Le Conseil d’État en a décidé ainsi : la salle de prière utilisée par des étudiants musulmans de la résidence universitaire d’Antony (92) restera fermée. Motifs invoqués : impossible de s’assurer que seuls des élèves de cette cité U en avaient régulièrement l’usage et difficile de garantir à l’administration les moyens de veiller à sa sécurité.
Pour comprendre toute l’affaire, il faut revenir en arrière… Le 2 janvier 2008, le Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de Versailles décide la fermeture d’une salle polyvalente de la cité U afin d’y "réaliser des travaux de sécurité". Exit les étudiants musulmans, appartenant à l’association culturelle "René Guénon", habitués à s’y retrouver pour prier. Le président de l’association saisit alors la justice pour "atteinte grave et illégale à une liberté fondamentale" et réclame un autre local ou la réouverture de la salle. Demande rejetée le 6 mai 2008.
Un compromis à trouver
"Il n'y a aucun texte qui interdit de façon explicite la pratique du culte dans une résidence universitaire, de même qu'il n'y a aucune obligation pour le Crous d'organiser le culte dans un établissement public", a déclaré Hosni Maati, l’avocat de l’association. "Mais entre les deux il y a une marge et nous voulons trouver un compromis", a-t-il ajouté. Le Conseil d’État a reconnu que le Crous devait respecter "le droit de chaque étudiant à pratiquer la religion de son choix, de manière individuelle ou collective et dans le respect de la liberté d’autrui". Et a invité les deux parties au dialogue. Ce qui devrait être bientôt fait. D’une certaine façon, la porte reste ouverte…
