Chômage des jeunes : le diplôme, une arme toujours plus efficace

Morgane Taquet Publié le
Chômage des jeunes : le diplôme, une arme toujours plus efficace
Une agence Pôle Emploi // ©Richard DAMORET/REA // © 
Obtenir un diplôme reste la meilleure tactique pour trouver un emploi, alors que le chômage des jeunes atteint un niveau jamais observé depuis la création des enquêtes Génération en 1997.

Trois ans après leur entrée dans la vie active, 67% des jeunes sont en emploi et 20% au chômage, dévoile le Céreq (Centre d'études et de recherche sur les qualifications) dans sa nouvelle enquête portant sur le devenir des diplômés 2010 rendue publique jeudi 23 octobre 2014. 9% ont repris des études ou sont en formation et 4% sont inactifs.

Les jeunes de la génération 2010, qui arrivent sur un marché du travail marqué par “les effets persistants de la crise de 2008”, ont connu une insertion moins favorable que les diplômés 2007, écrit le Céreq. Trois ans après, ils sont moins souvent en emploi et plus fréquemment au chômage. Sur les trois années de vie active, une large majorité des jeunes de la génération 2010 a connu le chômage.

se réaliser professionnellement

La mauvaise conjoncture n'entame pourtant pas leur satisfaction lorsqu'ils travaillent : 67% des jeunes occupant un emploi salarié au printemps 2013 déclarent que leur situation leur convient et qu'ils ne souhaitent pas changer d'emploi, et 80% déclarent “se réaliser professionnellement”.

Près des deux tiers des emplois occupés par les jeunes de la génération 2010 sont des emplois à durée indéterminée. 16% des emplois salariés sont à temps partiel et celui-ci est subi dans la plupart des cas.

Si le diplôme ne protège pas complètement du chômage, il reste “un atout renforcé en temps de crise”. Les jeunes les plus diplômés gardent un avantage important en termes d'accès à l'emploi, de qualité de l'emploi et de salaire. Trois ans après le diplôme, 87% des titulaires d'un bac+5 et 78% des titulaires d'un bac+2 (hors secteur santé et social) sont en emploi alors que seulement 40% des jeunes sans diplôme travaillent (65% avec un baccalauréat). Ce qui n'empêche pas qu'un quart des diplômés de bac+2 à bac+4 (hors formations sanitaires et sociales) ont connu au moins six mois de chômage au cours de leurs trois premières années de vie active.

TOUJOURS DES DISPARITÉS SELON LE GENRE ET L'ORIGINE SOCIALE

Le taux de chômage féminin est inférieur à celui des hommes sur les trois premières années d'insertion (20% au deuxième trimestre 2013 contre 23% pour les hommes), notamment car elles atteignent en moyenne un niveau d'études plus élevé que les hommes. Mais, à diplôme égal, les femmes ont toujours un taux de chômage plus élevé et leur salaire reste inférieur (écart de 290 € au niveau bac+5).

L'origine sociale a un impact sur les trajectoires d'insertion des jeunes et pèse toujours sur leur devenir professionnel. 71% des jeunes issus d'une famille de cadres ont accédé rapidement et durablement à l'emploi, contre 55% des jeunes issus d'une famille d'ouvriers ou d'employés. Pour ce qui est des jeunes qui résidaient en zone urbaine sensible à la fin de leurs études, trois ans après leur sortie, leur taux de chômage est de 34%, soit 12 points de plus que celui des autres jeunes de la génération 2010.

Morgane Taquet | Publié le