Exclusif. Les étudiants divisés sur l'instauration de prérequis à l'université

Laura Taillandier Publié le
Exclusif. Les étudiants divisés sur l'instauration de prérequis à l'université
Un nouveau bachelier sur deux se sent déjà dans la peau d'un étudiant à la veille de sa première rentrée universitaire. // © 
Plus du tiers des étudiants sont partagés sur la mise en place des prérequis à l'université, selon le baromètre de l'Etudiant publié le 13 septembre 2017. Une même proportion juge également "injuste" et "angoissante" la procédure APB. À la veille de leur première rentrée universitaire, les étudiants s’avouent "stressés" mais surtout peu "informés" et "préparés" à ce nouvel univers.

45 % : c'est la proportion d'étudiants qui se prononcent clairement en faveur des prérequis à l'université dans le baromètre de l'Etudiant intitulé "Êtes-vous déjà dans la peau d'un étudiant ?". Alors que cette idée fait débat dans la concertation sur le contrat de réussite étudiant, les premiers concernés sont mitigés. 17 % affichent leur opposition quand 36 % avouent ne pas avoir d'avis sur la question. 

Cette hésitation est encore plus prégnante chez les nouveaux bacheliers qui sont 41 % à ne pas savoir se positionner. Les prérequis "sont une preuve de motivation et éviteraient des doublements ou redoublements d'année", relève un étudiant de prépa, en Occitanie. Mais, "ce n'est pas parce qu'un élève n'est pas excellent dans sa filière d'attribution comme L ou ES qu'il ne sera pas bon à l'université. Tout change du lycée à l'étape supérieure, et les niveaux peuvent également changer, évoluer", observe quant à elle une étudiante à l'université en Nouvelle-Aquitaine. Un tiers des sondés sont inscrits dans une filière en tension (Paces, Staps, éco, psycho, droit…), donc potentiellement sujette aux aléas du tirage au sort

APB : "injuste" et "angoissant"

La position des étudiants est en revanche plus tranchée en ce qui concerne APB. Alors que le gouvernement a annoncé une nouvelle formule pour 2018, la procédure actuelle est jugée "injuste" et "angoissante" par un tiers des étudiants. Même si un peu moins de 20 % d'entre eux lui concèdent un côté "pratique" et 4 % un caractère "équitable". 

Des étudiants peu préparés au supérieur

À la veille de leur première rentrée, les étudiants se disent "enthousiastes" (37 %) mais aussi "stressés" (42 %). Peut-être parce que près de la moitié (48 %) s'estiment insuffisamment "informés" et "préparés" au grand saut dans l'enseignement supérieur. Ils sont encore plus nombreux (54 %) à ne pas se sentir prêts parmi ceux qui débutent un parcours universitaire. 

Un manque de préparation qui n'entame pas leur optimisme. 60 % sont confiants à l'idée de réussir leur première année. 

Méthodologie
Ce 
sondage a été mené en ligne du 23 août au 4 septembre 2017 auprès des lecteurs de l'Etudiant.

1.736 étudiants y ont répondu, dont une majorité de diplômés du baccalauréat en 2017 (51 %) et 2016 (21 %). Parmi les répondants, figurent une grande partie de filles (76 %) et de bacheliers S (43 %) et ES (23,5 %). Ces étudiants sont inscrits pour l'essentiel à l'université (55 %), en prépa (10 %), en BTS (6 %), en DUT (6 %) et domiciliés en Île-de-France (27 %) et Auvergne-Rhône-Alpes.

Laura Taillandier | Publié le