Enquête « Génération 2007 » du Céreq : le diplôme reste la meilleure parade contre la crise

Marie-Anne Nourry Publié le
Enquête « Génération 2007 » du Céreq : le diplôme reste la meilleure parade contre la crise
Emploi Malette // © 
740.000 jeunes, diplômés ou non, sont sortis du système scolaire en 2007. Trois ans après, le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) a interrogé 25.000 d'entre eux sur leurs premiers pas dans la vie active. Les résultats de l'enquête « Génération 2007 », présentés à la presse le 7 avril 2011, confirment que le diplôme est la meilleure parade contre le chômage.

À son arrivée sur le marché de l'emploi, la « génération 2007 » s'est retrouvée dans une situation plutôt favorable : le taux de chômage avait atteint son niveau le plus bas depuis vingt-cinq ans et les jeunes diplômés ont vite accédé à un premier poste. Quelques mois plus tard, c'était le début de la crise financière. Le retournement a été brutal. Après trois ans de vie active, leur taux de chômage a atteint 18 %.

Leur répartition

Parmi les 740.000 jeunes sortis de formation initiale en 2007, 18 % n'ont aucun diplôme, 17 % un niveau CAP/BEP et 23 % un baccalauréat comme diplôme le plus élevé. Parmi les diplômés du supérieur, 21 % sont détenteurs d'un bac+2/3, 16 % d'un bac+4/5 et seulement 2 % d'un doctorat.

Absence de diplôme : un handicap face à la crise

Entre éloignement durable de l'emploi et alternance entre périodes travaillées et chômage, les non-diplômés restent les plus touchés par la crise, comme l'avaient déjà montré les précédentes enquêtes du Céreq. Et quand ils sont en emploi, c'est souvent dans le cadre de contrats précaires, de missions d'intérim et de CDD (contrats à durée déterminée). Selon le Céreq, « ces contrats sont les premiers volets d’ajustement des employeurs lors d’un retournement conjoncturel ».

Parmi les 740.000 jeunes sortis de formation en 2007, un sur six n'a aucun diplôme. Une part non négligeable. Trois ans plus tard, à peine la moitié d'entre eux occupent un emploi. Les autres sont au chômage, en reprise d'études ou inactifs. « Les non-diplômés sont les plus pénalisés par la sélectivité du marché du travail, qui profite aux diplômés, parfois recrutés à des postes moins qualifiés que les non-diplômés pourraient occuper », commente le Céreq.

Les diplômés du supérieur toujours exigeants

Les jeunes diplômés s'en sortent beaucoup mieux. Et cela d'autant plus si le diplôme est élevé : 88 % des bac+5 occupent un emploi, contre 70 % des CAP/BEP, trois ans après leur sortie de formation. Les mieux insérés sont les doctorants avec un taux d'emploi de 92 %.

La crise aurait pu inciter les jeunes diplômés à être moins exigeants sur la nature de leur emploi, le type de contrat ou le niveau de rémunération, mais il n'en est rien. Trois diplômes du supérieur sur quatre concernent des CDI (contrats à durée indéterminée) ou des postes de fonctionnaire, et leur salaire médian net s'élève à 1.350 € pour le premier emploi et à 1.630 € trois ans après la sortie (ce salaire atteint 2.000 € pour les bac+5). Des conditions meilleures que pour les diplômés interrogés en 2004, dans la dernière enquête du Céreq .

L’apprentissage favorise l’accès à l’emploi

Près d'un jeune sur six était en apprentissage durant la dernière année de formation. Si ce sont toujours les CAP/BEP qui accueillent la majorité des apprentis, le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur a fait progresser les effectifs. En toute logique, l'apprentissage est proposé dans les formations professionnelles : BTS, DUT, licence pro et master pro.

Dans la majorité des cas, les ex-apprentis réussissent à décrocher un CDI (83 %, contre 70 % des diplômés formés par voie classique), avec un salaire médian plus élevé (1.775 €, contre 1.600 €). Seul bémol : l’accès à l’apprentissage est sélectif. « Un contrat d’apprentissage est un contrat de travail. Trouver un contrat d’apprentissage, c’est d’abord trouver un employeur prêt à vous recruter », rappelle le Céreq.

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