«Atlas des jeunes» : ce qu’on sait sur les 15-30 ans

Sandrine Chesnel Publié le
Neuf mois de travail ont été nécessaires pour réunir, décrypter et synthétiser les études qui ont servi à nourrir la première édition de l’«Atlas des jeunes en France» (1). Le résultat offre une photographie en relief et tout en nuances des 15-30 ans, qui aborde tous les aspects de leur vie : les études, bien sûr, l’entrée dans le monde du travail, mais aussi la santé, la sexualité, le logement, les loisirs, l’engagement. Revue de détail en cinq chiffres clés.

87

C’est le pourcentage de candidates qui, en 2011, ont décroché leur bac, contre 84% des candidats. Une différence qui s’explique pour les auteurs par la volonté d’émancipation des filles, qui ont compris que les études étaient la voie principale de l’autonomie, ainsi que par leur meilleure adaptation aux exigences de la scolarité. C’est pour le baccalauréat professionnel que l’écart de réussite entre les filles et les garçons est le plus important, en faveur des filles. Dans certains départements, la part des filles parmi les bacheliers dépasse les 61% : c’est le cas dans tous les DOM-TOM, mais aussi en Seine-Saint-Denis, Haute-Marne, Nièvre, Creuse et Lozère. Par ailleurs, le taux de scolarisation des filles et des garçons, qui ne cessait de baisser depuis 1995, a commencé à remonter en 2008.

46

En 2009, 46% des jeunes d’une classe d’âge étaient titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (54% pour les femmes et 39% pour les hommes) et, en 2011, plus de la moitié des étudiants étaient des étudiantes (56%), majoritairement inscrites à l’université dans les filières de lettres et de sciences humaines (70%) et dans les formations paramédicales ou sociales (80%).

8,7

C’est le taux de réussite de la licence en trois ans dans les universités les moins en pointe. Suivant les établissements, ce taux varie de 8,7 à 40,7%. Parmi les universités dont le taux de réussite est compris entre 8,7 et 25%, on trouve l’université des Antilles et de la Guyane, l’université de la Réunion, celles de Reims, Lyon 1, Montpellier 1, Toulouse 2 et 3, Paris 13, Paris 8, Paris 6.

19,30

C’est, en heures (soit un mi-temps), la limite au-delà de laquelle l’activité rémunérée, si elle n’a aucun rapport avec les études, nuit à la réussite aux examens. D’après les études synthétisées par les auteurs, les étudiants qui courent le plus grand risque d’abandonner leurs études au profit de leur emploi sont les étudiants en situation précaire issus de milieux populaires, inscrits dans les filières les moins encadrées. À l’inverse, ceux qui ont une activité rémunérée de plus de quinze heures par semaine en rapport avec leurs études (c’est le cas par exemple des apprentis et des stagiaires) ont le ratio de probabilité de réussite aux examens le plus élevé.

59

C’est le pourcentage moyen de jeunes sortant de l’enseignement supérieur qui ont occupé un emploi stable pendant leurs trois premières années d’activité professionnelle (soit un CDI ou une période ininterrompue de dix-huit mois). Un taux qui varie de 62 à 66,3% dans les régions les plus performantes (Haute-Normandie, Île-de-France, Alsace, Lorraine, Limousin). Ce taux chute de 53 à 45,87% dans les régions où l’insertion est la plus difficile pour les jeunes diplômés (Languedoc-Roussillon, Bretagne).


(1) Atlas des jeunes en France : les 15-30 ans, une génération en marche, par Yaëlle Amsellem-Mainguy et Joaquim Timotéo, chargés d’études et de recherche à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), éditions Autrement, 96 pages, 19 €.

Sandrine Chesnel | Publié le