Bénédicte Robert (Dgesco) : «L’innovation est une compétence désormais intégrée au métier d’enseignant »

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Bénédicte Robert (Dgesco) : «L’innovation est une compétence désormais intégrée au métier d’enseignant »
Bénédicte Robert // © 
Les premières Journées de l’innovation , organisées par le ministère de l’Education nationale et l’UNESCO se déroulent à Paris les 31 mai et 1er juin 2011 autour de tables-rondes, conférences et exposition de projets innovants. Bénédicte Robert, chef du département recherche-développement, innovation et expérimentation à la DGESCO en explique les enjeux.

A qui s’adressent ces Journées ?

Elles s’adressent aux correspondants académiques à l’innovation, aux établissements scolaires et à l’ensemble des acteurs du système éducatif. L’innovation n’est pas le fait d’une personne en particulier mais c’est une compétence désormais intégrée au métier de l’enseignant. Dans le référentiel métier, il y ainsi la compétence «se former et innover » qui doit être largement partagée par l’ensemble des acteurs.

Entre les économies réalisées sur les postes et la réforme de la formation des maîtres d’un côté et cette promotion de l’innovation de l’autre, le ministère ne fait-il pas le grand écart ?

Cela ne me paraît pas complètement contradictoire dans la mesure où quand on travaille sur l’expérimentation, il n’y a pas de moyens supplémentaires engagés. Il s’agit plutôt de travailler sur la modification des pratiques et les collaborations externes et internes. Certaines expérimentations font même faire des économies. Par exemple, un chef d’établissement a réduit chaque heure de cours de dix minutes pour dégager, sur la semaine, trois heures qui sont consacrées à un atelier projet.

Quelles sont les nouvelles tendances en matière d’innovations pédagogiques ?

L’accent sera mis sur la psychologie cognitive, et la façon dont on entre en apprentissage qu’on ait six ans ou cinquante ans. L’une des tables–rondes est consacrée à l’expérimentation systémique. Il s’agit d’aborder l’innovation dans une dynamique collective, à l’échelle d’un établissement tout entier et non d’un enseignant ou d’une classe en particulier. C’est le cas par exemple des "lycées Sciences-po" [conventions ZEP] où tous les enseignants de seconde se sont mobilisés pour réfléchir à un tutorat généralisé ou à la question de la notation.


Pouvez-vous nous donner quelques exemples de projets innovants présentés pendant ces deux jours ?

Ils sont très variés. Cela va de projets intergénérationnels entre des établissements parisiens et des maisons de retraite à des projets d’éducation au développement durable en passant par la sensibilisation des collégiens à la micro-entreprise de fabrication de vélo. Autre exemple : le collège Georges Rouault à Paris a mis en place une aide aux devoirs en ligne (ADEL) qui permet à un élève de se connecter de chez lui à une plate-forme virtuelle et d’échanger en tchat ou visio-conférence avec un enseignant.

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