apprentissage, l'interdisciplinarité, et la conception de filières de formation en termes de métiers plus que de connaissances.


Les Assises Midi-Pyrénéennes se poursuivent à Albi, Tarbes et Figeac. Avec, en point d'orgue, la question de la territorialité.

De notre correspondant à Toulouse, Frédéric Dessort | Publié le