Jeunes diplômés : des recruteurs en quête de personnalité

Danièle Licata Publié le
Jeunes diplômés : des recruteurs en quête de personnalité
Pour les recruteurs, les qualités personnelles priment aujourd'hui sur l'expérience acquise en stages par les jeunes diplômés. // © 
Les qualités personnelles priment sur les stages pour décrocher un emploi et réussir, par la suite, dans l’entreprise. C’est le résultat de l’enquête menée par LinkedIn auprès des jeunes diplômés et des recruteurs. Ceux-ci favorisent l’adaptabilité, la positivité, la créativité et l’esprit d’équipe.

Entreprises (35%)  et jeunes diplômés (32%) s’accordent sur l’importance des compétences techniques pour décrocher un emploi mais n'ont pas la même vision des qualités qui feront la différence lors d'un entretien d'embauche.

Si les jeunes ont tendance à surestimer la valeur des stages (31%) et à sous-estimer les qualités personnelles, comme les facultés comportementales ou les traits de personnalité (importantes pour seulement 20% d’entre eux), du côté des recruteurs, c’est l’inverse. 31% d’entre eux vont favoriser les qualités personnelles, et 19% seulement les stages effectués par le candidat.

C'est ce qui ressort de l'enquête LinkedIn rendue public le 11 avril 2016. Le réseau social a confronté le regard de 320 jeunes diplômés français et 309 recruteurs français sur les qualités essentielles pour décrocher un job.

adaptabilité, positivité, créativité et esprit d’équipe

Une enquête qui tord le cou aux idées reçues ? "Pas vraiment, estime Benjamin Stanislas, consultant sénior dans le cabinet de recrutement Clémentine. Les qualités personnelles, décryptées via des tests de personnalité, sont intégrées depuis longtemps dans le processus de recrutement. Ils servent à mettre en exergue les traits de caractère dominants qui sont l’extraversion, la conscience professionnelle, la stabilité émotionnelle, l’esprit d’ouverture et la convivialité. Le dosage variant en fonction des postes à pourvoir."

Des qualités également mises en avant par les recruteurs sondés par LinkedIn : l’adaptabilité (à 61%), la positivité, à savoir la capacité à faire preuve d’optimisme et à conserver une énergie positive (à 48%), la créativité, c’est-à-dire la capacité à établir le lien entre les idées (à 47%) et l’esprit d’équipe. 

Les jeunes diplômés sont-ils suffisamment armés pour répondre à cette demande des recruteurs ? Pour Vincent Mattei, responsable du recrutement France chez Thalès Group, la réponse est oui. "Les jeunes s’engagent dans le milieu associatif, épousent des causes humanitaires, font souvent partie d’une équipe sportive et effectuent leurs stages à l’étranger. Toutes ces expériences leur permettent d’acquérir les compétences sociales, émotionnelles et relationnelles, primordiales aujourd'hui."

Quant aux établissements d'enseignement supérieur, ils musclent de plus en plus la partie "soft skills" de leurs cursus.

Danièle Licata | Publié le