Edition 2013 du Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes

Sophie de Tarlé Publié le
Mardi 2 juillet Geneviève Fioraso a remis à Paris leurs prix aux lauréats 2013 du Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes. Un concours qui récompense de plus en plus de projets issus de la recherche publique.

Créé il y a 15 ans par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en partenariat avec la BPI (banque publique d’investissement), le Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes récompense chaque année les créateurs d’entreprise porteurs de projets utilisant des technologies innovantes.
Pour l'édition 2013, 175 lauréats ont été sélectionnés parmi plus de 900 candidatures. Geneviève Fioraso a tenu à souligner la part grandissante des projets issus de la recherche publique. "Ils représentaient 28% en 2000. Depuis 2007, ils sont majoritaires et constituent, en 2013, 61% des projets", a-t-elle noté. 

Jusqu'à 450.000 € versés à une jeune entreprise

Aujourd’hui, le ministère de l’Enseignement supérieur participe à plus de 85% à ce concours qui a mobilisé 358 millions d’euros depuis sa création.
Les créateurs d’entreprise peuvent concourir à deux prix : les dirigeants d’entreprises qui viennent de se créer peuvent se présenter dans la catégorie "création-développement", tandis que "les projets en émergence" nécessitent une phase de maturation et de validation technique, économique et juridique.
Les lauréats "création-développement" peuvent recevoir une subvention allant jusqu'à 450.000 €. Versée à l’entreprise qu'ils auront créée, cette aide financera jusqu'à 60% du programme d'innovation de l’entreprise. Quant à la catégorie "projets en émergence", la subvention s'élève au maximum à 45.000 €, et vise à financer jusqu'à 70% des prestations nécessaires à la maturation du projet.

Pour l’édition 2013, la proportion des femmes lauréates est plus élevée que la moyenne : 23 des 175 lauréats sont des lauréates, soit 13,1%, alors qu'elles ne représentent au total que 10,6% des porteurs de projets primés depuis 1999.
Le niveau de formation des lauréats est aussi très élevé avec une très forte majorité de docteurs, qui représentent la moitié des lauréats, et une grande part d’ingénieurs (22%). Enfin, 91% des lauréats ont un niveau d’études au moins égal à la licence.


Florence Hallouin, 40 ans, lauréate 2009 et 2010 : "Ce premier prix a été un détonateur"
C’est en ayant son premier enfant que Florence Hallouin a pris conscience du coût engendré par les couches et de leur nocivité pour l’environnement. Diplômée de l’ENSCI (Ecole nationale supérieure de création industrielle), cette jeune designer travaillait au service marketing de Disney avant de tout lâcher pour monter son projet de couches lavables baptisées "Hamac" (société Génération plume). Elle imagine un produit conçu dans un tissu très léger, qui sèche très vite. Et à l’intérieur, un petit hamac permet de glisser un absorbant lavable ou jetable. Avec une déclinaison en maillot de bain.

En 2009, Florence Hallouin suit la formation Challenge Plus d'HEC puis le projet rentre dans l'incubateur Agoranov. La jeune femme décroche à ce moment-là le prix "projet émergent" du Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes. Elle reçoit une somme de 40.000 €, ce qui finance 50% des dépenses liées à la recherche, le dépôt de brevet et les études de marché.
"J’ai dû faire 80 prototypes pour avoir un produit qui fonctionne", explique t-elle. Et d'ajouter : "ce premier prix a été un détonateur". Elle obtient tout de suite après de nombreuses récompenses, notamment un prêt d’honneur de Scientipôle.

Le deuxième prix accordé en 2010 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans la catégorie "création-développement" lui permet ensuite de lever des fonds, mais aussi d’assurer sa crédibilité auprès des partenaires.
"Si mon entreprise a réussi le passage à la moulinette du jury, c’est rassurant", dit-elle. Ainsi la Mairie de Paris l’accompagne désormais pour des tests dans deux crèches de la ville. Auchan est distributeur ainsi que de nombreux sites internet spécialisés dans le bio et la puériculture. Enfin, Florence est en négociation avec Monoprix et Carrefour.

Sophie de Tarlé | Publié le