Baromètre APB : deux bacheliers sur trois favorables aux prérequis indicatifs en licence

Natacha Lefauconnier Publié le
Baromètre APB : deux bacheliers sur trois favorables aux prérequis indicatifs en licence
Les lecteurs de l'Etudiant interrogés demandent la mise en place de remise à niveau si nécessaire pour accéder aux filières de leur choix. // ©  Camille Stromboni
D'après le baromètre de l'Etudiant sur la procédure qui remplacera Admission postbac, les futurs bacheliers et étudiants sont en majorité favorables à l'instauration de prérequis nationaux et indicatifs pour l'entrée à l'université. Ils aimeraient aussi que la future plate-forme recense toutes les formations, et avoir un nombre libre de vœux.

En attendant les annonces du ministère de l'Enseignement supérieur début novembre, sur la nouvelle plate-forme qui remplacera APB, l'Etudiant a mis en place un questionnaire entre le 18 septembre et le 12 octobre, auquel 5.015 lecteurs ont répondu. Près de 64 % des répondants au questionnaire sont favorables à l'instauration de prérequis à l'entrée en licence, un sur quatre s'y oppose, et 11 % ne se prononcent pas. 

64 % disent "oui" à des prérequis à l'entrée de l'université, mais indicatifs

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Des réponses à mettre en perspective avec le profil des répondants, la moitié d'entre eux ayant obtenu leur bac avec mention (assez bien, bien ou très bien). Parmi les 452 titulaires d'un bac technologique qui ont répondu à cette question, 52 % sont pour les prérequis, 32 % contre.

Le cas échéant, ces prérequis devront être indicatifs pour une large majorité (61 %). Une position que défendent d'ailleurs les syndicats étudiants. Un tiers des répondants préféreraient toutefois qu'il y ait des prérequis obligatoires.

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Le profil recommandé pour chaque licence devrait être défini à l'échelle nationale, pour près de 70 % des répondants. Seuls 20 % préféreraient des critères définis localement, au sein de chaque université. 

Avec des mises à niveau si nécessaire

Pour les bacheliers qui n'auraient pas le bagage souhaité, il est envisagé de proposer un parcours adapté, tel qu'une licence en quatre années, ou des cours de soutien. Parmi les répondants au baromètre, 63 % seraient prêts à suivre des cours de mise à niveau pendant les grandes vacances d'été, et 71 % à suivre des Mooc de renforcement pendant l'année universitaire.

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D'après le baromètre, une large majorité (63 %) estime que tout bachelier, quelle que soit la filière suivie au lycée, doit pouvoir accéder à l'université. Et pour un répondant sur deux, il faut mettre fin au système de la "pastille verte", autrement dit au choix obligatoire d'une licence "libre", censée garantir une place à l'université aux bacheliers généraux.

Un nombre libre de vœux d'orientation

Sur les modalités pratiques, plusieurs changements sont également attendus, comme le nombre maximum de vœux (fixé à 24 depuis 2016). 21 % des réponses au questionnaire plaident en faveur de 12 vœux, mais la majorité (54 %) penche pour un nombre de vœux libre pour chaque candidat. Pour mémoire, lors de la procédure normale d'APB 2017, les candidats avaient formulé en moyenne 7,7 vœux, avec des disparités selon les filières de bac (9,6 vœux en moyenne pour les S contre 4,9 vœux pour les bacs pro).

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Une plate-forme rassemblant toutes les formations

71 % des répondants estiment que toutes les formations d'enseignement supérieur devraient obligatoirement passer par la plate-forme nationale. Or, si plus de 12.000 d'entre elles étaient sur APB, un grand nombre d'écoles de commerce, d'écoles d'art, d'écoles paramédicales, quelques écoles d'ingénieurs et tous les Sciences po recrutaient en dehors du système, par leurs propres concours.

Sur l'aspect purement formel, puisque le ministère a d'ores et déjà annoncé que le nom APB ne serait pas conservé, les lecteurs de l'Etudiant ont été force proposition pour suggérer de nouvelles appellations. Parmi les suggestions reçues, le nom "Avenir" revient régulièrement, avec des variantes (Mon Avenir, Pass'Avenir, Vœux d'avenir). D'autres marient les mots "études" et "supérieures" selon différents schémas : Sup'études, Etudes sup'… Autre proposition récurrente : OPB, pour Orientation postbac. Un choix qui ne devrait a priori pas être retenu par l'équipe ministérielle, qui chercherait un nom plus "poétique".

Elle pourra s'inspirer des expressions suivantes : POP (procédure orientation professionnelle), SAUGE (service d'admission en universités et grandes écoles), SUP'AIR et autre SUP'OR… Certains préférant un nom évocateur de voyages (Pont du bac, Cap supérieur, Orientation Express), quitte à aller parfois un peu loin (L'Au-Delà). 

Dans le registre humoristique, les propositions ne sont pas en reste, avec Paye ton talent, Bonne Chance ou encore bougetoilecul.fr. Plus cyniques, les Boussole, Loterie de la vie, ASG (Am Stram Gram) ou Hunger Games.

Changer le fond plutôt que la forme

Cependant, beaucoup de répondants soulignent que le nom importe peu. "Changer la forme n'a aucune utilité, il faut se concentrer sur le fond", juge un lycéen d'Occitanie. "Ce n'est pas le nom qui changera l'incohérence et l'injustice de la plate-forme", renchérit une étudiante en licence des Pays de la Loire. "L'essentiel est que ce ne soit pas une usine à gaz", résume un futur bachelier francilien. Reste à savoir si, à quelques jours des annonces ministérielles, ces voix seront entendues.

Méthodologie et profils des répondants
Le questionnaire a été mis en ligne sur le site letudiant.fr du 18 septembre au 12 octobre 2017, période au cours de laquelle 5.015 réponses ont été reçues. La majorité des répondants est de sexe féminin (72,7 %), et habite en Île-de-France (33,5 %) ou en Auvergne-Rhône-Alpes (13,8 %). Côté diplôme, les répondants sont d'abord des bacheliers de filière scientifique (35,3 %), puis des futurs bacheliers (25,7 %), des bacheliers ES (17,7 %), des bacheliers L (9,3 %). Ils sont 9,1 % à être titulaire d'un bac technologique et 2,9 % d'un bac professionnel.

Natacha Lefauconnier | Publié le