En 2017, les Mooc ne sont plus ce que vous croyez

Jessica Gourdon Publié le
En 2017, les Mooc ne sont plus ce que vous croyez
Kadenze propose l'accès illimité aux Mooc de sa plate-forme contre un abonnement mensuel à 10 dollars. // ©  kadenze
REPÉRÉ DANS LA PRESSE AMÉRICAINE. Apparus dans le paysage de l'éducation en 2012, les Mooc ont, depuis, bien évolué. L'agrégateur de cours en ligne Class Central dresse leur portrait, résumé en une phrase : oui à la monétisation, non à la massification.

Payants, diplômants, B to B, regroupés dans des cursus thématiques, à la demande... Les Mooc de 2017 n'ont plus grand-chose à voir avec ceux qui sont apparus en 2012, auréolés d'un discours sur l'accès à l'éducation pour tous. Class Central, un site américain qui agrège et analyse l'évolution de ces cours en ligne, a distingué les grandes forces à l'œuvre dans ce secteur toujours en expansion.

Première tendance : l'attribution de crédits universitaires. Les plates-formes de Mooc cherchent à aller toujours plus loin dans ce domaine, via des partenariats. En 2016, EdX a ainsi signé avec 14 universités pour lancer des "micromasters" moitié en Mooc, moitié en présentiel.

Par ailleurs, les Mooc n'ont plus le côté massif et collectif de leurs débuts, quand certains cours, proposés une à deux fois par an, rassemblaient des milliers d'individus. Désormais, la plupart des plates-formes proposent un accès à la demande, façon Netflix, avec des débuts de session très réguliers (et rassemblant donc moins de personnes). Les forums et les échanges entre élèves se sont, de fait, améliorés.

Les MOOC avancent groupés

Autre évolution : les Mooc tendent, de plus en plus, à être payants, en totalité ou en partie. Les certificats, la correction de travaux, la participation aux forums sont quelques exemples de fonctionnalités payantes. Les modèles d'abonnement illimité ont le vent en poupe, comme celui proposé par Kadenze à 10 dollars par mois.

En outre, les Mooc ont de plus en plus tendance à se présenter groupés. C'est le concept des "spécialisations" de Coursera, ou des Kadenze Programs de Kadenze. Une manière d'inciter les élèves à suivre un ensemble de cours, et non pas un seul.

Place au B to B

Class Central note aussi la régionalisation de plus en plus forte des Mooc, alors que des plates-formes non-anglophones se développent à vive allure. On peut ainsi citer XuetangX, en chinois, Miríada X en espagnol, ou Edraak en arabe.

Enfin, les plates-formes de Mooc progressent dans le monde du B to B, avec des offres visant les besoins de formation en entreprise. Ces partenariats prennent aussi d'autres formes, à l'image des "nanodegrees" d'Udacity : des formations ouvertes à tous mais coconstruites avec des entreprises, pour répondre à des besoins spécifiques. Udacity se lance par ailleurs dans l'accompagnement de la recherche d'emploi, en fournissant à ses "diplômés" des missions en entreprise. Une voie d'avenir ?

Lire la synthèse de Class Central (en anglais) : "Six Biggest Mooc Trends of 2016".
Nos blogueurs en parlent :
Un bref résumé de ma thèse sur les MOOC, par Matthieu Cisel
- Des MOOC, encore ! , par Yves Epelboin
 

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