Indiscret. Nouveau projet de rapprochement entre écoles d’ingénieurs à Lille

Céline Authemayou Publié le
Indiscret. Nouveau projet de rapprochement entre écoles d’ingénieurs à Lille
L'École centrale de Lille réfléchit à un rapprochement avec l'Ensait et Chimie Lille. // ©  Jean-Michel André / R.E.A
Alors que Télécom Lille et les Mines de Douai continuent d’étudier la faisabilité d’un rapprochement, Centrale Lille, l’Ensait et Chimie Lille ont entamé une réflexion, qui pourrait donner naissance à un établissement unique à l’horizon 2018.

Voilà plusieurs semaines que les trois écoles d'ingénieurs réfléchissent à l'écriture d'un avenir commun. Centrale Lille, l'Ensait (École d'ingénierie et d'innovation textile) et Chimie Lille pourraient opter pour une alliance au cours des prochaines années.

Le projet date en réalité de 2010 : à l'époque, le contrat d'établissement de Centrale évoque déjà un rapprochement avec l'Ensait. Mais d'autres dossiers structurants, comme le passage au RCE (responsabilités et compétences élargies) en 2012, auront raison de ces discussions.

"Aujourd'hui, le contexte a fondamentalement changé, constate Emmanuel Duflos, directeur de Centrale Lille. Le site lillois est en forte restructuration : fusion des trois universités, regroupement de HEI-ISA-ISEN, projet de rapprochement entre Télécom Lille et les Mines de Douai... Les établissements travaillent à leur visibilité et à leur lisibilité. Pour exister dans la compétition mondiale, ils doivent atteindre une nouvelle masse critique. Et cela passe par des alliances."

Une alliance, à certaines conditions...

À elles trois, les écoles – toutes sous tutelle du MENESR – représentent 2.500 élèves ingénieurs et 200 doctorants. Si la volonté de se rapprocher est bien là, les conditions de l'accord restent encore à déterminer.

"Les trois établissements souhaitent préserver leurs canaux de recrutement tout comme l'intitulé de leurs diplômes et leur propre marque", précise Emmanuel Duflos. Un sujet particulièrement sensible pour Centrale, liée de fait aux autres établissements de son réseau.

L'équation principale à résoudre reste la nature du rapprochement : fusion des trois écoles au sein d'un établissement unique ou non ?

Un dossier soumis aux Conseils d'administration de juillet

À l'heure actuelle, les échanges se poursuivent, notamment avec le ministère, pour que les établissements puissent inscrire le projet dans leur contrat quinquennal. Début juillet, les conseils d'administration des trois écoles seront amenés à se prononcer sur cette alliance.

"Nous saurons alors si le projet va plus loin, note Emmanuel Duflos. Nous ne doutons pas de la pertinence du dossier, reste à savoir si nous saurons créer un environnement favorable." Le rapprochement, s'il est acté, pourrait intervenir en 2018, date de fusion des trois universités lilloises.

Les rapprochements en cours
- Mines de Nantes et Télécom Bretagne
Le 1er janvier 2017, l'École des mines de Nantes et Télécom Bretagne (Brest) disparaîtront pour donner naissance à une seule et unique école d'ingénieurs, dont le nom reste à déterminer. Les gouvernances des deux établissements l'ont décidé le 24 mars 2015.

- Chimie Clermont-Ferrand et l'IFMA
Les diplômes actuels des deux institutions seront maintenus et complétés par un master international, axé sur les deux disciplines principales du nouvel établissement.

- Télécom Lille et les Mines de Douai
Attendue initialement pour le mois de juin 2015, la décision de fusion ou non des deux écoles interviendra finalement au mois de novembre. Les groupes de travail mis en place continuent de se pencher sur la question. Une étude de faisabilité est attendue pour octobre 2015.

- Polytechnique et l'Ensta ParisTech
Samedi 6 juin 2015, l’École polytechnique et l’Ensta ParisTech ont officialisé leur projet de rapprochement, en signant un protocole d’accord. Celui-ci se transformera en convention d’association à la publication d'un décret, d’ici à quelques mois.

Céline Authemayou | Publié le