Assises territoriales : Montpellier exige une simplification administrative

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret Publié le
Les acteurs du supérieur en Languedoc-Roussillon doutent des suites qui seront données au rapport de Joël Bockaert.

"Le système d'enseignement est devenu illisible avec une administration hypertrophiée sur le plan de la recherche. Il faut supprimer des strates de ce mille-feuille administratif. Si l'Etat ne simplifie rien suite à ces consultations, ces Assises pourront être considérées comme un échec." Joël Bockaert, rapporteur des Assises de l'Enseignement supérieur et de la recherche pour le Languedoc-Roussillon, membre de l'Académie des Sciences et professeur à l'université Montpellier 1, tient le franc parler qui a prévalu durant les deux journées tenues à Montpellier, les 15 et 16 octobre 2012.

"Si l'Etat ne simplifie rien suite à ces consultations, ces Assises pourront être considérées comme un échec." Joël Bockaert

"Très sincèrement, il faut être présent, mais on n'attend rien de particulier de ces Assises", confie le membre d'un conseil d'administration universitaire. Philippe Augé , président de Montpellier 1 tempère ce jugement estimant que "les Assises sont un espace de débat qui permet à chacun de s'exprimer. Pour notre part, on souhaiterait que les évaluations se fassent a posteriori. Il faut faire a priori confiance aux acteurs du supérieur." Ainsi, représentants syndicaux (CGT, SNCS FSU...), de la vie étudiante, et directeurs de recherche ont parfois exprimé des opinions divergentes quant à la sélection à l'entrée des universités, le statut des enseignants chercheurs, des liens avec les entreprises...

Faire émerger une politique de site : mission impossible ?


Simplification et unité, ont été les mots-clés politiques de ces Assises territoriales. Pas simple dans une région où l'on compte cinq universités (trois à Montpellier, une à Nîmes, une à Perpignan) et de grandes écoles dépendant de différents ministères : l'Agriculture pour SupAgro, l'industrie pour L'Ecole des Mines d'Alès, et l'enseignement supérieur pour Sup de Co... Un contexte parfois tendu où la fusion universitaire est ici refusée par Montpellier 3 (Lettres) avec les deux autres établissements héraultais. "Cela n'empêche pas de coopérer, relève Anne Fraïsse , présidente de Montpellier 3. Dans mon université, deux tiers des formations se font avec d'autres établissements."


Sur le plan politique, l'adjoint au maire (PS), Michaël Delafosse (ancien président de la LMDE) dit : "on a besoin d'y voir clair. Avoir trois interlocuteurs universitaires pour la vie culturelle étudiante... On préférerait avoir un seul représentant."


Autre manquement en termes d'unité relevé par Joël Bockaert : "nous n’avons aucune politique de communication commune. De ce fait, nous n'arrivons pas à faire émerger l'image d'une politique de site."

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret | Publié le