Burgundy School of Business ouvre son capital aux entreprises

Cécile Peltier Publié le
Burgundy School of Business ouvre son capital aux entreprises
La prise de participation, effective au 1er janvier 2018, s’est opérée par le biais d'une augmentation du capital de BSB, fixé à 10.268.000 euros. // ©  Cécile Peltier
Parmi les premières écoles de commerce à endosser, en juillet 2016, le nouveau statut d'établissement d'enseignement supérieur consulaire (EESC), l'ESC bourguignonne a franchi une nouvelle étape en concrétisant début 2018 l'entrée à son capital de plusieurs acteurs économiques régionaux.

Dans les cartons depuis la transformation de BSB (ex ESC Dijon) d'association loi 1901 en établissement d’enseignement supérieur consulaire, en juillet 2016, l'ouverture du capital de l'école de commerce à plusieurs acteurs économiques de la région, est enfin une réalité. Avant elle, début 2016, la fondation de HEC, première école à adopter le nouveau statut d'EESC, était devenue actionnaire de HEC début 2016 et plusieurs directeurs d'écoles sont aujourd'hui en discussion avec des entreprises.

À BSB, cette prise de participation, effective au 1er janvier 2018 et annoncée le 13 mars par l'établissement, s’est opérée par le biais d'une augmentation du capital de l'école, fixé à 10.268.000 euros. "Les nouvelles actions émises ont été achetées autour de 1.000 euros, prix établi sur la base de la valorisation des actifs et du bilan réalisés fin 2017", précise à EducPros mercredi 13 mars 2018, son directeur général, Stéphan Bourcieu.

Sur les rangs : deux banques mutualistes et trois dirigeants d'entreprise. La Caisse d’Épargne de Bourgogne-Franche-Comté et la Banque populaire de Bourgogne-Franche-Comté ont, en effet, respectivement investi à hauteur de 100.000 euros, tandis que Gérard Desbois, ancien président du directoire de JF Hillebrand Group, Jean-Philippe Girard, P.-DG d’Eurogerm et président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), ainsi que Patrick Jacquier, dirigeant du groupe hôtelier éponyme sont également entrés au capital, à titre personnel, à hauteur de 50.000 euros chacun.

Renforcer la gouvernance de l’établissement

Objectifs affichés pour BSB ? Consolider sa structure financière, afin d’accompagner son développement dans le cadre du plan 2017-2022, mais surtout, renforcer sa gouvernance. "Cette première augmentation de capital n’est pas pensée dans une logique de recherche de fonds propres, mais davantage dans l’idée de faire entrer des acteurs engagés au conseil de surveillance, en leur donnant des raisons supplémentaires de s'intéresser à l’avenir de l’école", détaille Stéphan Bourcieu.

En effet, BSB a fait le choix d'ouvrir largement son conseil de surveillance aux personnalités extérieures. La CCI Côte-d'Or, bien qu'actionnaire majoritaire de l'établissement, n'est représentée que par quatre membres sur 14. Les cinq nouveaux actionnaires sont des "acteurs importants du territoire" et entretiennent des liens étroits et anciens avec la business school bourguignonne, allant de la formation continue au recrutement d’étudiants, en passant par la fondation ou au financement de chaires.

"Ma banque finance une chaire de micro-finance, j’ai parrainé une promotion, je préside la fondation de l’école..." égrène Bruno Duchesne, DG de la Banque populaire de Bourgogne-Franche-Comté.

Devenir actionnaire, en l'occurrence intégrer le conseil de surveillance, sera un moyen pour la banque de peser sur les choix stratégiques et économiques de BSB. Et, indirectement, de "contribuer au rayonnement de la région" et donc au dynamisme et à la bonne marche de son activité, et, de manière "plus prosaïque", au repérage d'éventuels futurs collaborateurs.

Une seconde ouverture plus financière à l'avenir ?

Si, pour l'heure, grâce au transfert du patrimoine immobilier de la CCI Côte-d'Or, BSB dispose des fonds nécessaires à son développement (extension du campus dijonnais, acquisition d'un incubateur), Stéphan Bourcieu n’écarte pas demain de "nouvelles opportunités". Et notamment la possibilité de réaliser une nouvelle ouverture dans une logique plus financière.

"La question de la rémunération de l’investissement sera alors posée", poursuit-il. Une rémunération, qui dans le cadre de l’EESC, où la distribution de dividendes est interdite, pourrait se faire en nature, à travers l'accès à des formations par exemple.

Cécile Peltier | Publié le