Communication scientifique : sensibiliser et former ses enseignants-chercheurs

Sophie Blitman Publié le
Certes, la médiatisation relève avant tout d’un choix personnel des enseignants-chercheurs et tous n’ont pas vocation à intervenir dans les médias. Néanmoins, de plus en plus d’établissements s’attachent aujourd’hui à sensibiliser leurs équipes à l’importance de la communication.


Nombre d’enseignants-chercheurs témoignent de fortes réticences vis-à-vis des médias. Les raisons sont connues : sentiment d’être bousculé, le temps et le rythme des médias n’étant pas ceux de la recherche ; difficulté, parfois, à s’exprimer clairement à la télévision ou à la radio ; refus de se mettre en avant dans les médias ; peur de voir ses propos déformés ou simplifiés à l’extrême…

Si le CNRS organise depuis longtemps des formations pour sensibiliser et former ses équipes à la communication, des établissements se sont désormais lancés, à l’image de l’Institut Télécom qui a mis en place depuis deux ans des sessions de formation. Animées par des journalistes, elles visent à préparer ses chercheurs à répondre à des interviews, à l’oral comme à l’écrit, et à les aider à rédiger des articles de vulgarisation.

« L’objectif est également de faire connaître le métier de journaliste aux chercheurs, de leur en expliquer les contraintes en termes de temps, de place, ou encore de public », souligne Jérôme Vauselle, délégué à l’information recherche & innovation pour l’Institut Télécom et la Fondation Télécom. Et de se placer dans la perspective d’une « relation gagnant-gagnant, dans la mesure où les chercheurs comprennent mieux comment travaillent les journalistes, ce dont ils ont besoin, ce qu’ils attendent. Cela permet d’éviter nombre de déconvenues. »

Organiser des formations pour « acculturer les chercheurs et démystifier la communication » : c’est aussi l’enjeu de cette année universitaire 2011-2012 pour l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie). « Les chercheurs ont parfois l’impression qu’on les pousse sur le devant de la scène, qu’ils sont acculés à dire des choses très vite et de façon définitive, alors que, généralement très prudents, ils sont plutôt dans une attitude de doute permanent », observe Véronique Raoult, directrice de la communication de l’UPMC, qui souhaite davantage questionner le rôle des services communication et travailler sur la manière dont ceux-ci peuvent accompagner les chercheurs.

Egalement au sommaire de ce dossier :

strong>- Sortir l'info des labos

strong>- Se constituer un carnet d'experts

strong>- Réagir à l'actualité, mais surtout faire l'actualité

strong>- Diffuser l'information au bon moment, dans le bons medias

- Interview de Jean-Michel Courty (UPMC/CNRS) : "Il faut associer les scientifiques à la communication"

Sophie Blitman | Publié le