Enseignement supérieur : 130 millions d'euros pour la revalorisation des carrières

Aurore Abdoul-Maninroudine Publié le
Enseignement supérieur : 130 millions d'euros pour la revalorisation des carrières
cette rénovation des carrières se traduit par une hausse de la rémunération des débuts de carrière de tous les corps sauf pour les enseignants-chercheurs // ©  Nicolas Tavernier/REA
Création de nouveaux grades, revalorisation indiciaire… À quelques mois de la fin du quinquennat, des mesures revalorisant la carrière des 105.000 personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche de catégorie A ont été annoncées, jeudi 12 janvier 2017. Pour un coût estimé à 130 millions d'euros d'ici à 2020.

Enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs ITA et ITRF (ingénieurs techniques de recherche et de formation), personnels de bibliothèque... Au final, ce sont plus de 105.000 personnels qui sont concernés par les mesures de rénovation des carrières annoncées aux organisations syndicales par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et Thierry Mandon, secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, jeudi 12 janvier 2017.

Des mesures qui s'inscrivent dans le cadre du protocole PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations dans la fonction publique) annoncé par le gouvernement en septembre 2015, et qui ne concernent que les personnels de catégorie A ; les corps de catégorie B et C ont fait l'objet d'une négociation menée par le ministère de la Fonction publique.

Des mesures estimées à 130 millions d'euros d'ici À 2020

Le coût de cette revalorisation globale est estimé à 130 millions d'euros d'ici à 2020, une somme provisionnée dans le cadre du protocole. En 2017, les crédits dédiés s'élèveront à 52 millions d'euros (hors CAS pension).

Dans le détail, cette rénovation des carrières se traduit par une hausse de la rémunération des débuts de carrière de tous les corps sauf pour les enseignants-chercheurs qui en ont déjà bénéficié en 2009, ainsi qu'une revalorisation de tous les échelons de tous les corps de manière progressive, du 12 janvier 2017 jusqu'en 2019.

Le traitement annuel brut d'un maître de conférences passera ainsi de 31.526 euros à 32.840 euros en début de carrière et de 53.829 euros à 60.000 euros en fin de carrière. Pour un chargé de recherche, l'augmentation est de près de 10.000 euros en dernière année de carrière.

L'ensemble des corps de catégorie A sont concernés

"Il s'agit d'un plan de rénovation inédit des carrières", a estimé la ministre. Thierry Mandon a en effet rappelé que des mesures étaient intervenues auparavant – en 1989 avec la création d'un "hors classe" des maîtres de conférences ou en 2009 avec une revalorisation des débuts de carrière – mais "c'est la première fois que l'ensemble des corps de métiers de l'enseignement supérieur de catégorie A sont concernés". "Pour certains corps oubliés des précédentes revalorisations, cela constitue un rattrapage attendu depuis plusieurs années", a souligné Najat Vallaud-Belkacem.

Réagissant à ces annonces, Hervé Christofol, secrétaire général du Snesup, a estimé que ces mesures étaient "un acquis important mais a minima" et que la multiplication des échelons "ne va pas dans le sens de la simplification". Même son de cloche du côté de l'Unsa Éducation. "Notre sentiment est globalement positif car ces mesures étaient indispensables, mais il faudrait aller plus loin", fait savoir Frédéric Marchand. En particulier, détaille Stéphane Leymarie, secrétaire général de Sup'Recherche Unsa, "pour les maîtres de conférences, nous avions des attentes qui allaient au-delà du simple alignement sur la grille revalorisée des agrégés".

Création de nouveaux grades et échelons

De nouveaux grades et échelons seront également créés avec dès 2017 un grade d'avancement "hors classe" dans les corps de chargés de recherche et de bibliothécaires et des "échelons spéciaux ou exceptionnels" pour les corps des ingénieurs de recherche et des maîtres de conférences.

Ces échelons accueilleront 10 % des effectifs de chacun des corps. Les maîtres de conférences les plus investis dans l'enseignement seront prioritaires pour accéder à cet échelon exceptionnel. Des garanties statutaires devraient aller dans ce sens.

De nouveaux échelons sont également prévus pour les corps des assistants ingénieurs et des ingénieurs d'études et celui des bibliothécaires.

Enfin, en transformant une partie des primes en 9 points d'indice (4 points au 1er janvier 2017 et 5 points au 1er janvier 2018), les personnels bénéficieront d'une retraite plus favorable.

Calendrier des mesures
1er janvier 2017 : revalorisation indiciaire, dont 4 points au titre d'une première étape de transfert primes-points.

1er septembre 2017 : restructuration de la carrière et reclassement dans la nouvelle grille pour les corps concernés.

– 1er janvier 2018 : seconde étape du transfert primes-points (5 points).

1er janvier 2019 : seconde étape de la revalorisation indiciaire.

Aurore Abdoul-Maninroudine | Publié le