Difficile de suivre le flux de tweets lors de la journée #EducationDay organisée par Twitter le 15 octobre 2015. Et pour cause, #EducationDay s'est classé 1er en France et 2e dans le monde parmi les trending topics, avec 50.000 tweets postés avec ce mot-clé ou sa version allemande #Bildungstag. Près de 300 acteurs du monde de l'éducation se sont emparés de ce hashtag.
Un chiffre légèrement inférieur à celui de la journée #VotreJob, qui s'est déroulée en février 2015 sur le réseau social, mais la communication autour de l'événement n'a commencé que très peu de temps avant.
Un temps fort de communication
Selon le "programme" établi par Twitter, la matinée était consacrée à la présentation des différents établissements. Une occasion dont les écoles et les universités se sont largement emparées pour brandir leurs points forts, de manière assez institutionnelle le plus souvent. Avec des messages proches de ceux mis en avant sur les plaquettes de présentation traditionnelles des établissements.
D'autres ont joué la carte d'une communication plus virale, décalée, voire humoristique, plus proche du ton et des pratiques des réseaux sociaux.
Plusieurs directeurs d'écoles et présidents d'université ont eux aussi joué le jeu, en twittant avec le hashtag #EducationDay. "Twitter est un outil de communication important, et c’est très sympathique de parler de l’université", réagit le président de l’université de Strasbourg, Alain Beretz, qui estime tout de même qu’il s’agit "surtout d’une belle opération d’autopromotion pour Twitter".
Des étudiants aux abonnés absents
Côté étudiants, en revanche, la participation a été bien moins marquée. "C'est une opération très positive, qui a mobilisé l'ensemble de la communauté de Paris 1, se réjouit Julien Pompey, responsable au sein du service communication de cette université. Mais nous avons eu très peu de questions d'étudiants. L'opération a manqué d'interactions en dehors de l'université."
On peut noter tout de même des échanges entre les étudiants étrangers et @francediplo, le compte du Quai d'Orsay. Les questions d'étudiants étrangers ont essentiellement porté sur des aspects pratiques, comme les bourses ou encore le niveau de français requis pour effectuer des études en France.
La question budgétaire sur la table
Une journée dédiée à l'éducation qui a aussi fait grincer des dents parfois. Certains twittos n'hésitant pas revenir sur un budget 2016 jugé insuffisant, tout en rappelant qu'une mobilisation est prévue demain contre l'austérité.
"Le projet de cette journée #EducationDay nous est venu du monde éducatif lui-même, qui s'est largement emparé de Twitter", assure Justine Ryst, directrice du développement, usages et audience chez Twitter France, rappelant que 91% des universités françaises sont présentes sur le réseau. Mais "pas question de se substituer aux établissements, nous sommes un catalyseur, nous ne produisons pas le contenu, nous amplifions le message porté par les établissements."
"Faire grimper le nombre d'abonnés n'est pas notre but premier. Si derrière, cela permet d'aller chercher des communautés plus larges, alors pourquoi pas !" reconnaît la responsable. "Nous allons regarder ce qui a été dit, et si l'opération est un succès, nous n'excluons pas l'idée que cette journée soit la première d'une longue série !"
- Le billet de Jean-François Fiorina : #EducationDay Twitter dans l’enseignement supérieur : l’outil de l’événement et de l’expertise
- Le billet d'Isabelle Barth : #EducationDay | Faut-il éplucher ou épeler l’artichaut ?