Enquête PISA 2009 : la France toujours moyenne

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Enquête PISA 2009 : la France toujours moyenne
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Les élèves français de 15 ans ne sont pas plus mauvais ni meilleurs que les élèves du même âge des pays de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques). Tel est le premier constat de l’enquête PISA 2009 publiée le 7 décembre 2010. Elle montre néanmoins un grand écart entre les meilleurs et les moins bons élèves.

Visant à mesurer le niveau des élèves de 15 ans des différents pays de l'OCDE, l'enquête PISA s'est principalement concentrée, pour son édition 2009, sur la compréhension de l’écrit. Mais elle a également évalué la culture mathématique et la culture scientifique des jeunes.

En lecture, la France (22e rang) se situe au même niveau que les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Portugal, etc. mais aussi la Suède et le Danemark, des pays scandinaves, réputés performants. Son score est de 496 points contre 493 pour la moyenne des autres pays. Les résultats en lecture n’ont pas beaucoup varié depuis l’enquête 2000, en France (505 points en 2000) comme dans une majorité des pays de l’OCDE. Et ce malgré l’augmentation des dépenses d’éducation.

Les 10 pays ou "économies partenaires" (les pays hors OCDE) les plus performants sont, dans l’ordre, Shanghai-Chine (556 points), la Corée, la Finlande, Hong Kong, Singapour, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l’Australie et les Pays-Bas.

Des élèves très bons et des élèves très mauvais. Autre constat : en France, il existe un grand écart entre les meilleurs et les moins bons élèves. Le pays présente plus de très bons élèves (niveaux 4, 5 et 6 sur l’échelle de compréhension de l’écrit) au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE mais aussi plus d’élèves en très grande difficulté scolaire (niveau de compétence 1b et en dessous). Cet écart s’est creusé par rapport à l’an 2000. On compte +5% d’élèves en difficulté (20% en 2009) contre seulement +1,6% d’élèves les plus performants.

En maths, la France se révèle également dans la moyenne des pays de l’OCDE avec 497 points. Mais les scores des élèves ont chuté de 14 points entre 2003 (511 points) et 2009. La France rétrograde donc du groupe des plus performants au groupe des moyens, comme la Suède. Et là encore, l’écart entre les élèves s’est accentué. Les 10 meilleurs pays en maths sont Shanghai-Chine (600 points), Singapour, Hong Kong, la Corée, le Taipei, la Finlande, le Liechtenstein, la Suisse, le Japon et le Canada. La France (22e rang) se situe au même niveau que la Norvège, la Suède, la République tchèque, le Royaume-Uni ou la Hongrie.

En sciences, la France (27e rang) obtient un score moyen de 498 points. Shanghai-Chine (575 points), la Finlande (554 points) et Hong Kong (549) surclassent tous les autres pays. Si certains d’entre eux ont bien progressé depuis 2006, comme la Turquie ou le Qatar (+ 30 points en trois ans, soit un demi-niveau de compétence), d’autres ont un peu baissé. C’est le cas de la République tchèque (- 12 points) ou de la Finlande (- 9 points).

Les filles dominent. Contrairement en lecture ou en maths, l’écart entre les filles et les garçons en sciences est moins marqué. Dans les autres domaines, les filles dominent largement.  En compréhension de l’écrit, celles-ci dépassent leurs confrères de 40 points en France et de 39 points dans les autres pays de l’OCDE. Ce qui correspond à une année d’études environ. Là encore, l’écart s’est creusé entre 2000 et 2009. En France, les filles ont grapillé 11 points en 9 ans « principalement en raison d’une régression de la performance des élèves de sexe masculin », révèle l’enquête.

PISA : la Corée, meilleure que la Finlande
École maternelle, école primaire, collège, lycée université : le parcours des jeunes coréens est sensiblement identique à celui des jeunes français. Mais à la différence de la France, la Corée se positionne en haut du classement selon l’enquête PISA 2009. Il détrône même la Finlande, LE modèle en matière de système éducatif. Pourquoi ? Dans le secondaire, les élèves travaillent dur pour obtenir d’excellentes notes, le sésame pour entrer dans les meilleures universités. Les cours finissent officiellement vers 15 ou 16 heures. En théorie, les jeunes coréens ont alors le choix de rentrer chez eux ou de poursuivre avec des « cours permanents » qui se terminent entre 21 et 23 heures. En pratique, ces cours sont imposés par les établissements. Et les vacances servent aux rattrapages. Mais dès la maternelle, des parents inscrivent leurs enfants à des cours particuliers. Pour les jeunes Coréens, l’entrée à l’université représente donc une sorte de libération. La pression se relâche.

PISA : la méthodologie de l'OCDE
PISA est une enquête menée tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans dans les 34 pays membres de l’OCDE et des pays partenaires. De 4.500 à 10.000 élèves participent dans chaque pays. Ils sont sélectionnés à partir d’un échantillon aléatoire d’établissements scolaires (publics ou privés) et en fonction de leur âge (à partir de 15 ans et 3 mois à 16 ans et 2 mois au début de l’évaluation), mais pas en fonction de leur classe.
Les tests, écrits, portent sur la lecture, la culture mathématique et la culture scientifique. Ils se présentent sous la forme d’un questionnaire de fond. Au lieu de juger de la maîtrise d’un programme scolaire précis, ils évaluent l’aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l’école aux situations de la vie réelle. PISA analyse également les facteurs qui impactent sur les performances grâce à des questions portant sur l'approche de l'apprentissage et le milieu social des élèves. Les précédentes enquêtes ont eu lieu en 2000, 2003 et 2006.

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