Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA : «Nous voulons des garanties de Luc Chatel sur le volet de la reconversion professionnelle des enseignants de la voie technologique »

Propos recueillis par Isabelle Maradan Publié le
Le projet de rénovation des séries technologiques STI et STL sera présenté jeudi 1er avril 2010, devant le conseil supérieur de l’éducation (CSE). Pour que la réforme soit acceptable pour le SE-UNSA, Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat, attend des garanties du ministre de l’Education nationale sur la question des ressources humaines.

Vous partagez l’analyse du ministère concernant les difficultés actuelles de la voie technologique ?

Le diagnostic est en effet partagé. La voie technologique est en grande difficulté. Dans certaines filières, il n’y a plus beaucoup d’élèves. La proposition du ministère vise à adapter les voies technologiques à cette réalité. La multiplication des filières rendait les choses assez illisibles. Et nous pensons que les regroupements ont été faits de façon visiblement intelligente. Les entreprises qui embauchent des jeunes avec un BTS confirment que la rénovation a du sens.

Vous trouvez donc que le projet de réforme de la voie technologique dans le bon sens…

La rénovation de la voie technologique devrait faciliter la poursuite d’études supérieures, en BTS et DUT notamment. Et réinsuffler des élèves dans cette nouvelle voie techno, qui sera une voie d’excellence. Nous ne sommes pas dans la logique qui consiste à dire que la voie technologique est une relégation de la voie générale. S’opposer à la réforme, ce serait laisser cette voie mourir de sa belle mort.

Y a-t-il des points qui pourraient amener le SE-UNSA à s’opposer au projet qui sera présentée au CSE jeudi 1er avril ?

La rénovation de la voie professionnelle est plus sensible et plus anxiogène que celle de la voie générale. Les enseignants sont environ 1500 à être concernés par une reconversion. Et elle sera plus facile pour certains que pour d’autres, selon les disciplines qu’ils enseignent actuellement et les modifications proposées. Nous pensons que c’est tenable avec un vrai plan de reconversion et un vrai accompagnement aux situations de changements qui découleront de cette rénovation. Mais nous voulons des garanties sur le volet de la reconversion professionnelle des enseignants. Il faut que les enseignants soient maintenus sur poste dans leur établissement. Nous serons extrêmement attentifs à la question des ressources humaines. Le ministre aura sans doute une expression là-dessus jeudi au CSE. Je ne sais pas ce qu’il va dire, mais j’attends. Et en plus des paroles, il faudra des garanties écrites.

Le "plan d'accompagnement à la reconversion" ne satisfait pas le SE-UNSA

"Le ministre de l'Education nationale a présenté au Conseil supérieur de l'éducation un « plan d’accompagnement à la reconversion », avec un budget de 7 à 10 millions d'euros pour les enseignants de la voie technologique. Mais ce ne sont que des annonces", rapportait Christian Chevalier le 1er avril 2010, pendant la réunion du Conseil supérieur de l'éducation.

"Je ne fais pas de procès d'intention au ministre, a précisé Christian Chevalier le 6 avril 2010. Mais ce sont des promesses pour le budget 2011. Et rien ne garantit que les députés suivront le ministre lors des discussions qui auront lieu en octobre ou novembre prochain."

Par ailleurs, le secrétaire général du SE-UNSA n'a pas caché sa méfiance à l'égard de la mise en place du plan de reconversion par les recteurs. "On a connu quelques plans de reconversion, avec le meilleur et le pire au niveau des académies."

Christian Chevalier a également déploré que la discussion sur le plan de reconversion n'ait pu avoir lieu en amont du CSE. "Il y a un problème de méthode dans le dialogue social", a conclu Christian Chevalier.


IM
06.04.10

Propos recueillis par Isabelle Maradan | Publié le