CPU : "La phase de confrontation avec le ministère est passée"

Mathieu Oui Publié le
CPU : "La phase de confrontation avec le ministère est passée"
Khaled Bouabdallah, Gérard Blanchard et Jean-Loup Salzmann ont été élus au bureau de la CPU en 2012, réélus en 2014 // ©  Camille Stromboni
Lors d’un point presse à Paris le 5 février 2014, la CPU (Conférence des présidents d'université) a insisté sur l’ouverture de négociations avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur la question des moyens.

A mi-parcours de son mandat, le bureau de la CPU (Conférence des présidents d'université) a tenu à organiser un point-presse à Paris le 5 février 2014. "La phase de confrontation avec le ministère sur la question des moyens est passée", a assuré son président Jean-Loup Salzmann.

"Nous avons obtenu l’ouverture d’un groupe de travail dédié au GVT (glissement vieillesse technicité – évolution de la masse salariale en raison des progressions de carrière des fonctionnaires, notamment, ndlr) dont l’objectif n’est pas seulement sa compensation mais sa prise en compte dans l’actualisation de la masse salariale", a poursuivi Gérard Blanchard, président de l’université de La Rochelle.

Les négociations avec le ministère sur une solution financière porteront sur les exercices 2015-2017. Pour 2014, "il faudra attendre la fin de l’année, pour connaître le montant du dégel de la réserve de précaution".

Prise en compte de l’exonération des boursiers

Autre motif de satisfaction, la prise en compte par le ministère de la compensation de l’exonération des droits d’inscription des étudiants boursiers. Une enveloppe spécifique autonome de compensation a été annexée au modèle d'allocation des moyens Sympa, et sera déployée sur une période de quatre ans. Malgré cette avancée, ces moyens de compensation n’étant pas inscrits dans le budget de l’Etat, la pérennité du mécanisme n’est pas garantie. La négociation est également en cours sur la réforme de Sympa, avec des "divergences de concepts et d’usages", et encore plusieurs mois de négociation, pour une échéance en 2015.

A propos du cadre national des formations, Gilles Roussel (Paris Est-Marne-la-Vallée) a assuré que les discussions "musclées" avec l’Unef avaient permis de déboucher sur un "texte équilibré, qui tienne compte de la nécessité de transformer l’offre de formations tout en assurant une liberté de mise en œuvre par les établissements."

Attractivité internationale

La question de l’attractivité de la France a été également abordée. "Nous avons gagné la bataille idéologique pour détacher la question de la mobilité étudiante et scientifique de celle de l’immigration", a insisté Khaled Bouabdallah (Saint-Etienne). Laurent Fabius a d’ailleurs récemment rappelé que l’accueil des étudiants étrangers en France constituait une priorité du gouvernement. Et selon la CPU, l’octroi de visas étudiants en 2013 a augmenté de 8%.

Parmi ses propositions, la Conférence des présidents souhaite une pluri-annualisation du titre de séjour, y compris en licence, et une facilitation du passage du statut d’étudiant à celui de salarié, en particulier pour les meilleurs diplômés de master et doctorat.

Participation au débat public

Enfin, le bureau de la CPU a annoncé l’organisation de plusieurs grands débats publics afin de présenter l’apport des universitaires aux questions de fonds et d’actualité avec, le 19 février, une première rencontre sur la biodiversité au Museum d'histoire naturelle, une autre sur l’énergie le 15 avril (Ecole des mines de Paris) et une troisième en juin sur la santé.
Par ailleurs, le colloque annuel "les universités et l’innovation" aura lieu à Lyon du 21 au 22 mai.

Mathieu Oui | Publié le