Bac pro 2013 : un taux de réussite encore en baisse ?

Assia Hamdi Publié le
Après la réforme de la voie professionnelle, l’inconnue de cette année sera le taux de réussite des candidats, en baisse depuis trois années consécutives.

Le principal enjeu de l’édition 2013 du bac professionnel sera le taux de réussite des candidats, qui avait diminué de six points en 2012 par rapport à la session 2011, d'après une note de la DEPP (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) publiée en avril 2013. Entre 2009 et 2010, ce taux avait subi un sursaut de dix points au moment de l’instauration de l’épreuve de rattrapage et n’a cessé de diminuer depuis. Il est redescendu à 78,2% en 2012, quasiment le même taux qu’en 2009 (77,2%).

La forte baisse du taux de réussite semble concorder avec la rénovation de la voie professionnelle, qui aboutit à une préparation du baccalauréat non plus en quatre mais en trois ans.

Moins d'investissement de la part des étudiants

D'après les responsables de lycées professionnels, la réforme a suscité quelques évolutions chez leurs élèves. Tout d'abord, "il  y a moins d’heures d’enseignement professionnel, alors que ce sont les matières où les élèves s’en sortent le mieux", avance Michel Runigo, directeur du lycée professionnel maritime et agricole de La Rochelle. Selon lui, les jeunes qui arrivent en bac professionnel sont également "un peu moins mûrs" qu’avant la réforme du bac pro. "Auparavant, ils suivaient un BEP en deux ans avant d’arriver en bac pro. Désormais, ils arrivent directement en bac professionnel à l’âge de 15 ans."

Annie Fauxpoint, proviseure du lycée professionnel industriel Saint Paul - Bourdon Blanc à Orléans, a constaté une "baisse d'investissement et d'approfondissement" chez ses élèves, en particulier lorsqu'il s'agit des matières professionnelles. "Avant, le contrôle final obligeait les élèves à travailler jusqu’à la fin de l’année de façon soutenue car ils avaient une certaine pression".

les élèves en difficulté, premiers touchés par la réforme

Béatrice Berthelot, directrice du lycée professionnel Saint-Vincent de Paul du Havre, estime que ce passage du bac pro de quatre à trois ans impacte surtout les élèves en difficulté, "qui avaient vraiment besoin des quatre ans car ils manquent de maturité et parce que leur moyen d’apprentissage est plus lent".

En 2013, l’effet de la réforme est désormais révolu et la fin du cursus en quatre ans entraîne mécaniquement une forte diminution du nombre de candidats. En 2013, ils seront ainsi 16,5% de moins qu’en 2012. Reste à savoir si la fin de la réforme entraînera une poursuite de la baisse du taux de réussite. Par ailleurs, la proportion de bacheliers professionnels dans une génération semble impactée par la réforme de la voie professionnelle : elle passe ainsi de 14,2% en 2010 à 23,7% en 2012.

Assia Hamdi | Publié le