Assouplissement de la carte scolaire : les établissements « moyens » principales victimes

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Les premiers résultats de l’enquête sur l’assouplissement de la carte scolaire rendue publique le 6 mai 2010 par le syndicat des personnels de direction (SNPDEN ) donnent une vision nuancée de cette mesure phare pour l’Education nationale, mise en place en 2007.

Baisse d'au moins un quart des effectifs pour 10% des établissements

Si la majorité des établissements déclarent ne pas être marqués par cette mesure, 10% d’entre eux apparaissent en revanche en souffrir beaucoup : départ des meilleurs élèves vers d’autres établissements publics ou privés avec, au final, une baisse de la mixité sociale. Un peu plus de 2700 établissements ont participé à cette enquête de ressenti réalisée au mois de mars 2010 par internet.

Selon cette enquête, les établissements classés ZEP (Zone d'Education Prioritaire) ou RAR (Réseau Ambitions réussite) seraient en perte marquée d’effectifs. C’est ainsi que, d’après l’enquête du SNPDEN, 10,7 % d’entre eux connaissent une forte baisse d’effectifs (d’au moins 25%) depuis 2007 et environ 40% une baisse, des résultats largement supérieurs à la moyenne des établissements. Pour 11 % des établissements recensés, cette baisse est nettement corrélée à l’assouplissement de la carte scolaire. Parmi eux, le syndicat recense beaucoup de collèges longtemps épargnés et aussi des établissements ZEP et RAR. En ce qui concerne les flux d’élèves, l’assouplissement attise les échanges vers un autre établissement du public (pour 18,9% des établissements) mais également vers le privé (pour 9,5%). Une conséquence de la «mise en concurrence latente » des établissements. Au final, indique l’auteur de la note, Philippe Tournier, le secrétaire général, les établissements ZEP et  RAR  « s’homogénéisent socialement et scolairement ».

Etablissements moyens en dégringolade

Surtout, il semblerait que ce soit surtout les structures moyennes qui soient les plus déstabilisées par cette mesure. Le syndicat parle d’un effet de dégringolade pour ces établissements peu ou un peu défavorisés. « Tout se passe comme si l’assouplissement de la carte scolaire attisait le mouvement (latent ailleurs) de dégradation des établissements un peu défavorisés mais encore mixtes perdant une partie de leur population au profit d’autres, moyens, ou un peu favorisés. »

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