Camille Galap (CPU) : "Si certains étudiants obtenaient le 10e mois de bourse et pas d’autres, cela engendrerait un système biaisé à deux vitesses"

Propos recueillis par Camille Stromboni Publié le
Camille Galap (CPU) : "Si certains étudiants obtenaient le 10e mois de bourse et pas d’autres, cela engendrerait un système biaisé à deux vitesses"
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Valérie Pécresse a posé, lundi 12 avril 2010, deux conditions à la mise en place du 10e mois de bourse pour les étudiants : un engagement fort des universités sur le plan licence et le passage des formations de toutes les filières à 10 mois. Un message qui s’adresse donc d'abord aux établissements. Président de la commission Vie de l’étudiant à la CPU (conférence des président d’université) et à la tête de l’université du Havre, Camille Galap réagit aux propos de la ministre, soulignant l'urgence de mettre en place ce mois de bourse supplémentaire dès la prochaine rentrée.

Comment démontrer cet "engagement fort" des universités sur le plan Réussir en licence ?

Les universités ont envoyé au ministère des dossiers décrivant toutes les actions prévues dans le cadre du plan licence. Sur cette base, nous pouvons affirmer que nous mettons en œuvre des opérations de septembre à juin. Ateliers pédagogiques, dispositifs d’accueil et de pré-rentrée, cours de tutorat, rencontres avec les professeurs référents, etc. Les étudiants sont de plus en plus présents dans les universités.

10 mois, cela correspond-il à la durée de toutes les formations proposées par l’université ?

Cela correspond à la réalité des dépenses des étudiants ! Beaucoup de CROUS calculent d’ailleurs le loyer de l’étudiant sur la base de 10 mois de présence. Mais il y a un travail à faire pour confirmer ces chiffres à la ministre. Il faut que les universités arrivent à se discipliner, c’est-à-dire qu’elles fassent systématiquement remonter l’ensemble des activités suivies par leurs étudiants aux instances représentatives. Parfois les composantes font encore elles-mêmes leur calendrier.

Nous avons demandé aux universités que tous les calendriers des formations soient validés dans les CA (Conseil d'administration) et CEVU (Conseil des études et de la vie universitaire) au mois de juin 2010. C’est aussi dans l’intérêt des étudiants en termes de visibilité.

Si certains étudiants obtenaient le 10e mois de bourse et pas d’autres, cela engendrerait un système biaisé à deux vitesses. Le choix de la formation par l’étudiant pourrait être déterminé en fonction de là où il y aura ce 10e mois.

Le 10e mois pourra-t-il encore être mis en place comme prévu à la prochaine rentrée ?

L’objectif est évidemment que le dispositif soit mis en place dès septembre. Notre groupe de travail va se réunir de nouveau, notamment autour des chiffres* annoncés par la ministre, afin de voir sur quoi ils se basent exactement, car toutes les universités n’ont pas forcément encore répondu aux enquêtes.

* Selon un premier bilan établi par le ministère : 61 % des étudiants sont inscrits dans des formations sur dix mois, et 60 à 70 % dans des formations de plus de neuf mois. Des chiffres contestés par l’Unef .

Propos recueillis par Camille Stromboni | Publié le